Le Burkina peut être fier de ses Forces de défense et de sécurité (FDS). Et cela, pour plus d’une raison. En effet, alors que tout le monde nourrissait des craintes légitimes quant à la sécurisation, au même moment, de trois grandes manifestations à savoir la 15e édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), la 31e édition du Tour du Faso et la 10e édition du festival « Les Récréâtrales », les FDS ont démontré, de la plus belle des manières, leur capacité à sécuriser à la fois ces événements et le pays tout entier. En effet, ces trois événements d’envergure internationale qui ont débuté le 26 octobre dernier, se sont achevés le 4 novembre 2018, sans anicroches. Malgré le grand monde, notamment les Occidentaux, que ces manifestations ont mobilisés, il n’y a eu ni attentat, ni rapt. Preuve qu’en dépit des discours alarmistes, le Burkina reste une terre d’attraction. Et le résultat auquel il est parvenu est à mettre à l’actif de nos FDS. En tout cas, képi bas à nos forces de défense et de sécurité ! Mais au-delà, c’est tout le Burkina qui gagne. Les efforts accomplis durant les trois grands événements, contribueront sans aucun doute à remonter le moral des Burkinabè qui ne savaient plus à quelle armée se vouer et peut-être aussi à encourager davantage les investisseurs qui hésitaient encore à déposer leurs valises au Faso.
Ce n’est pas le terrorisme qui va obliger le Burkina à courber l’échine
Toutefois, il serait dangereux voire suicidaire de dormir sur ses lauriers après cette réussite. Le Burkina a certes gagné une bataille, mais pas la guerre. Nos FDS doivent toujours garder l’arme au pied. Cela est d’autant plus nécessaire que l’ennemi qui est tapis dans l’ombre, est toujours à l’affût. A la moindre inattention, il peut frapper et très fort. C’est pourquoi le répit au lendemain de ces trois grands événements, doit se faire avec la plus grande vigilance car, c’est généralement à ce moment précis, que l’ennemi se signale encore. Le Burkina doit travailler à maintenir dans la durée, le cap. Certes, ce n’est pas chose aisée en termes de moyens humain, financier, etc. Mais il y va de la sécurité du pays. Le Burkina ne doit plus être le ventre mou de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Aucune partie du territoire burkinabè ne doit continuer à être classée comme zone rouge. Le pays des Hommes intègres doit capitaliser l’élan patriotique en cours aussi bien au sein des FDS qu’au niveau des populations qui ne cessent de développer des initiatives de soutien, pour sortir le pays du viseur des groupes terroristes. Et pour y parvenir, il s’avère nécessaire de mobiliser les forces supplétives au niveau interne, mutualiser les moyens sur le plan-régional voire international. Cela est d’une importance capitale. Si le Burkina a réussi la prouesse de sécuriser les trois grands événements, c’est parce qu’il a aussi bénéficié sur le long terme de l’expertise d’autres pays. Il faut le dire, aucun pays à lui seul, ne peut venir à bout du terrorisme. Seules la conjugaison des efforts et la mutualisation des moyens sur le long terme, peuvent constituer un grand remède contre ce grand mal qui ronge le Burkina et le Sahel. D’ailleurs, ne dit-on pas qu’aux grands maux … les grands remèdes? Mais en attendant, le Burkina doit compter d’abord sur ses propres forces qui ne sont pas négligeables. Le peuple burkinabè a toujours su faire face à l’adversité et ce n’est certainement pas le terrorisme qui va l’amener à courber l’échine.
Dabadi ZOUMBARA