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SAGA DEN, ARTISTE- MUSICIEN GENDARME: « Avec la discrétion, on surprend et on évite de se faire trop d’ennemis »

Marechal-des Logis à la gendarmerie nationale, Saga Den, à l’état civil Apouri Denis, est originaire de la province du Nahouri. Né à Tiébélé et ayant grandi à Ouagadougou, ce jeune artiste-musicien est issu d’une famille de griots.  Auteur d’un premier album, « J’ai foi », sorti en 2014, il connaît très tôt le succès grâce à sa chanson Rama. Après plusieurs singles, il prépare la sortie d’un double album. A travers cette interview qu’il a bien voulu nous accorder, Saga Den nous parle de son parcours, de son quotidien, de sa prochaine sortie discographie, lève le voile sur sa situation matrimoniale et aborde d’autres sujets. Lisez plutôt.

 

Evasion : Comment va l’artiste ?

 

Saga Den : Je me porte bien par la grâce de Dieu.

 

Est-ce le fait d’être issu d’une famille de griots qui explique votre choix de faire carrière dans la musique ?

 

Je ne m’y attendais pas, ce choix est venu par hasard. Depuis l’école primaire, je chantais beaucoup et j’impressionnais les enseignants. Ensuite, je participais aux concours de chants comme Faso Académie, le karaoké de Ouaga FM, Africa stars et bien d’autres. Et c’est en 2009 que j’ai décidé de me lancer dans la musique.  Cela n’a pas pris du temps, puisque j’étais membre de l’orchestré Super Kombeba.

 

Vous êtes parti du RnB à la djongo music qui est un rythme de votre terroir, êtes-vous à la recherche de vos repères ?

 

Le virage est venu en 2015. J’ai réalisé mon premier album en 2013 et le titre « Rama » fut un succès. A ce moment, j’étais à la frontière du Bénin pour des raisons professionnelles. Quand j’ai été muté à Ouagadougou en 2015, j’ai voulu relancer ma carrière et c’est lors d’une prestation dans le Nahouri que je me suis rendu qu’il fallait repartir aux sources. Donc, il y a eu Djissa djongo qui a connu le succès. Et c’est l’occasion pour moi de dire merci à Bil Aka Kora pour ses conseils. Et le titre Tan soua a confirmé ma maturité.

 

Qu’est-ce qui justifie votre discrétion ?

 

(Eclats de rire) … Peut-être que c’est parce que je suis gendarme ; du coup, je me méfie beaucoup. Avec la discrétion, on arrive à faire de grandes choses, on surprend et on évite de se faire trop d’ennemis.

 

En tant que gendarme, quel est votre état d’esprit vu la situation qui prévaut au Burkina ?

 

Ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux, savent que la situation actuelle m’empêche d’avancer comme je veux dans la musique. Ça joue beaucoup sur moi moralement. Mon métier premier est la gendarmerie et il faut aller parfois sur le terrain. Mais je suis en train de préparer un nouvel album.

 

Comment le fan doit-il faire pour marquer la différence entre l’artiste et le gendarme ?

 

Ça fait bizarre quand même. Comme les gens ne me voient pas fréquemment en tenue militaire, ils ne me reconnaissent pas quand je suis en mission de gendarmerie sur le terrain. En patrouille, je vois souvent mes collègues artistes mais ils ne me reconnaissent pas.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Le matin au réveil, je fais du sport et je vais au boulot. S’il y a des sorties sur le terrain, je le fais et à la descente, je m’occupe de ma carrière artistique marquée par le studio, les répétitions et la création.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

 

Je ne suis pas encore marié mais mon cœur est déjà pris. J’ai deux adorables enfants.

 

Les femmes sont nombreuses parmi vos fans, comment les gérez-vous ?

 

Beaucoup m’ont connu comme lover avec la chanson Rama. Dans le premier opus, il y a eu beaucoup de chansons d’amour et j’ai touché plein de cœurs. Ce sont simplement des fans et je les respecte.

 

Quelle va être la coloration de l’album en cours ?

 

Je suis en train de réfléchir à la possibilité de faire sortir un double album : un avec du style RnB pour mes premiers fans et un autre qui sera tradimoderne. Vu le manque de temps, j’évite de donner une date de sortie.

 

Quel est votre message à l’endroit de vos fans et de nos lecteurs ?

 

Je leur dis merci. Je leur demande de continuer de nous soutenir. Je profite de l’occasion pour remercier mes supérieurs hiérarchiques.

 

Vivez-vous de la musique ?

 

Pas pour le moment, mais disons que ma situation est stable. Je suis de plus en plus sollicité pour des festivals et spectacles.

 

Quel est votre mot de la fin ?

 

Merci à toute l’équipe d’Evasion pour l’intérêt que vous portez sur ma carrière.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

 

 

 

 

 

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