A la UneDis-moi tout

O’NEL MALA, ARTISTE GOSPEL (COTE D’IVOIRE:) Le gospel se porte à merveille

A l’Etat civil, Léon Glai Guéhi, cette sublime voix au service du Seigneur se définit comme la tête de peloton de la musique gospel aux bords de la lagune Ebrié et dans la région ouest-africaine. Originaire de l’ouest de la Côte d’Ivoire, O’Nel Mala est né d’une mère qui est une chanteuse gospel. Sa carrière débute véritablement en 1993 et est couronnée de sorties discographiques à succès. « Il est bon » ou « Vêtu de Gloire » sont, entre autres, des titres cultes de son riche répertoire qui font danser de millions de fans à travers le monde.

A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder lors de son passage à l’occasion de la 5e édition du festival Leeré de Zabré, cet auteur-compositeur-percussionniste-chanteur revient sur son parcours, de quelques trophées remportés dès le début de sa carrière. Il jette un regard sur l’état du gospel en Côte d’ivoire, nous fait vivre des souvenirs, son quotidien et aborde sans détour d’autres sujets croustillants ainsi que ses vœux pour la nouvelle année 2025. Lisez plutôt !

Evasion : Comment allez-vous ?

 

O’Nel Mala : Je me porte à merveille par la grâce de Dieu.

 

Comment se passe votre séjour au Burkina Faso ?

 

L’ambiance est belle, elle est familiale et ce sont des retrouvailles parce que je vois beaucoup de visages très connus. L’accueil est chaleureux et je suis comblé. Je suis très honoré et merci à vous qui m’approchez pour cette interview.

 

Le fait d’être d’une mère qui chantait dans les églises, est-ce cela qui a guidé votre choix vers le gospel ?

 

C’est d’abord l’ADN. Je suis né d’une mère elle-même chanteuse gospel, une famille gospel, donc je ne suis que la suite des choses. Ma motivation, ma vocation, tout coule de source.

 

En 1990, vous débarquez à Abidjan pour une carrière professionnelle et sept ans après, vous décrochez le trophée Cocody Rock Star. Quels sont vos souvenirs de ces grands moments ?

 

C’est tout un parcours. Professionnellement, j’ai commencé en 1993, ensuite Marlboro Rocking en 1995 où j’ai été déclaré meilleur chanteur et c’est en 1997 que j’ai été lauréat de Cocody Rock Star. Et partant de là, feu clément, celui qui m’a donné même le nom O’Nel Mala, m’a trouvé un producteur qui était un pasteur. Nous sommes rentrés en studio et en son temps le reggae n’était fait que par les gens dits rasta. Et moi, je viens dans l’église avec mon affaire de reggae, une chose qui n’a pas été aisée. J’ai payé le prix en tout cas et aujourd’hui, c’est tout un parcours, toute une histoire à raconter. Et je bénis Dieu parce qu’il fallait oser, j’ai osé et le temps étant l’autre nom de Dieu, m’a donné raison.

 

Avant « Vêtu de Gloire », « Prophétie » qui ont véritablement marqué le déclic de votre succès, est-ce qu’à un moment de votre parcours, vous aviez voulu tout abandonner ?

 

Non pas vraiment. J’étais accroché à mon rêve. On est formaté pour cela ; il peut arriver des temps de révolte, j’ai été révolté parce que certaines choses que je voulais ne venaient pas comme je voulais, mais ça ne me décourage pas pour autant. Je suis accroché à mon rêve de devenir le O’Nel Mala que je souhaite être, le O’Nel Mala que ma mère souhaitait voir à un niveau. C’est tout ça qui m’a permis de m’accrocher pour obtenir le résultat que nous sommes en train de vivre aujourd’hui.

 

« Vêtu de Gloire » est un titre culte qui traverse le temps et l’espace. Quelle est la petite histoire de cette chanson ?

 

(Il éclate de rire) … Bon nombre de personnes me demandent dans quel esprit j’étais quand je composais cette chanson. En fait, ils s’attendent à ce que je dise que j’avais de la poudre autour de moi, habillé en blanc avec du rouge sur ma tête, non, non, non. Je suis un canal que Dieu utilise pour véhiculer un message. Etant auteur-compositeur, je fais comme je peux sans me douter de ce que Dieu va faire avec. Je finis de composer et une fois sur le terrain, je constate que cela impacte les gens. Et j’ai pris conscience que j’ai une mission auprès de l’humanité à travers justement, ce message contenu dans « Vêtu de Gloire ». Et c’est ce morceau qui m’a fait tourner et me faire connaître à travers le reste du monde. Par la grâce de Dieu, je le bénis pour cela.

 

D’album en album, vous n’engrangez que des succès. Quel est votre petit secret ?

 

C’est Dieu. C’est avec Dieu que nous ferons des exploits. Ce n’est ni par ma force ni par mon intelligence mais c’est par l’esprit de Dieu, qui lui, se sert de moi pour atteindre l’objectif voulu et je lui donne toute la gloire.

