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FAVEUR DIVINE, CHANTRE: « Mon projet imminent est de chercher à m’imposer dans le monde du gospel »

Native de la localité de Kasseba dans la province du Zondoma au Nord du Burkina Faso, la chantre Faveur Divine à l’état civil Fatimata Kabré née Sawadogo est en passe d’être l’une des artistes de la chanson chrétienne en vogue ces derniers temps. Née d’une famille musulmane, elle va braver plusieurs pesanteurs socio-culturelles pour se retrouver dans la vie chrétienne. Membre de l’église de la Mission Apostolique Viens et Vois, elle fit d’abord ses premiers pas dans plusieurs chorales avant de se retrouver dans la sphère musicale en 2019 avec son tout premier single intitulé « Hommage aux FDS ». Deux ans plus tard verra la sortie officielle de son album ayant pour titre éponyme « Ti ken ne Jésus », un chapelet de neuf chansons savamment conçu qui la révèle au grand public et la met sous les feux des projecteurs. Egalement gérante en pharmacie, Faveur Divine s’est ouverte à nous à travers cette interview exclusive. L’artiste nous parle de sa passion pour la musique, de ses projets, de son prochain album, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Faveur Divine : Je me porte très bien.

 

D’où provient votre surnom Faveur Divine ?

 

Tout ce que nous possédons, nous devons savoir que c’est une faveur que Dieu nous a faite. Ce nom d’artiste est une reconnaissance envers le Seigneur.

 

Née d’une famille musulmane, vous basculez dans le christianisme, quelle a été la réaction des parents ?

 

(Elle éclate de rire)… Mon père est un El Hadj, donc ça n’a pas été du tout facile, on a fait pratiquement vingt ans sans se parler. Avec le temps, il a compris et tout est redevenu normal entre lui et moi.

 

Peut-on dire que vous êtes une femme rebelle ?

 

Je peux dire que toute femme est rebelle. Et tout dépend de comment contenir cette personne.

 

Comment est intervenu le déclic pour la carrière professionnelle dans la chanson ?

 

La passion pour la musique est en moi depuis longtemps mais le déclic est intervenue en 2019 avec la sortie de mon tout premier single baptisé « Hommage aux FDS ».

 

Qu’est-ce qui justifie cet hommage aux Forces de défense et de sécurité pour lancer votre carrière musicale ?

 

Je pense que tout bon citoyen doit contribuer au développement de son pays et en tant que chrétienne, la Bible nous dit de prier pour le pays que nous habitons afin qu’il soit en paix pour pouvoir louer le Seigneur.

 

Pouvez-vous nous parler de l’album « Connecté à  Christ » qui vous a véritablement révélée au grand public ?

 

Il est sorti officiellement en 2021 et est baptisé « Ti ken ne Jésus », c’est une œuvre de neuf titres. A travers cette œuvre, je parle de la connexion en Christ pour chercher Dieu, on y trouve une chanson pour Noël ainsi que d’autres thèmes de louange, d’adoration. Le travail a pris au moins sept mois en studio pour faute de moyens financiers. Mais c’est une satisfaction pour moi car l’album a été très bien accueilli par le grand public et m’a vraiment révélée dans la sphère musicale burkinabè.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

Je leur dis merci pour leur soutien indéfectible, je leur demande de continuer de me soutenir car au Seigneur et en eux, je trouve la force de continuer et de produire de belles œuvres afin d’atteindre mes objectifs.

 

Pouvez-vous nous parler de vos projets ?

 

Mon projet imminent est de chercher à m’imposer dans le monde du gospel et faire rayonner le nom du Burkina Faso à travers les quatre coins du monde. Il s’agira donc de mettre en marche une véritable stratégie de communication autour de mes œuvres et de ma carrière. Il y a également le prochain album qui est en cours de réalisation. Il sera très particulier de par la thématique abordée et la fusion des rythmes variés.

 

Quelle est la difficulté majeure d’une jeune chantre comme vous ?

 

C’est le manque de financement de notre filière musique qui est la difficulté majeure pour nous les artistes. Il va donc falloir réfléchir dans ce sens afin de trouver une issue favorable pour le rayonnement de nos talents.

 

Quels sont vos rapports avec les autres artistes musiciens qui ne sont pas dans le domaine de la musique chrétienne ?

 

Ce sont tout simplement de bons rapports, je crois que nous formons une même famille d’artistes du même pays.

 

Serez-vous prête à vous produire en spectacles dans des bars, chose que certains chantres refusent ?

 

Pour moi, il n’y a pas de problème, tout dépendra de ma conviction car la Bible dit que tout ce qui n’est pas fruit de conviction est un péché. Si je suis bien convaincue à aller jouer dans les maquis, je ne vois pas d’inconvénient.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Je suis également gérante en pharmacie. Après le service, il faut s’occuper de la petite famille, il y a les séances de créations, de répétitions et des concerts à honorer. Donc, c’est un quotidien assez chargé.

 

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

 

Je suis mariée et mère de trois enfants.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans la musique ?

 

Je vais tout d’abord l’encourager à avoir un bon niveau d’étude avant de se lancer dans la musique.

 

Quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Je suis fière de l’évolution de notre musique. Elle a véritablement pris un bon envol et il faut développer une véritable politique promotionnelle de notre culture.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Merci à toute l’équipe d’Evasion pour ce que vous faites pour nous les artistes et notre culture. Je souhaite la paix pour notre chère patrie. Encore merci à tous mes fans et je souhaite une bonne fête de 8 mars à toutes les femmes du Burkina Faso.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

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