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SERGES OBAMA, ANIMATEUR RADIO-TELE, MAITRE DE CEREMONIE : « Avec les réseaux sociaux, certains jeunes animateurs pensent tout connaître »

A l’état civil Serges Lankoandé, il est né à Ouagadougou mais est originaire de la région de l’Est du Burkina Faso, plus précisément de la localité de Bogandé. C’est après des études en mécanique auto qu’il va, par la suite, se retrouver dans le monde de la communication et du show-biz. Communément appelé Serges Obama, il a su se faire une place de choix dans cette sphère qui est une passion pour lui. De Horizon FM à BF1, en passant par Radio Jam et Canal 3, c’est une somme d’expériences reçues. A travers cette interview exclusive, il nous parle de sa passion, de son parcours, jette un regard critique sur les jeunes animateurs ainsi l’évolution de la musique burkinabè, revient sur son quotidien, aborde, sans détour, d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Serges Obama : Je vais super bien.

 

Quelle est la petite histoire de ce surnom Obama ?

 

L’histoire de ce petit nom est partie de chez Moustapha Laabli Thiombiano. C’est par la radio que j’ai commencé à Horizon Fm et à cette époque, c’est Barack Obama qui était le premier président noir des USA. Moustapha était en Côte d’Ivoire et avait des problèmes auditifs. Quand il a appelé au secrétariat, il y avait du bruit et il a demandé qui faisait ce bruit. On lui dit que c’est Serges qui est à Ouaga. Lui, il a entendu Serges Obama et tout est parti de là.

 

Comment vous vous-êtes retrouvé à la radio ?

 

La radio était une passion pour moi. Je partais régulièrement voir Moustapha Thiombiano et un jour, il m’a demandé ce que je veux faire dans la vie. Je lui ai dit que je voulais faire de l’animation-radio. Il me demande de le suivre et il ouvre le studio de la radio. Et c’est vous, Kerson, qui étiez à l’antenne. Il a dit voici ton patron, tu prépareras désormais le studio à chaque fois avant qu’il n’arrive et tout est parti de là.

 

Et comment c’est fait le passage de la radio à la télé ?

 

De Horizon FM, je me suis retrouvé à radio Jam. A un moment, je passais faire des annonces de quelques promoteurs d’évènementiels à l’émission Télé agenda de la Rtb. Et j’ai été détecté par le directeur de la télévision Canal 3 lors d’une cérémonie que  j’animais. J’ai donc commencé par présenter le Club 226. C’est cette émission qui m’a véritablement permis de rentrer dans le monde de la télé. Ensuite, je me suis retrouvé en tant que chroniqueur à BF1 à l’émission La Télé s’amuz et par la suite, on me confie cette émission comme animateur principal.

 

Pourquoi êtes-vous passé dans plusieurs structures ?

 

(Il éclate de rire)… Dans ce métier, plus le temps passe, plus on se bonifie et plus on a de meilleures propositions salariales. Au début, on commence par passion et à un moment, il faut faire face à des charges. Il faut bien que ce métier nourrisse son homme.

 

Entre la radio et la télé, où vous sentez-vous le mieux ?

 

Je me sens plutôt mieux à la télé maintenant.

 

La télé nourrit-elle son homme ?

 

La télé nourrit beaucoup son homme. La télé nous ouvre beaucoup de portes.

 

Ne rencontrez-vous pas de difficultés car il faut toujours paraître beau et bien habillé même hors du service ?

 

Certains rencontrent des difficultés, mais moi non. Nous faisons ce qu’on appelle du show-biz. Nos activités ne se limitent pas seulement à la télé, on présente aussi des manifestations. Il y a en outre, le management d’artistes, le placement d’artistes et d’autres business. On ne se contente pas seulement du salaire de la télé.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Je travaille souvent avec le réveil de l’horloge. (Il éclate de rire). Il y a des jours où je rentre très tard à la maison alors qu’il faut préparer l’émission du lendemain. C’est un quotidien marqué par des rendez-vous, les émissions et les présentations de cérémonies.

 

Comment un noctambule comme vous arrive à être sur pied les matins ?

 

Même mon agent de sécurité à la maison m’a une fois demandé à quelle heure je dors réellement. On aura tout le temps de dormir quand on va vieillir.

 

Quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Je dirais que l’évolution est très positive. Ces cinq dernières années, il y a un engouement du public autour des artistes. Les cachets des artistes ont évolué, nous sommes passés de 5 000 à 10 000 F CFA, voire 20 000 F CFA pour les prix d’entrées des spectacles. Il faut reconnaître qu’il y a un beau travail qui a été fait et il y a de la qualité au niveau des œuvres artistiques.

 

Et quel jugement portez-vous sur les jeunes animateurs ?

 

Je leur dis simplement de ne pas sauter des étapes. Nous sommes à l’ère du numérique et avec les réseaux sociaux, certains jeunes pensent tout connaître. Avant, chaque jeune animateur avait son mentor. Il faut prendre le temps de se former.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

Je me demande si j’ai des fans. Pour tous ceux qui aiment ce que je fais, je leur demande de m’encourager et de ne pas hésiter de critiquer nos actions afin de nous permettre de tendre vers la perfection. C’est avec eux que nous avançons.

 

Depuis un bon moment, les téléspectateurs ne voient plus votre émission « La Télé s’amuz », que se passe-t-il exactement ?

 

Je dirais que toute émission télé évolue selon des saisons. On peut faire une pause, juste le temps de revenir avec de nouvelles rubriques et une nouvelle couleur. C’est juste une petite pause, les téléspectateurs retrouveront bientôt leur émission « La Télé s’amuz ».

 

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

 

Je suis père d’une fille de deux ans. Je ne suis pas encore marié mais ça ne saurait tarder.

 

Quels souvenirs gardez-vous de Moustapha Thiombiano ?

 

C’était le bon fou. A l’époque, nous ne l’avons pas compris parce qu’on le trouvait très dur mais son école a été formatrice pour nous.

 

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Je demande à tous les lecteurs de continuer de croire en la culture et de la soutenir. La culture burkinabè n’avancera pas tant que les Burkinabè ne croiront pas en leur culture. Merci à toute l’équipe d’Evasion et que la paix revienne dans notre chère patrie.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

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