 

Etes-vous satisfait de tout ce parcours ?

 

Pas encore. Tant que je serai dans ce monde de vivants, je chercherai toujours à m’améliorer. Je me dis que je n’ai encore rien fait. Mais je bénis Dieu pour ce qui a été fait jusqu’ici.

 

Pour avoir voyagé à travers les quatre coins du monde, quelles sont les scènes qui vous ont le plus marqué ?

 

Toutes les scènes m’ont marqué. Dieu m’a fait faire des connexions extraordinaires, j’ai rencontré des gens bien qui m’ont hissé et qui m’ont connecté à d’autres sources. Dieu soit loué pour tout ce parcours, il n’y a rien à regretter.

25 ans de carrière célébrés en 2023. Pouvez-vous revenir sur cette grande date de votre carrière musicale ?

 

Je venais d’arriver de Paris où j’ai passé presque cinq ans. Il y a les frères et sœurs ici en Côte d’Ivoire et en Afrique qui attendaient mon retour pour justement faire quelque chose. Dès que je suis arrivé, ils ont mis la main sur moi et m’ont dit que je dois faire le Palais des Congrès de l’Hôtel Ivoire, que je leur ai beaucoup manqué. Et ils ont fait le travail qu’il fallait et ça donné le résultat que ça donné. En tout cas, c’est la satisfaction. Et je bénis Dieu parce que tout ce qu’il fait est bon.

 

Quels sont vos grands projets ?

 

Je suis en train de peaufiner mon nouvel album d’ici la fin de ce mois de décembre.

 

Pensez-vous que le gospel se porte toujours bien en Côte d’Ivoire ?

 

Le gospel est plus qu’épanoui. Les Ivoiriens louent Dieu maintenant dans la vérité avec ce qu’ils sont, avec ce qu’ils ont et avec ce qu’ils savent le mieux. Longtemps, on est resté dans les histoires de musique grégorienne où il faut forcement une chorale qui chante comme les blancs, on ne voulait voir que ça. Aujourd’hui, tu peux parler nouchis dans ton chant, ça passe. Tu peux faire du zouglou, du rap ivoire et tout genre, ça passe, une chose qui n’était pas évidente avant. Aujourd’hui, l’Ivoirien donne ce qu’il a au Seigneur. Le gospel se porte à merveille.

 

Quels sont vos rapports avec les plus jeunes qui viennent dans ce registre ?

 

Les plus jeunes viennent avec un esprit nouveau. Avec internet, tout va vite. Nous les plus anciens, essayons de nous adapter. Les plus jeunes ont besoin d’être canalisés certes, mais ils sont forts.

 

Qu’avez-vous à dire à tous vos fans du Burkina Faso ?

 

Merci à tous et à chacun, parce que dans mes hauts et dans mes bas, ils ont toujours été là. Ils ont prié. Je suis toujours sur scène, je crois que c’est grâce à leurs prières, leurs soutiens et encouragements. C’est tout ça qui a donné ce résultat que nous vivons aujourd’hui. Que l’Eternel se souvienne de vous. Que Dieu bénisse le Burkina Faso et qu’il restaure ce pays parce qu’on en a besoin pour revenir partager de moments formidables.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Musique, musique et musique. Après ça, il faut manger, on prie et ensuite musique, musique et musique.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans la musique ?

 

Ma fille est déjà dedans. Donc, je suis en train de chercher à l’équiper. Je l’ai confiée au doyen Meiway, donc elle fait les chœurs de Meiway pour l’instant. Derrière ça, j’essaie d’agrémenter les choses pour qu’elle soit épanouie dans son choix et j’en suis fier. Quand ton enfant veut faire comme toi, c’est que tu as gagné. Et j’aurai une suite après moi.

 

Quels sont vos vœux pour la nouvelle année 2025 ?

 

Que Dieu permette à tout un chacun d’avoir la joie parfaite, à commencer par le Burkina Faso. Qu’en 2025, on parle de la restauration du Burkina Faso parce que je sais que c’est le souhait de tout le monde. Que Dieu protège tous les enfants de ce pays. En Côte d’Ivoire, il y aura des élections, que Dieu bénisse également ces scrutins et qu’il n’y ait plus d’effusion de sang. Que Dieu jette un regard favorable sur l’Afrique et que la prospérité du continent africain lui soit restituée.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Que Dieu bénisse les Editions « Le Pays » qui fait beaucoup pour informer et qui aide les uns et les autres à être au cœur de l’information vraie et réelle. Merci Kerson pour ce temps d’échanges, ça été un plaisir pour moi. Que Dieu vous bénisse encore.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

Articles similaires

EVASION N°1025 du vendredi 27 mai au jeudi 02 juin 2016

Evasion Magazine

« Il y a une méchanceté et une jalousie qui ne disent pas leur nom »

Evasion Magazine

ZIDAS, ARTISTE-MUSICIEN: « Jusqu’à présent, on n’a pas une identité musicale »

Evasion Magazine

laisser un Commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.