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PRINS MIC, ARTISTE RAPPEUR: « J’arrive à m’épanouir par ma musique »

Jeune rappeur et transfuge du mythique groupe Syclone 52 qui a fait les beaux jours du mouvement hip hop au Faso, Prins Mic, à l’état civil Rodrigue Bonkoungou, est né à Facobly, à l’Ouest de la Côte d’Ivoire. C’est dans la ville de Man en terre ivoirienne qu’il fit ses premiers pas dans la musique. Cet originaire de la localité de Villy près de Koudougou, dans le Centre-Ouest du Burkina Faso, a entamé une carrière solo depuis 2008 avec la sortie de son premier opus « Littérature ». Le second opus est sorti en octobre dernier.

 

A travers cette interview qu’il a bien voulu nous accorder, l’artiste nous parle de son parcours, de sa passion pour la musique et la littérature, revient sur ses projets, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Prins Mic : je me porte à merveille.

 

D’où vient cette passion pour la musique ?

 

Ma passion pour la musique me vient dès ma tendre enfance. Tout petit, il paraît que je m’amusais déjà à créer des chansons et à égayer la galerie. La musique a toujours fait partie de ma vie, c’est ainsi qu’en 1997, j’ai commencé le rap au sein du groupe Syclone 52 dans la ville de Man en Côte d’Ivoire.

 

Quels souvenirs gardez-vous des moments de gloire du groupe Syclone 52 ?

 

Ce sont de très bons souvenirs car une fois au Burkina Faso, j’ai décidé de garder le nom de mon « possée » (groupe) d’origine avec mon ami Hill Elmek, ma sœur Aliscut et mon frère Massif. Nous avons participé à des compilations, de nombreux spectacles et sorti l’album « Melting-pop » qui a connu un énorme succès. Syclone 52 c’est ma base et je remercie infiniment tous ceux qui nous ont apporté un coup de main dans notre aventure.

 

Et que devient le groupe ?

 

Le groupe existe toujours, peut-être que nous sommes moins visibles. Hill Elmek et moi avons enregistré un titre « On s’enjaille » dans notre style propre à nous qui est le show-pop.

 

Qu’en est-il de votre album « Littérature » ?

 

Effectivement, j’ai sorti un album « Littérature » qui est un chapelet de 12 titres en 2008. Cet album a été conçu comme un pont entre le rap et la littérature. C’est une invitation à la jeunesse fan de rap, à travers les textes et les thématiques, à s’intéresser à la littérature qui édifie son homme.

 

Qu’est-ce qui vous lie à la littérature ?

 

J’aime la littérature, c’est cela. C’est un formidable exutoire, un monde de possibilités infinies. C’est vrai que j’ai étudié l’anglais, option lettres et civilisations, à l’université, mais avant même cela, enfant, j’étais déjà très sensible aux formes de littératures africaines telles que le conte et la légende, et cela influence naturellement ma musique.

 

Quelle est la suite de votre carrière ?

 

Je viens à peine de sortir mon deuxième album solo le 8 octobre dernier baptisé « Catharsis ». Et pour l’instant, je m’attelle à le promouvoir.

 

Peut-on savoir vos projets en cours ?

 

Plusieurs projets sont en gestation. Je travaille sur des collaborations avec Malek Eye du groupe Two Oceans and One Sea basé au Canada. J’ai également deux clip-vidéos qui arrivent pour appuyer la promotion de « Catharsis » et je continue à écrire des chansons tout en me produisant sur des scènes chaque fois que cela est possible. En gros, je bourdonne comme je peux.

 

Quel bilan faites-vous de votre carrière ?

 

C’est un bilan satisfaisant. J’arrive à m’épanouir par ma musique et mon art et pour moi, c’est ça le plus important.

 

Que pensez-vous de l’évolution de la musique burkinabè ?

 

La musique burkinabè, à mes yeux, a toujours été riche et très divertissante. Les devanciers ont montré la voie à travers leurs œuvres artistiquement abouties. Ce qui laisse une lourde responsabilité pour notre génération et les suivantes. Ces derniers temps, je sens l’engouement renaître et les artistes oser de plus en plus, ce qui est une bonne chose. Je suis optimiste pour le présent et même le futur de notre musique. Il y a du talent et du potentiel.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

Matériellement non, mais je fais vivre mon art, c’est déjà quelque chose de gagner. (Eclats de rire)…

 

Qu’en est-il de votre quotidien ?

 

J’ai un quotidien ordinaire de père de famille. Après le travail, je rentre à la maison et je passe du temps avec ma famille. C’est très gratifiant.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

 

Je suis marié et père de trois enfants. Ma famille fait mon bonheur.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

Je leur dis tout simplement merci. Et je prie que Dieu les bénisse. Je les rassure aussi que je travaille énormément sur ma musique et que chaque fois que je pourrai, je serai là pour les divertir avec mes textes et mes chansons. J’ai de la chance de les avoir.

 

Pour conclure, qu’est-ce que vous avez à dire ?

 

Je ne saurai terminer cet entretien sans croiser les mains pour dire une prière à l’endroit de notre cher pays, le Burkina Faso, afin que la paix et la sécurité reviennent dans nos contrées. Je dis merci aux Editions « Le Pays » de m’avoir accordé cette tribune. Et je fais de gros bisous à ma grande et à ma petite famille.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

 

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