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ALIMA OUEDRAOGO, ACTRICE DE CINEMA-REALISATRICE: « C’est ensemble que nous allons produire un cinéma meilleur pour le Burkina et l’Afrique »

Le talent dans la peau, Alima Ouédraogo a été révélée au grand public à travers son premier grand rôle en tant qu’actrice principale dans le film « Sofia » de Boubacar Diallo. S’en sont suivis d’autres films à succès comme « Cité pourrie », « Code phénix », « L’or de Younga » ou « Dossier brûlant ». Née en Côte d’Ivoire, cette actrice de cinéma et réalisatrice est une passionnée du 7e art. Et c’est en 2004 que son rêve va se concrétiser sur un coup de hasard en tombant sur l’équipe de production du film « Sofia » qui l’embarque dans l’aventure.

A travers cette interview qu’elle a bien voulu nous accorder, elle jette un regard critique sur l’état de santé du cinéma burkinabè, revient sur la politique de soutien au cinéma, parle de son quotidien, de ses projets, de sa nouvelle casquette de réalisatrices et aborde sans détour d’autres sujets. Lisez plutôt.

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Alima Ouédraogo : Je vais super bien.

 

Que devient l’actrice de cinéma que vous êtes ?

 

Je suis là, je continue toujours ma carrière d’actrice de cinéma. J’ai encore grandi en passant de l’autre côté de la caméra en tant que réalisatrice.

 

A quand remonte votre dernier film?

 

Mon dernier film s’est déroulé en 2020 avec le réalisateur Mamadou Gnamou dans la série « Bibata ». J’y ai participé en tant qu’actrice. Et nous sommes actuellement en tournage de la saison 2.

 

Quels sont vos projets imminents en tant que réalisatrice ?

 

Il y a eu déjà le film « Graine » qui traite le sujet de l’excision. Et je suis en train de piloter un deuxième long métrage. Tout est fin prêt. Je préfère ne pas me prononcer sur le titre de ce film.

 

Quel est selon vous l’état de santé du cinéma burkinabè ?

 

Avant, on n’était pas dans les secrets des dieux mais maintenant avec l’avènement des réseaux sociaux, tout s’y dessine. Le cinéma burkinabè se porte bien et a de l’avenir. Nous y croyons fermement avec de grandes ambitions pour notre 7e art.

 

Regrettez-vous votre carrière dans le cinéma ?

 

Non pas du tout. Si tout était à refaire, je ferais toujours le cinéma qui est avant tout une passion pour moi. Raison pour laquelle, j’y suis toujours. C’est vrai que je suis en train de renverser un peu la casquette en me consacrant beaucoup plus à la réalisation de films. La première œuvre a connu un franc succès et j’ai eu un certain nombre de prix en sélections officielles à travers le monde. Cela m’a encore donnée la force de continuer davantage.

 

Peut-on savoir ces différents prix ?

 

Il y a eu le prix de la meilleure réalisation, le prix de la meilleure production, le prix des meilleurs acteurs, le prix de la meilleure histoire féminine et bien d’autres.

 

 

Quelle est la difficulté majeure d’une réalisatrice de cinéma ?

 

La difficulté majeure dans le cinéma, c’est la production. C’est-à-dire l’argent, c’est le nerf de tous les combats dans la plupart des projets. S’il n’y a pas d’argent, il n’y a pas de film. Par exemple j’ai auto-financé mon premier long métrage. Je n’ai pas reçu de subvention quelconque. Dieu merci, le projet fait son petit bonhomme de chemin.

 

Y’a-t-il un apport particulier du FESPACO au cinéma burkinabè ?

 

Qu’on soit burkinabè ou d’autres nationalités, on soumet nos films comme tout le monde, c’est-à-dire au même titre que les autres au comité d’examen. Si tu es sélectionné tant mieux et si tel n’est pas le cas, la vie continue. Le FESPACO, c’est la dimension internationale.

 

Existe-t-il une politique de financement du cinéma burkinabè ?

 

Depuis que je me suis intéressée à ce sujet, je pense qu’il y a eu pas mal d’apport du politique. D’abord la mise en place du FESPACO n’est pas négligeable. C’est l’Etat qui est en amont de son fonctionnement. L’Etat fait de son mieux pour accompagner les cinéastes et c’est aux cinéastes de faire preuve de leurs compétences.

 

Depuis plusieurs années, le Burkina Faso peine à décrocher l’Etalon d’Or de Yennega, qu’est-ce qui peut justifier cela ?

 

Franchement, je ne le sais pas. Je me demande s’il y a d’autres critères que nous cinéastes burkinabè ignorons. La preuve est que le récent Etalon d’Or a été remporté par un autodidacte devant des professionnels du cinéma burkinabè. Je ne sais pas comment expliquer cela.

 

N’importe qui peut-il s’improviser réalisateur ?

 

On ne peut pas se lever du jour au lendemain pour être un réalisateur. Moi par exemple, j’ai été une actrice pendant plusieurs années. De fil en aiguille, je me suis formée sur le tas. C’est comme le dit l’adage, quand la montagne ne vient pas à Mohamet, c’est à Mahomet d’aller vers la montagne.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Je suis une communicatrice, actrice, réalisatrice et productrice. Il y a le bureau qui abrite mon agence où j’y vais pour la coordination de mes projets, ensuite il y a les activités sur le terrain sans oublier d’autres business que je gère.

 

Qu’en est-il de votre projet « Star Events » ?

 

C’est un projet qui est né en 2009 et j’y tiens. Je ne pense pas que ce projet va s’arrêter de sitôt.

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

Je leur demande de continuer de nous suivre que ce soit à travers les films ou sur les réseaux sociaux. Je les encourage à nous soutenir et c’est ensemble que nous allons produire un cinéma meilleur pour le Burkina Faso et l’Afrique.

 

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

 

Je ne sais pas ce que vous voulez savoir exactement, je gère ma vie privée à part et ma vie professionnelle à part. Merci de me comprendre.

 

En tant qu’actrice culturelle, quelle est votre regard sur la situation sécuritaire que traverse le Burkina Faso ?

 

La situation que nous vivons est déplorable, vivement que la paix et la stabilité reviennent dans notre chère partie que nous aimons tant. Je compatis pour toutes ces personnes déplacées internes. Nous avons confiance à nos autorités militaires qui se battent au quotidien pour la victoire finale.

 

Quels sont vos vœux pour cette année nouvelle ?

 

Ce sont des vœux de santé, de paix et de prospérité pour tout un chacun. Que cette année nouvelle nous permette de réaliser tous nos projets.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Je vous dis merci pour tout les efforts que vous faites depuis des années dans la promotion de notre culture et de tous ses acteurs. Encore merci.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

 

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