A l’état civil Béré Modeste Kiswendsida, Bémo Kis communément appelé le Prince du zouk est un jeune artiste-musicien né à Koupela dans le Centre-Est du Burkina Faso d’où il est originaire. Très tôt bercé par la musique, il réalise son tout premier album de huit chansons dont deux remix en 2008 et ayant pour titre éponyme « Pour toi ». Sa chanson « I love you » le révèle au grand public et le propulse sur plusieurs scènes à travers le Burkina et la sous-région. A travers cette interview qu’il a bien voulu nous accorder au sein de son espace culturel à Saaba, l’artiste nous parle de son nouvel album, de son quotidien, de ses projets, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, lève le voile sur sa situation matrimoniale et aborde sans détour d’autres projets. Lisez plutôt.
Evasion : Comment allez-vous ?
Bémo Kis : Je vais bien, c’est vrai que cela fait un bout de temps que je me suis un peu éloigné de la scène pour des raisons d’études. Je reviens bientôt pour retrouver mes fans.
Qu’avez-vous à dire pour rassurer vos fans de votre retour sur l’échiquier musical ?
J’ai plein de projets pour eux. Je m’étais basé sur une étape de ma profession au détriment de la musique. Mais un artiste est toujours en train de composer, de créer, je suis dans cette logique. J’ai un projet de studio qui a été fait, donc ça va venir.
Hormis la musique, de quelle autre profession parlez-vous ?
Je suis dans la Fonction publique. Mon premier album était de l’autoproduction et c’est ma seconde profession qui a permis de financer cette œuvre discographique. Il a fallu donc travailler à avancer sur le plan professionnel avant de voir comment gérer sa carrière musicale.
La Fonction publique n’est-elle pas un frein à votre carrière artistique ?
Je ne pense pas. Je n’ai pas voulu à un certain moment poursuivre deux lièvres à la fois. Moi quand je m’engage dans un projet, je m’engage à fond. Et je prépare quelque chose de plus consistant pour les mélomanes.
Pourquoi le choix du zouk comme style musical ?
Il faut dire que c’est une musique que j’ai beaucoup aimée. D’abord, à l’origine toutes compositions étaient du reggae, par la suite, j’ai été touché par le virus du zouk notamment à travers Jacky Rapon qui était une référence pour moi. J’avais des compositions poétiques, je les ai proposées et le public a aimé.
Ce premier album qui t’a révélé au grand public a été un succès médiatique. Ce succès a-t-il été commercial ?
Véritablement pas commercial mais il m’a permis d’être vraiment connu par un large public. Il y a beaucoup d’aspects, je suis venu dans la musique par passion.
Les zoukeurs sont très adulés par la gente féminine, comment est-ce que vous faites, pour vous en sortir des griffes de toutes ces dragueuses ?
Je me dis qu’en toute chose il faut se fixer des objectifs. Je ne fais pas la musique pour draguer les filles.
A quand votre prochain album ?
Il est déjà en cours. Je suis actuellement en studio, je viens de boucler quatre titres. Je ne voudrais pas donner une date et ne pas la respecter. Je vais prendre le temps qu’il faut pour proposer quelque chose de meilleure pour être en conformité avec ce que Bémo Kis à l’habitude de faire.
Quelle sera la coloration de cet opus en cours ?
Il y aura plusieurs colorations. Les mélomanes vont retrouver du zouk, de la country, du tradimodernes et bien d’autres surprises. Personnellement, je suis satisfait du travail qui a déjà été réalisé et je pense que ça va plaire au public.
Quels sont vos projets ?
Hormis l’album, il y a un projet d’un espace culturel avec trois pôles d’attraction dont la restauration, le volet récréatif et la musique en live et en acoustique pour les prestations d’artistes.
Quel est votre quotidien ?
Je suis généralement au bureau et les week-ends, je suis dans mon espace culturel « L’Acoustique » sis à Saaba pour apporter un coup de main au personnel sur place et pour mieux peaufiner les projets de l’espace qui va accueillir les artistes de tout genre.
Selon vous, comment la musique burkinabè évolue-t-elle ?
Contrairement à ce que les gens pensent, je dis qu’il y a une grande amélioration de la musique burkinabè. Les rythmes traditionnels sont beaucoup valorisés par les artistes. On permet également à la jeunesse de pouvoir mieux s’exprimer. Et ces jeunes ont des initiatives pour se faire entendre un peu partout. Le seul défi qui reste est de faire exporter notre musique et c’est ce qui permettra aux artistes de vivre de leur art.
Vivez-vous de votre art ?
Je ne peux pas dire que je vis de mon art mais il y a une satisfaction morale qui n’a pas de prix.
Quelle est votre situation matrimoniale ?
Je suis marié et père de trois enfants.
Qu’avez-vous à dire pour conclure ?
Je serai bientôt de retour sur la scène pour le bonheur de mes fans. Merci à Evasion d’avoir pensé à moi.
Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON