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DJ ALEXIS, PROMOTEUR CULTUREL, ANIMATEUR RADIO ET DISC-JOCKEY: « Je trouve que les jeunes ont du talent mais ne prennent pas assez de temps pour la formation »

Dj Alexis, à l’état civil Alexis Allognon, est né à Niamey au Niger où il a grandi, mais est originaire du Bénin. C’est en 1998 qu’il débarque à Ouagadougou. Disc-jockey de formation, il est animateur à Ouaga FM et l’initiateur du plateau artistique de la fête de la musique. A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, il nous parle de sa passion pour les médias et le show-biz, de son parcours. Il jette un regard critique sur les jeunes animateurs radio, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Dj Alexis : Je vais super bien comme vous le constatez.

 

D’où vient cette passion pour le show-biz et les médias ?

La passion pour le show-biz et les médias est ma deuxième vocation. La première, je l’ai ratée parce que mes parents s’y étaient opposés, il s’agit de la carrière de footballeur. Et quand j’ai décidé de rentrer dans les médias, les parents se sont dit que je suis quand même têtu. (Il éclate de rire)… Ils m’ont laissé continuer, j’ai commencé en tant que disc-jockey et c’est là que tout est parti.

 

Comment vous êtes-vous retrouvé à la radio ?

C’est facile pour un Dj de se retrouver à la radio car il a déjà quelques notions de l’animation. J’ai commencé par un stage sur la première radio privée de Niamey en 1997 qui est R&M. Quand je suis arrivé au Burkina, c’était pour poursuivre mes études mais la radio a pris le dessus.

 

Quel bilan faites-vous de toutes ces années d’activités ?

Je pourrai dire que c’est un bilan très positif. Je ne suis pas aussi de la jeune génération. J’ai quand même plus de vingt ans de carrière dans le domaine de la radio. Nous avons apporté ce que nous pouvons. Aujourd’hui, avec du recul, nous nous posons la question de savoir si nous n’avons pas atteint nos limites. Maintenant, c’est essayer de donner des conseils aux plus jeunes et les guider. Tout ce que je possède aujourd’hui, je l’ai eu à partir de la radio.

 

Que pensez-vous des jeunes animateurs radio ?

Je trouve qu’ils ont beaucoup de talent mais ils ne prennent pas assez de temps pour la formation. Je trouve qu’il leur faut la passion. Quand je commençais la radio en 2000, c’était sans salaire.

 

Pouvez-vous nous dire votre premier salaire à la radio ?

C’était cinquante mille francs en 2000 et avec le temps, les choses se sont améliorées. (Il éclate de rire)…

 

La radio vous a-t-elle nourri ?

Elle a contribué à me nourrir. Si je dis que je vis pleinement de la radio, ça sera mentir à la jeune génération. Même si la radio ne nourrit pas son homme, elle contribue à le nourrir. La radio ne fait pas de toi un homme mais t’ouvre des portes et c’est à l’intéressé de savoir saisir ces opportunités.

 

Et en tant que disc-jockey ?

Dans tout corps de métier, si tu te vends moins cher, on te paye moins cher. Vu le salaire de beaucoup de disc-jockeys, ce n’est pas mal.

 

Pouvez-vous nous parler de votre casquette de promoteur culturel ?

La radio et les boîtes de nuit ont un dénominateur commun qui est la musique. Un jour, je me suis demandé ce que je peux proposer au public en dehors de la radio et des night-clubs qui puisse capter l’attention. C’est de là qu’est parti le plateau artistique à l’occasion de la fête de la musique qui est à sa 15e édition. C’est en marge d’une célébration internationale créée par Jack Land. Aujourd’hui, c’est un évènementiel qui me colle à la peau.

 

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en tant que promoteur culturel ?

Vu de l’extérieur, c’est bien beau, mais il y a des difficultés d’ordre financier. C’est le bouclage du budget qui nous cause des soucis à chaque fois.

 

A combien évaluez-vous le budget d’une édition ?

Une édition coûte entre soixante et soixante-quinze millions de francs. Mais vu la réaction des sponsors, nous voyons souvent au rabais le budget.

 

Quels sont vos projets ?

Quand on a un projet, il faut éviter de le dévoiler. Il y a des gens qui sont tapis dans l’ombre rien que pour voler les projets des gens.

 

Pouvez-vous nous parler de votre quotidien ?

Je dors la journée car je travaille beaucoup la nuit. L’après-midi, je suis à la radio après avoir géré quelques instances autour de 12 heures. La nuit, je suis en boîte jusqu’au petit matin.

 

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

Je suis père de deux enfants, je suis marié mais pas légalement et cela ne saurait tarder. Et quand je n’ai pas une activité, je suis toujours à la maison pour m’occuper de ma petite famille.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

Que la paix revienne dans ce très beau pays. Je souhaite la cohésion sociale. Merci à toute l’équipe de votre rédaction et tous les lecteurs de votre sublime magazine.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

 

 

 

 

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