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LES HOMOTOCKES, HUMORISTES: « Nous demandons aux burkinabè de valoriser le talent des humoristes »

Composés de Belem Yacouba, étudiant en Master de Lettres modernes, et de Nana Yacouba, Garde de sécurité pénitentiaire (GSP), Les Homotockés constituent aujourd’hui les humoristes les plus en vue au Burkina Faso. Formés en 2018, ils remportent une année plus tard, le prix du meilleur humoriste émergent aux Ouistiti d’Or. Les spectacles à guichets fermés s’enchaînent et ils font le tour du pays et des grandes villes ouest-africaines.

A travers cette interview exclusive qu’ils ont bien voulu nous accorder, ils nous parlent de leur rencontre, de leur passion, des faits de société traités avec maestria lors de leurs différentes prestations, des difficultés rencontrées, nous font vivre des moments de beaux souvenirs, jettent un regard critique sur l’humour burkinabè, lèvent le voile sur leurs projets et abordent sans détour d’autres sujets croustillants tout en demandant aux Burkinabè de contribuer à la promotion du talent des humoristes. Lisez plutôt.

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Les Homotockés : Nous allons très bien.

 

Deux Yacouba qui forment le groupe. Est-ce un fait du hasard ?

 

(Ils éclatent de rire) … On peut le dire ainsi. Nous étions dans la formation en théâtre et humour et nous ne nous connaissions pas très bien. Nous nous taquinions beaucoup sur Facebook sans nous connaître. Et par la suite, l’idée de créer un groupe est intervenue. Dieu ne fait pas les choses au hasard. Nous avons essayé depuis 2017 et voilà, c’est parti.

 

Pourquoi le choix de l’humour ?

 

Ça ne veut pas dire que nous avons quitté le théâtre. Dans le théâtre, il y a du tout, la danse, le chant, la diction, la musique, c’est tout un ensemble. L’humour est une branche du théâtre. S’il y a des créations dans ce sens, on nous fait appel et on y va.

 

Que signifie Homotockés ?

 

Deux Yacouba, nous sommes des homonymes, donc Homo et Tockés pour exprimer l’esprit créatif. Les Homo qui sont Tockés.

 

Il y a des groupes qui naissent et qui disparaissent pour des questions d’argent et de leadership. Avez-vous pensé à cette situation ?

 

A notre niveau, il n’y a pas de leader. Je (Nana Yacouba) porte le chapeau en tant que grand frère et je porte certaines responsabilités. Ce n’est souvent pas facile quand vous avez à un certain moment des idées divergentes. Mais nous finissons toujours par nous comprendre. Personne ne donne son idée pour détruire le groupe.

 

Quelle est votre source d’inspiration par rapport aux sujets que vous abordez ?

 

Nous nous inspirons de tout ce qui se passe autour de nous. Ce sont des faits de société et l’actualité par rapport au contexte.

 

Comment arrivez-vous à gérer vos calendriers dans la mesure où l’un est Garde de sécurité pénitentiaire et l’autre étudiant en Master de Lettres modernes ?

 

Moi (Nana Yacouba) de passage, je vais dire merci à ma hiérarchie qui m’a permis depuis longtemps de vivre cette passion dans le domaine artistique. Nous n’avons jamais de souci de calendrier. Nous coordonnons les répétitions selon nos temps libres.

 

Après la création du groupe en 2018, vous remportez juste un an après, le prix du meilleur humoriste émergent aux Ouistiti d’Or. Que représente ce trophée pour vous ?

 

Pour nous, ce trophée représente un défi. Le jury a eu confiance en nous, nous ne pouvons que travailler davantage. Depuis lors, il y a eu une grande évolution.

 

Et la suite, c’est le succès de votre spectacle à guichet fermé au CENASA. Quels souvenirs gardez-vous de ces instants ?

 

Il y a eu beaucoup de spectacles avant celui du CENASA. En 2019, nous avons fait un featuring humoristique au Cercle des Arts Vivants avec Soum Le Sapeur. Cette scène nous a donné beaucoup de visibilité. Le spectacle du CENASA en 2020 a été un véritable succès et nous gardons de beaux souvenirs. Ce fut des moments de fortes sensations. Et le 29 décembre 2023, il y a eu un autre spectacle « La Nuit de l’esprit Seins » avec Choco B à l’espace Nana, le public a répondu présent.

 

Quels sont vos grands projets ?

 

D’abord, nous visons un grand spectacle pour cette année 2025. Il y a également des tournées en vue, que ce soit au plan national ou au niveau international. A part cela, individuellement, chacun a ses propres projets. Belem Yacouba a formé sa troupe de théâtre avec laquelle il a signé de bons contrats. Nana Yacouba est dans la promotion culturelle.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

Nous sommes fiers de ce que nous gagnons. L’art c’est d’abord pour se faire plaisir. Nous prenons du plaisir quand on nous appelle pour des scènes. Faire plaisir au public est déjà une note de satisfaction. Nana a son salaire en tant que GSP et Belem a ses entrées au niveau de sa troupe.

 

Y a-t-il des collaborations en vue avec des humoristes d’autres pays ?

 

Ce sont des projets qui vont naître. Nous avons des échanges aves des humoristes du Niger, du Mali et de la Côte d’Ivoire dans ce sens.

 

Pensez-vous que l’humour burkinabè se porte bien ?

 

Au niveau de la sous-région, l’humour burkinabè est très bien positionné. Nous côtoyons les mêmes scènes avec tous ces humoristes des autres pays. Mais nous demandons aux Burkinabè de valoriser leurs talents.

 

Quelle est la difficulté majeure d’un jeune groupe comme le vôtre ?

 

C’est comment se comprendre. S’il n’y a pas assez de spectacles, vous risquez de craquer si vous n’avez pas un mental d’acier et le groupe ne vivra plus. Mais malgré tout, nous essayons de tenir le coup.

 

Qu’avez-vous à dire à vos milliers de fans ?

 

Nous les remercions de faire de nous leurs artistes et de nous aimer autant. Nous serons toujours là pour leur faire plaisir. Nous allons leur faire rire, ils n’ont pas le choix que de rire.

 

Quels sont vos vœux pour cette nouvelle année 2025 ?

 

Nous souhaitons la paix et rien que la paix.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Nous vous disons merci pour l’intérêt porté à Homotockés et nous vous en serons vraiment reconnaissants. Nous souhaitons nos vœux les meilleurs à tous les lecteurs et à tous ceux qui œuvrent pour un Burkina meilleur.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

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