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BOUKARI KHALIL BARA, SECRETAIRE PERMANENT DU 11-DECEMBRE: « Cette année, nous n’avons pas eu plus de 10 millions de F CFA pour les plateaux artistiques »

Préfet puis secrétaire général de province, haut-commissaire, ensuite gouverneur, Boukari Khalil Bara est le secrétaire permanent du 11-Décembre. Passionné de culture et surtout de musique, nous avons approché cet administrateur civil pour en savoir davantage sur son institution et son personnage. A travers cette interview qu’il a bien voulu nous accorder malgré son calendrier très chargé, il nous présente sa structure, parle de son quotidien, jette un regard sur l’évolution de la musique burkinabè et aborde d’autres sujets. Lisez plutôt !

 

 

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Boukari Khalil Bara : Je vais bien, il n’y a pas de problème.

 

Quel est le rôle du secrétariat permanent du 11- Décembre ?

 

C’est une structure du ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale. C’est une structure qui est rattachée au cabinet du ministre. Elle est chargée de la coordination, de la supervision et de l’animation de l’organisation des festivités du 11-Décembre. Comme vous le savez, depuis 2007, le gouvernement a, en Conseil de ministres, décidé de la célébration tournante de la fête nationale du 11- Décembre dans les régions. Et c’est ainsi qu’en 2008, le gouvernement a organisé la fête nationale dans la région de l’Est, précisément à Fada. Depuis lors, on a fait le tour. L’année passée c’était à Tenkodogo et cette année, nous irons à Banfora.

 

Et quel bilan faites-vous de la récente célébration du 11-Décembre ?

 

Si depuis 1960 l’Etat avait commencé à faire ces réalisations du 11- Décembre, on n’en serait pas là aujourd’hui. On aurait pu faire beaucoup de choses dans les régions. Le 11- Décembre apporte une valeur ajoutée aux régions. Si vous connaissiez Kaya il y a peut-être 5 ans, après le passage du 11-Décembre, vous allez remarquer une véritable métamorphose. C’est la même chose pour Manga. Nous ne disons pas qu’il n’y a pas de difficultés, mais je pense que le 11- Décembre a apporté beaucoup aux régions.

 

Après la rotation dans les chefs-lieux de régions, comment va se poursuivre l’aventure ?

 

Pour ce que nous appelons le premier cycle des festivités tournantes qui s’achève avec Ziniaré en 2021, nous pensons qu’il y aura un second cycle mais peut-être qu’il va falloir revoir le format et ça, c’est le gouvernement qui va décider.

 

Quelles sont les difficultés particulières que rencontre votre institution ?

 

C’est la coordination des activités qui sont menées au sein des ministères concernés. Nous avons le comité national d’organisation qui est présidé par le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale. Sur le plan pratique, c’est le Secrétariat permanent qui coordonne toutes ces activités, mais avec une panoplie d’actions, nous avons souvent des difficultés pour une bonne coordination de ces activités. Les budgets des infrastructures sont logés au sein des ministères concernés et comme chaque ministère a son programme d’activités, on n’a pas le même agenda. De ce fait, souvent, certains sont en retard et d’autres sont plus avancés. Mais au bout du compte, souvent on se retrouve à la fin.

 

Quels sont vos principaux partenaires ?  

 

La quasi-totalité des infrastructures sont réalisées par le budget de l’Etat. Au-delà de cela, nous avons ce que nous appelons les partenaires stratégiques que sont les établissements publics, les sociétés d’Etat et même des privés. Il y en a qui font des centres médicaux, d’autres des écoles, des lycées professionnels.

 

Que représente le trophée Burkinbila que vous venez de recevoir ?

 

Nous sommes vraiment fiers de recevoir ce trophée. Je pense que c’est une invite à mieux faire, à aller de l’avant, peut-être que notre travail a été reconnu quelque part. C’est une équipe, le comité national d’organisation dirigé par le ministre d’Etat Siméon Sawadogo, et nous avons 12 commissions qui accompagnent le Secrétariat permanent dans la réalisation des infrastructures et dans l’organisation proprement dite des manifestations. Nous pouvons dédier ce trophée à tout ce monde.

 

Comment se fait le choix des artistes pour le plateau d’animation ?

 

Généralement, nous nous adressons aux artistes à travers notre département communication qui organise ce volet avec le comité régional.  Le département demande au comité régional de faire le choix des artistes parce que nous mettons l’accent sur les artistes de la région pour l’année en question. Comme c’est une fête nationale, on associe évidemment les artistes au niveau national. C’est vrai que tout le monde voudrait participer et vous savez qu’en la matière il y a des cachets à payer, nous n’avons pas beaucoup de moyens. Le budget du 11-Décembre n’est pas extensible.

 

Quel peut être le budget d’un 11- Décembre ?

 

Ça dépend des années. Ça tourne autour de 25 milliards pour toutes les activités notamment la réalisation des routes, les constructions comme les salles polyvalentes, les places de la Nation, les CSPS et bien d’autres réalisations. Cette année, nous n’avons pas eu plus de 10 millions de F CFA pour les plateaux artistiques et en plus de ça, il fallait faire le tour des localités concernées pour pouvoir faire la sensibilisation sur le VIH-Sida et autres.

 

Vous qui côtoyez au quotidien les artistes, quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Moi, je pense personnellement qu’il y a une grande évolution. Pour avoir été préfet, secrétaire général de province, haut-commissaire et gouverneur, j’ai fait pratiquement le tour du Burkina Faso et j’ai côtoyé les artistes parce que lors des cérémonies, il faut leur faire appel.

 

Mais vous avez un faible pour quel style de musique ?

 

(Il éclate de rire)… Nous sommes de l’ancienne génération, c’est qu’on essaie aussi de comprendre les jeunes dans leurs styles. Moi, j’écoute tous les styles. Lorsque la musique est bonne, bien faite, je pense qu’il n’y a pas d’âge pour écouter la bonne musique.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Le matin à 7h 30mn, je viens au bureau, si c’est un lundi, j’essaie de regarder le programme de la semaine. Généralement, les mardis, j’ai une rencontre avec le personnel, nous sommes autour de la vingtaine. Lorsqu’un 11-Décembre est terminé, il faut entamer la prochaine étape sinon, vous pouvez être surpris. Le quotidien est marqué par la synthèse des prochains 11- Décembre pour remettre au gouvernement.

 

Comment se prépare Banfora 2020 ?

 

Banfora 2020 est lancé. Nous irons très bientôt pour le début, d’ici fin mars ou début avril.

 

Quels sont vos vœux pour 2020 ?

Je souhaite la santé, la paix pour le Burkina, la tranquillité pour les citoyens. Il faut que chacun puisse apporter sa pierre à la construction de ce pays. Notre pays traverse des moments difficiles et notre vœu sincère est le retour de la paix.

 

Qu’avez-vous à dire à nos lecteurs pour conclure ?

 

Mon message s’adresse à la population des Cascades. Le 11-Décembre est une grosse machine; donc cette population doit se préparer psychologiquement et moralement pour attendre le 11-Décembre. Lorsque les travaux vont démarrer, il y aura beaucoup de nuisances sonores, la poussière qui va se soulever. Nous voulons demander leur appui pour que les choses se passent normalement. Nous leur demandons ensuite de s’approprier la fête.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

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