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SIMON KOLOGO (Chantre) : « Il est plus difficile pour un artiste connu de faire sa promotion »

Originaire de Needgo dans le Ganzourgou, le chantre, Simon Kologo, connait un véritable succès avec son troisième album « Boolba boolé » en 2005. Resté dans la constance au niveau de la production de ses œuvres, l’artiste a sorti son quatrième opus « Dunia vênèm » en Décembre 2007, suivi du sixième « Santara bif koan » en Octobre 2010. La récente production est « Jésus yeelamè », sortie l’année dernière. En service à « l’Association nationale pour la traduction de la Bible et de l’alphabétisation» (ANTBA), il nous parle, dans cet entretien, des réalités du milieu artistique au Burkina Faso et des difficultés dans le registre dans lequel il évolue.                                                  

Après un temps de gloire, comment gères-tu ce temps de recul ?

C’est vrai qu’il y a du recul, cela est, soit dû à la piraterie, soit parce que c’est la manière de faire ma musique qui ne plait plus au public. A chaque sortie discographique, j’essaie de donner le meilleur de moi-même.

As-tu changé d’arrangeurs ?

Oui, celui qui a arrangé « Boolba boolé » est présentement aux Etats-Unis. Il s’appelle Jonathan Kaboré. Après, j’ai travaillé avec Sam Zongo Etienne, Yves de Mbemboula et Fridolain qui est un Centrafricain.

Pourquoi ça ne décolle plus ?

Je ne peux pas dire à quel niveau se trouve le problème. Mais l’axe central du mal se trouve au niveau du manque de moyens financiers. Il est plus difficile pour un artiste connu de faire sa promotion, contrairement à un débutant. On nous taxe encore plus. Quand on n’a pas les moyens de faire la promotion, c’est compliqué. Je dirai que la promotion a manqué aux derniers albums.

Cela voudrait-il dire que tu as mis assez de moyens pour la promotion de ceux qui ont marché ?

C’est ce que je disais tantôt. Après un succès, les gens se disent que tu as assez d’argent pour la promotion des albums suivants qui coûtent plus chers. C’est le manque de moyens qui me pénalise. Actuellement, il y a des radios, même confessionnelles. Il y a trois radios confessionnelles, je ne vais pas les citer, mais qui sont bien connues. Ces radios exigent des frais de dépôts des albums. Quand un artiste envoie son CD, la direction de ces radios lui réclame de l’argent et il faut donner entre 5 000 ou 10 000 francs.

Après cet acte, ces radios jouent-elles réellement les chansons de ces artistes ?

Il y en a même qui demandent 10 000 francs par semaine pour faire la promotion. Vu le coût de la promotion, il est difficile de supporter. Pourtant, quand une église nous invite pour chanter, il est gênant de parler de cachet. Depuis que je suis dans la musique chrétienne, à chaque fois qu’on m’invite pendant les évangélisations, je n’ai jamais demandé de l’argent.

Comment finances-tu la production de tes albums ?

Souvent je peux prendre un prêt bancaire sur deux ans pour financer la production d’un album. Mais si on n’arrive pas à rentabiliser les investissements, ça devient compliqué. Actuellement, il est difficile de prendre un prêt au service pour des raisons de crise financière.

Es-tu déçu ?                 

Non, je ne suis pas déçu. Dans la vie il faut se nourrir d’espoir. En matière de musique, je ne me suis jamais découragé.

Quel est ton message à l’endroit de ton public ?

Comme nous chantons pour Dieu, tout vient de Dieu. Nous, les artistes religieux, sommes inspirés par le Saint-Esprit. Si je faisais la musique dite profane, je saurais quoi dire. Mais je reviens bientôt.

N’es-tu pas spécial quand tu dis ne pas vouloir prester dans les bar-dancings ?

Des promoteurs de spectacles m’ont plusieurs fois proposé de jouer dans les maquis, mais j’ai toujours refusé.

Pourtant ne faut-il pas prêcher la bonne nouvelle partout où il y a des hommes ?

Ça dépend ; un autre artiste peut aller chanter dans les maquis s’il ne trouve pas d’inconvénients. Si ma conscience ne me donne pas l’autorisation d’y aller, je n’y irai pas. Je vous comprends.

Quel est ton mot pour se dire au revoir ?

Je demande à mes fans de continuer de me soutenir. Avec la piraterie, les artistes n’arrivent plus à s’en sortir. Mais je leur réserve une surprise. Je souhaite la paix pour mon pays, le Burkina. Merci pour cette occasion que vous me donnez afin de m’exprimer dans vos colonnes.

Propos recueillis et transcris par Aboubakar Kéré KERSON

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