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RUSKOF, ARTISTE- MUSICIEN RUSSO-BURKINABE :« La jeune génération a plus besoin de musique consciente que celle qui fait bouger »

Ruskof est un jeune artiste rappeur qui fait sa place de façon crescendo dans la sphère musicale burkinabè. De nationalité russo-burkinabè, il est né en Russie d’un père Burkinabè et d’une mère Russe. A l’état civil Souleymanovitch Stéphane Traoré, cet originaire du Kénédougou  a réalisé un maxi ayant pour titre éponyme « IDFR », sorti entre fin 2017 et début 2018 ainsi que plusieurs singles et a participé à plusieurs collaborations et featurings.

A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, l’artiste nous parle de sa biographie, de ses rencontres, de ses projets, de son prochain album « IDFR Vol2 » qui sortira bientôt, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

 

Evasion : Comment allez-vous ?

Ruskof : Je me porte super bien.

 

Etes-vous un artiste russe ou burkinabè ?

J’opte pour les deux sans dissocier l’un de l’autre mais je dirais plus burkinabè parce que j’ai passé plus de temps ici au Faso.

 

Pensez-vous que cette double nationalité vous favorise le positionnement sous les feux des projecteurs ?

Pas forcément ; je vois cela comme une opportunité de faire connaître plus en profondeur mes deux cultures. Ce statut me permet en tant qu’artiste de faire connaitre la culture burkinabè en Russie et sous d’autres cieux, et de faire également connaître la culture russe au Burkina. Ce brassage de culture permet véritablement le rapprochement des deux peuples.

 

Pouvez-vous nous parler de votre discographie ?

J’ai sorti le premier maxi « IDFR » entre fin 2017 et début 2018. Ensuite il y a eu des singles comme « Only God can », « Judge me », « Doctrine », « Face à face », » « Mariage forcé, « Vécu » en featuring avec Vova à Saint Petersbourg. Il y a eu également d’autres collaborations avec Feenose qui vit en Allemagne, Sergueï, Dima ainsi que Yokstyle et Black Snow, un Camerounais vivant en Russie.

 

Comment se sont faites vos collaborations avec certains artistes Burkinabè ?

Il y a eu en tout cas des collaborations avec des artistes du Burkina Faso ; la plupart du temps, j’ai été invité sur les projets pour apporter ma touche.

 

Quels enseignements tirez-vous de ces collaborations ?

Ce sont des rencontres riches de partages et d’expériences. J’ai grandi en expérience et cela m’a permis de mieux connaître le milieu.

 

Etes-vous véritablement satisfait de votre jeune carrière ?

Je pourrais dire que pour cette jeune carrière musicale, c’est un peu trop tôt d’en faire un bilan à ce jour. Mais de ce que j’ai appris, les tendances se suivent et l’environnement musicale est changeant ; il faudrait que l’on s’implique davantage pour plus de créativité afin d’arriver à se faire un nom.

 

Peut-on savoir vos projets ?

Comme projets à venir, je compte me lancer dans la production. Mon constat, c’est que la jeune génération a plus besoin de musique consciente que celle qui fait bouger. Je ne dis pas que c’est mal de danser mais il faut sciencer (penser). Aussi, je voudrais jumeler les deux cultures russo-burkinabè sur un projet commun à travers un festival qui aura pour objectif de promouvoir la culture de ces deux pays dont je suis issu.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

Rectificatif. Je n’ai pas de fans, je n’ai que des supporters. Le message que j’ai à leur lancer, c’est de toujours soutenir leur artiste comme ils le font déjà. Un gros big up à tous ceux et à toutes celles qui écoutent ma musique et la partagent.

 

Pouvez-vous nous parler de votre nouvel album ?

L’album, je l’ai baptisé « IDFR » qui signifie Inspiré des faits réels. De mon point de vue, le rap est un genre musical qui traite des thématiques sensibles dont on évite de parler et sur lequel on devrait poser un autre regard. L’œuvre est en pleine finition, le volume 1 est déjà disponible et le second qui est le volume 2 sortira très bientôt.

 

Et quelle sera la particularité de ce nouvel opus ?

C’est un genre nouveau que j’expérimente, c’est une fusion de rap et de sonorités diverses. C’est un album qui sortira des sentiers battus pour le bonheur des mélomanes et des amateurs de la bonne musique. Vous aurez en tout cas de grosses surprises. C’est une révolution musicale qui arrive.

 

Vivez-vous de votre art ?

Je vis de mon art, essentiellement par passion et après, ça me permet d’arrondir les fins de mois.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

(Eclat de rire)… Je n’ai pas encore trouvé mon âme sœur.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans la musique ?

Je l’encouragerais à ne pas faire les mêmes erreurs que moi. Si l’enfant le souhaite,et comme tout bon père qui souhaite le meilleur pour son gosse, je ne peux que l’accompagner dans son choix.

 

Quels sont vos vœux pour la nouvelle année 2024 ?

Que le succès soit au rendez-vous et que plus d’opportunités se présentent à moi.

 

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

Je prie pour que la paix revienne au Faso, que notre chère patrie retrouve sa stabilité pour qu’enfin l’on puisse rayonner aux yeux du monde et affirmer notre plein potentiel. Spacibo (merci en langue russe).

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

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