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SONIA ZONGO, DIRECTRICE MILANIA EVENTS- HOTESSE D’EVENEMENTIELS: « J’invite tout le monde à avoir un regard positif sur le métier d’hôtesse »

Originaire de la ville de Yako, Sonia Zongo est installée à Koudougou dans le Centre-Ouest du Burkina Faso depuis plusieurs années. Passion née du métier des arts, elle est la Directrice générale de Milania Events, une structure spécialisée d’hôtesses et de stewards d’évènementiels. A travers cette interview exclusive qu’elle a bien voulu nous accorder lors de son récent séjour à Ouagadougou, elle nous parle de son métier qui est rare dans le milieu culturel, de ses projets, des difficultés liées à l’entrepreneuriat des jeunes, aborde sans détour d’autres sujets, revient sur son quotidien et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

Evasion : Comment allez-vous ?

Sonia Zongo : Je me porte bien par la grâce de Dieu.

 

D’où vous vient cette passion pour la culture ?

 

Tout d’abord, je dirai que la passion est divine. Depuis mon bas-âge, je participais à l’organisation de certaines activités culturelles à l’école. Dévouée et dynamique, j’étais sollicitée régulièrement pour l’organisation de quelques évènementiels ; je suis une amoureuse de la culture.

 

Et comment vous vous-êtes retrouvée en tant qu’hôtesse d’accueil ?

 

Merci pour la question ; je dirai plutôt le milieu des stewards et hôtesses. A un certain moment, j’étais sollicitée pour trouver des filles pour l’accueil des cérémonies. Au début, j’appelais mes amies pour cela, mais j’ai constaté qu’il y avait des failles. Et c’est ainsi qu’un ami m’a conseillée de mettre en place une structure qui va former des jeunes pour répondre aux besoins. Au début, j’étais un peu retissante car il y avait assez de préjugés sur ce milieu. Mais j’ai finalement décidé de me lancer dans cette activité afin de donner une image positive au métier d’hôtesses et stewards d’évènementiels au Burkina Faso.

 

Quelle est la difficulté majeure d’une jeune entrepreneure comme vous dans cette filière un peu rare ?

 

 

En tant que jeune entrepreneure, les difficultés sont énormes. Il y a le manque de ressources financières et la non valorisation de ce secteur dans notre pays. Il y a aussi le non respect des contrats et le retard de paiement de certains promoteurs culturels. Il faut également être perpétuellement à la recherche de marchés et de partenaires.

 

Pensez-vous que l’hôtesse d’évènementiels vit de son art aujourd’hui au Burkina  Faso ?

 

Vivre de son art est trop osé dans la mesure où il n’y a pas assez d’activités mensuelles à un certain moment. Mais je peux vous rassurer que dans ma structure qui est Milania Events, une hôtesse peut avoir au moins 30 000 F CFA par semaine. Ce sont des étudiantes pour la plupart, ce qui leur permet d’être autonome, de ne pas dépendre de leurs parents ou d’un homme et de prendre en charge leurs petites dépenses. J’espère que dans les années à venir, une hôtesse d’évènementiels pourra vivre pleinement de son art.

 

Comment faites-vous pour être sur plusieurs cérémonies dans différentes villes ?

 

 

Je profite de votre canal pour dire un grand merci à toutes ces entreprises et à tous ces promoteurs qui nous font confiance. Pour répondre à votre question, je peux dire que c’est le professionnalisme, le dévouement de mon équipe, la touche personnelle qu’on apporte à chaque cérémonie à travers nos tenues en Faso dafani, koko dunda et luilipedo qui nous positionnent sur plusieurs évènements. Tout est une question d’organisation. Nous avons une équipe dynamique dans chaque ville au Burkina Faso.

 

Quels sont vos projets ?

 

Nous avons en vue des formations pour permettre aux personnes qui veulent se lancer dans ce domaine d’avoir un minimum de connaissance. Je projette un rassemblement de toutes les jeunes entrepreneures du Burkina. Il y a aussi la mise en place d’un local dans trois grandes villes du pays pour continuer à couvrir les activités majeures nationales et pourquoi pas au niveau international.

 

Qu’en est-il de votre quotidien ?

 

Mon quotidien est variable, ça dépend des jours. Il y a les réunions et les préparatifs des activités si j’en ai. Je suis chroniqueuse à la radio et j’ai ma boutique que je gère. Le soir, je travaille sur mon ordinateur jusqu’autour d’1h du matin avant de m’endormir, après avoir bien sûr mangé du babenda que j’aime beaucoup (Eclats de rire).

 

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

 

Je suis célibataire sans enfant.

 

Qu’avez-vous à dire aux filles qui veulent embrasser le métier d’hôtesses d’évènementiels ?

 

Il faut aimer d’abord ce métier et le faire avec passion. Quand on choisit un domaine d’activité qu’on n’aime pas, cela devient un fardeau. Il faut aussi se créer une image de marque personnelle avec une vision bien définie, c’est la clé du succès. Quand on aime ce qu’on fait, on a toujours la détermination d’aller plus loin. Il faut également être respectueuse. C’est l’occasion pour moi d’inviter tout le monde à avoir un regard positif sur ce métier car c’est de l’art. En trois ans d’existence, j’ai eu des marchés que je ne pensais pas avoir un jour. J’ai rencontré des personnes formidables qui continuent de me soutenir et de solliciter mes services. Je dis merci à toutes les filles et tous les hommes battants de mon équipe.

 

Quel est votre mot de la fin ?

 

Je suis particulièrement et sincèrement touchée par la démarche du magazine Evasion. C’est ma première interview, ce qui veut dire que vous observez strictement le milieu culturel burkinabè. Je souhaite vivement le retour de la paix au Burkina Faso et longue vie à votre équipe de rédaction.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

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