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SALIMATA KIENOU, ARTISTE-MUSICIENNE-CHANTEUSE ET PROFESSEUR DE DANSE :« Il faut éviter de s’endetter pour ressembler à l’autre »

Fille du célèbre chansonnier Baba Kiénou et originaire de la localité de Nouna, Salimata Kiénou est née à Ouagadougou où elle a grandi auprès de son géniteur qui a bercé sa tendre enfance par les rythmes des tambours et du chant. Elle s’est installée dans la ville française de Lyon depuis 2005 où elle enseigne la danse et poursuit sa carrière musicale.

Présente au bercail pour la sortie de son nouveau single « Kaisa », nous l’avons rencontrée pour vous à travers une interview exclusive.

L’artiste nous parle de sa passion, des souvenirs auprès de son géniteur, de son quotidien, de ses singles et du nouvel album qui sortira très bientôt, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.  

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Salimata Kiénou : Je vais très bien et je suis contente d’être à Ouagadougou. Je suis ravie de retrouver la famille, les amis et la chaleur aussi.

 

Est-ce le fait d’être la fille du célèbre Baba Kiénou qui justifie votre choix pour la musique ?

 

Cela a beaucoup contribué quand on est né dans une famille de musiciens. L’amour pour la musique a débuté depuis mon enfance. Le fait de voir mon papa chanter et donner la joie dans le cœur des gens, m’a tout de suite inspirée.

 

Quels souvenirs gardez-vous de cette petite enfance bercée par les rythmes des tambours auprès de votre géniteur ?

 

C’est sa joie de vivre et le partage ainsi que sa promotion de la culture africaine. Je garde de beaux souvenirs, la danse et le chant en famille. Je l’accompagnais dans les djandjoba et on partageait de bons moments ensemble.

 

Peut-on dire que votre père a laissé un riche héritage à la culture burkinabè ?

 

Oui bien sûr. Il y a Issouf qui chante ici au Burkina, Amadou enseigne la culture au Canada, Mamadou est à Hong Kong, Seydou en Italie, Papa, moussa… La liste est longue. Nous sommes tous dans la musique et installés un peu partout à travers le monde. Je pense que mon père de là où il est, est fier de ses enfants.

 

Pourquoi avoir choisi de vous installer à Lyon en France en 2005 ?

 

J’ai suivi mon mari qui est un Français. Comme on le dit chez mous, la femme suit son époux.

 

Quelle est la place de la danse dans votre musique ?

 

La danse a toujours une place importante dans ma carrière. J’ai commencé par la danse et la chanson est venue plus tard.

 

Pouvez-vous nous parler des enseignements reçus de vos différentes collaborations à travers le monde ?

 

J’ai voyagé avec beaucoup d’artistes burkinabè et d’ailleurs. J’ai été danseuse avec Amity Méria, Sami Rama, Bil Aka Kora, Cissé Abdoulaye ainsi que le groupe Foteban avec qui j’ai découvert plusieurs pays du monde. J’ai aussi collaboré avec Salia Sanou en compagnie de Martine Monier. Il y a Jean Tchoumi du Cameroun qui est mon arrangeur et je profite lui dire merci, nous travaillons ensemble depuis 15 ans. J’ai sorti deux singles et si tout va bien, l’album sortira en décembre prochain. Et je suis au Burkina pour la sortie de mon single « Kaisa ».

 

Quelle est la petite histoire de votre premier single « Dounia » ?

 

C’est une chanson qui parle de la vie, de mon parcours et de la bénédiction. Quand on est un enfant béni, ça te rassure et tu es en sécurité. C’est très important de chercher la bénédiction auprès des parents.

 

Et quelle va être la particularité de votre nouvel album qui sortira en décembre prochain ?

 

La chanson « Kaisa » que je viens de lancer le 18 avril dernier est un extrait de l’album en cours. A travers ce single, je demande aux hommes de souvent se contenter de ce qu’on a pour avancer dans la vie. On n’est pas venu au monde pour être tous pareils. Il faut éviter de s’endetter pour ressembler à l’autre. C’est une chanson tirée d’une histoire vraie. L’album qui va sortir est composé de 14 titres. C’est la musique traditionnelle avec des mélodies modernes avec un mélange de styles. Le mélomane pourra y retrouver de l’afrobeat, la Soul, le Makossa, le Bikutsi et bien d’autres. Il y a beaucoup d’instruments africains qui accompagnent ma musique.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

(Elle éclate de rire) … En France, je fais plusieurs métiers. Je suis assistante maternelle agréée, professeur de danse traditionnelle africaine et je fais de la musique. Donc, je vis de tout ça.

 

Quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Elle a beaucoup évolué et peut l’être davantage si les artistes arrivent à sortir hors du pays. Les voyages et les rencontres font découvrir d’autres styles de musique.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

Je les remercie pour leurs encouragements, leurs suivis et leur attention. Je leur demande de continuer de me suivre car il y a beaucoup de surprises qui se préparent.

 

Peut-on savoir votre quotidien en France ?

 

Waouh… J’ai des journées hyper chargées. Il y a la famille, le boulot et ma musique. J’interviens également à l’éveil musical dans les crèches et centres sociaux. Les week-ends, je bosse dur pour les scènes et les créations de qualité que je dois offrir au public.

 

Qu’en est-il de l’association culturelle dont vous êtes la présidente ?

 

Quand je suis arrivée en France, au départ j’ai créé l’association Yiriba et ensuite avec mes élèves de danse, nous avons créé l’association « Sombela » qui veut dire en langue bambara que chacun a son caractère. Nous faisons la promotion de la culture burkinabè et africaine en Europe à travers des activités. Il y a eu le passage de Smarty à travers Karim Jahkass. Nous avons invité beaucoup d’artistes du Burkina et d’autres pays ainsi que des danseurs. Chaque année, nous organisons trois stages de danse et un spectacle en Juin. Et je tiens à remercier tous les membres de l’association « Sombela. »

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

 

Je suis mariée et mère de deux enfants dont un garçon et une fille.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans la musique ?

 

Le garçon fait déjà la musique, je suis contente, il est batteur et fait également la basse. La fille chante et joue au piano. Je suis fière pour cela.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Je tiens à vous remercier pour votre accompagnement ainsi qu’à l’ensemble de l’équipe de votre journal. Je dis merci à tous ceux qui m’encouragent, qui m’accompagnent et qui me donnent beaucoup d’inspiration. Merci à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de l’album.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

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