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YOLANDE SAVADOGO NEE OUATTARA, EDUCATRICE ET PROMOTRICE CULTURELLE : « La difficulté majeure est la recherche des ressources »

Née à Bobo-Dioulasso où elle a grandi, Yolande Savadogo Ouattara est originaire de la ville de Ouahigouya au Nord du Burkina Faso. Educatrice de formation, elle est également promotrice culturelle et présidente de l’Amicale des éducatrices du Burkina (AMEB). C’est par passion qu’elle se retrouve dans l’enseignement, car elle a toujours aimé être auprès des enfants. Initiatrice de la Nuit de l’enseignante, cette passionnée de culture a bien voulu nous accorder cette interview exclusive. Femme battante, Yolande Savadogo nous parle de sa passion, de l’AMEB, de son initiative, évoque les difficultés rencontrées, nous parle de son quotidien, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt !  


Evasion : Comment allez-vous ?

 

Yolande Savadogo : Je vais très bien.

 

Comment est née l’idée de créer votre amicale ?

 

C’est quand j’ai commencé à travailler que je me suis inscrite à l’université et quand je prenais les cours, j’avais eu cette soif de faire quelque chose sur le plan de la morale. J’ai toujours réfléchi à apporter ma touche à l’éducation. J’ai un ami qui m’a incitée à créer une association et tout est parti de là.

 

Votre amicale regroupe des enseignantes du primaire et du secondaire, vous êtes dans quelle section ?

 

Je suis du primaire. Je tiens une classe de CM1.

 

Pensez-vous avoir fait un bon choix en vous engageant dans l’enseignement ?

 

Pas du tout. Quel que soit le diplôme que je pourrai avoir aujourd’hui, je serai toujours dans l’enseignement.

 

Et qu’est-ce qui vous a motivée à initier la Nuit de l’enseignante ?

 

Généralement, en Afrique, quand on veut entreprendre, on va toujours vers les aînés pour avoir leurs bénédictions, ça c’est culturel. Nous avons voulu faire cette manifestation pour nous valoriser mais il y a des personnes qui nous ont devancées et il fallait leur rendre un vibrant hommage. Notre métier est dénigré de nos jours. Et pour qu’on nous honore, il faut que nous commencions à nous honorer d’abord. Sur cette lancée, nous apprenons à la jeune génération à nous honorer aussi.

 

Quelles seront les grandes articulations de cette cérémonie qui se veut culturelle ?

 

Pour cette 1re édition qui va se tenir ce samedi 27 février dans la salle des banquets de Ouaga 2000, il y aura des prestations d’artistes, des poèmes de certains auteurs en leur présence, un dîner-gala, des remises d’attestations de reconnaissance ainsi que des trophées. C’est une cérémonie qui se veut annuelle en ce qui concerne sa périodicité. L’idée est de trouver un cadre unique aux enseignantes pour nous exprimer en ce qui concerne les débats oratoires. Mais avant la nuit de cette cérémonie, le vendredi, nous aurons un match de gala avec les femmes de la CARFO, du service des impôts et de la Gendarmerie. Nous aurons également un don de sang le samedi matin suivi d’une conférence publique.

 

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans cette démarche ?

 

Il n’y a pas trop de stress car le côté organisationnel a été confié à la structure One Communication. La difficulté majeure est la recherche des ressources financières en ce qui concerne mon engagement dans la promotion culturelle. Mais en tant qu’enseignante, c’est la préparation des cours, c’est souvent fatiguant.

 

Pouvez-vous nous parler de votre quotidien ?

 

C’est préparer les leçons la nuit, dormir tardivement, se lever très tôt pour s’occuper des enfants, faire la cuisine et aller à l’école. C’est la routine.  (Elle éclate de rire)…

 

Qu’avez-vous à dire en tant que femme battante aux jeunes filles qui veulent faire comme vous ?

 

Je leur demande de se joindre à nous afin de suivre nos activités car nous avons beaucoup d’actions à mener en faveur des jeunes filles. Il faut qu’elles prennent conscience de leur éducation et de leurs études.

 

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

 

Je suis mariée et mère de deux enfants dont une fille et un garçon.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de se lancer dans l’enseignement ?

 

Je serai fière pour ce choix si c’est une passion.

 

Quels sont vos vœux pour cette année 2021 ?

 

Je souhaite la paix pour mon pays. Je souhaite également qu’il y ait une certaine révolution au niveau des enseignants afin qu’on prenne l’éducation de ce pays en main pour réellement faire changer les choses.

 

Qu’avez-vous à dire à nos lecteurs pour conclure ?

 

Je souhaite plein succès à votre journal que je lis régulièrement. Que la grâce de Dieu abonde dans la vie de tout un chacun.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

 

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