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TOMMY REGIS ZONGO, PROMOTEUR CULTUREL ET PRESIDENT DE L’ASSOCIATION DES BURKINABE DE NEW-YORK: « Nous avons l’obligation morale de valoriser notre culture au-delà de nos frontières »

Promoteur culturel et pharmacien de formation, Tommy Régis Zongo est le président de l’association des Burkinabè de New-York. Dans cet entretien qu’il nous a accordé le 1er septembre dernier dans un café de Ouagadougou, lors de son bref séjour au bercail, le natif de Koudougou qui a fait ses études supérieures à Bobo-Dioulasso et au Maroc et qui réside à New-York depuis 2004, nous parle de son quotidien, des activités culturelles qu’il organise, de la vie des Burkinabè aux USA, jette un regard sur l’évolution de la musique burkinabè et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

 

Evasion : Vous êtes actuellement au bercail, quel est le but de votre présence au pays ?

 

Tommy Régis Zongo : Je suis là d’abord en vacances et profite faire mes affaires. Il y a également la deuxième édition de « Burkina Day » que nous sommes en train de préparer, c’est l’occasion pour moi de contacter les différents partenaires que compose le comite d’organisation ainsi que les artistes qui vont y prendre part sans oublier les artisans qui vont y exposer leurs créations, les 22 et 23 septembre prochains à New-York.

 

Pouvez-vous nous présenter le projet « Burkina Day » ?

 

C’est une initiative qui est née de la volonté de Son Excellence Seydou Kaboré, ambassadeur du Burkina aux USA, de soigner l’image du Burkina. Du fait des attaques terroristes que nous avons  connues ici au pays, il y avait une réticence vis-à-vis de la destination Burkina en ce qui concerne les investisseurs et les touristes. Et l’ambassadeur a jugé nécessaire d’initier une activité qui va redorer l’image du pays. Alors, il nous a appelés en tant que leaders de la communauté. Dans le « Burkina Day », il y a le volet économique et le volet culturel. Donc, il y a la participation de la Chambre de commerce, des opérateurs économiques et d’hommes d’affaires qui effectueront le déplacement de New-York afin de rencontrer des partenaires américains pour des échanges gagnants-gagnants. On a saisi l’occasion de l’Assemblée générale des Nations-unies, qui se tient chaque année en septembre, pour rencontrer presque tous les chefs d’Etat. Le volet culturel a entièrement été confié aux associations des différents Etats américains et ce volet est subdivisé en deux axes : la rue marchande et la nuit du Faso Danfani où il y aura des prestations d’artistes.

 

Est-ce l’Etat burkinabè qui mettra les moyens à votre disposition pour l’organisation de cette activité ?

 

Nous avons eu un accompagnement de l’Etat l’année dernière. Les salles coûtent énormément chères aux USA.

 

A combien s’élevait cet accompagnement ?

 

Cet accompagnement tourne autour de soixante mille dollars. C’est environ trente millions de francs CFA.

 

Quels sont les artistes qui seront invités à cette 2e édition ?   

 

Cette année, il y aura, entre autres, Abibou Sawadogo, Hamed Smani, Bil Aka Kora et Jah Verity qui viendront partager la scène avec des artistes burkinabè vivant aux USA.

 

Pensez-vous que la culture burkinabè est bien représentée aux USA ?

 

La culture burkinabè y est bien représentée. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a des festivals qu’on y organise de part et d’autre pour faire rayonner la culture du Burkina parce qu’on dit qu’« un peuple sans culture est un peuple sans âme et appelé à mourir ». Et nous, en tant que fils de ce pays, avons l’obligation morale de valoriser notre culture au-delà de nos frontières.

 

Comment les Américains accueillent-ils « Burkina Day » ?

Avec enthousiasme, et c’est le lieu pour moi de remercier les autorités locales notamment la mairie de New-York, le maire Bill De Blasio qui nous a décerné la reconnaissance officielle de « Burkina Day » que nous avons l’obligation morale de pérenniser. Donc, aux futures générations, nous disons que nous avons fait ce que nous pouvons et que le défi est lancé.

 

Comment la communauté burkinabè vit-elle aux USA ?

 

Elle vit en parfaite harmonie. C’est la même harmonie qui existe entre ladite communauté et les Américains. Nous respectons les lois du pays hôte.

 

Vous avez également une activité prévue pour le mois de mars, de quelle activité s’agit-il exactement ?

 

C’est la Journée internationale de la femme que nous célébrons comme partout dans le monde. A travers cette activité, nous honorons la femme et c’est pour le 8 mars prochain. Cette activité existait bien avant que je n’arrive aux USA, c’est l’association qui l’organise.

 

Quel est votre quotidien à New-York ?

 

Je suis un citoyen lambda comme tout le monde. Je vaque à mes occupations personnelles. Je suis pharmacien de formation et travaille dans une pharmacie, je m’occupe de ma famille. Je suis actuellement le président de l’association des Burkinabè de New-York.

 

Vous avez offert récemment des médicaments au Centre hospitalier régional de Koudougou, êtes-vous dans l’humanitaire ?

 

Ce n’est pas être dans l’humanitaire que de le faire. J’ai saisi l’opportunité de travailler dans le domaine de la pharmacie pour venir en aide aux populations de mon pays. Et cette activité ne sera pas la dernière.

 

Pensez-vous que le Burkina se porte bien ?

 

Nous venons de très loin. Nous avons la chance d’avoir un président qui ne cède pas aux ennemis et reste déterminé dans la réalisation de grands chantiers pour le développement de ce pays. Je pense que c’est une chance que nous avons. Il y a eu l’insurrection, la Transition et des attaques terroristes, ce n’est pas aisé. Le pays va bien dans l’ensemble.

 

Quel est votre regard sur l’évolution des artistes burkinabè ?

 

Il faut noter que ce n’est pas ce que nous avons connu avant de partir, il y a eu une amélioration. Nos artistes se font valoir et sur le plan international, la musique burkinabè est écoutée et je pense qu’on devrait se réjouir de cela.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

 

Je suis marié et père de trois enfants.

Pour terminer cet entretien, quel est votre message à l’endroit de nos lecteurs ?

 

Je remercie tout le monde et souhaite beaucoup de courage à tous. Ensemble, main dans la main, nous allons faire valoir tous les grands chantiers qui sont en cours de réalisation pour le développement harmonieux et durable de ce pays. Merci à la rédaction des Editions « Le Pays », je vous lis régulièrement grâce à internet.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

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