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PHILOMENE NANEMA DITE PHILO, HUMORISTE: « Je souhaite le retour de la paix au Faso afin que l’art puisse prospérer »

Comme le dit l’adage, aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. Artiste pluridisciplinaire, Philomène Nanéma, plus connue sous le pseudonyme de PHILO, est une jeune humoriste burkinabè dont le nom traverse les frontières. Ayant débuté au théâtre, elle se retrouve dans le cinéma et participe à plusieurs films dont « Le célibaterium », « Affaires publiques », « Trois femmes, un village » et bien d’autres. Aujourd’ui, Philo est l’une des humoristes africaines les plus convoitées. A quelques heures de son spectacle « Epouse-moi », prévu ce samedi 26 mars à Canal Olympia à Ouaga 2000, nous l’avons rencontrée pour vous. A travers cette interview, elle nous parle de son parcours, de son spectacle, revient sur certains grands souvenirs de sa carrière, les trophées reçus, jette un regard critique sur l’évolution de l’humour burkinabè, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Philomène Nanema : Je vais super bien.

 

D’où vient cette passion pour l’humour ?

 

L’art est en moi depuis la petite enfance. J’ai commencé par le théâtre, ensuite, il y a eu une formation auprès de l’acteur de cinéma Issaka Sawadogo. En ce qui concerne le théâtre, j’ai participé à des créations majeures du CITO (Carrefour international du théâtre de Ouagagoudou) comme « L’os de Moor Lame ». De fil en aiguille, je me suis retrouvée au cinéma dans des films comme « Le célibaterium », « Trois femmes, un village », « Affaires publiques », « Le permis légal de violer » et bien d’autres. L’humour a suivi avec un peu plus tard mon premier one woman show intitulé « Je vous salue Marie ».

 

Quel est votre état d’esprit à quelques heures de votre spectacle « Epouse- moi » ?

 

Je suis à la fois sereine et stressée, c’est tout à fait normal pour tout artiste à quelques heures de son spectacle. On se pose pas mal de questions. Mais les répétions se déroulent bien et j’espère donner le meilleur de moi-même.

 

Pouvez-vous nous parler de la petite histoire de ce spectacle « Epouse- moi » ?

 

Ce spectacle met sur la scène, le combat pour le foyer des jeunes filles ou des jeunes filles-mères qui attendent de se marier ou de se remarier. C’est aussi un questionnement sur le regard de la société à propos de la femme, de la liberté de celle-ci, de sa place, de l’évolution du monde et des valeurs. Il invite également à une prise de conscience tant au niveau de la société entière qu’au niveau de la femme, du poids psychologique conséquent à ces conceptions relatives au mariage.

 

 

Qu’avez-vous à dire de particulier au public ?

 

J’invite tout le monde à venir à ce spectacle ce 26 mars à Canal Olympia Ouaga 2000 qui rend un hommage à la femme. Quand on aime sa femme, on ne peut que l’inviter à ce rendez-vous. J’aimerais que tout le monde vienne pour qu’on communie ensemble et décompresser pour oublier un tant soit peu les soucis vis-à-vis de toutes les angoisses qu’on traverse au quotidien. Et j’ai voulu ce spectacle au cours de ce mois de mars car c’est une période symbolique pour la femme en ce qui concerne ses droits. Je demande aussi aux filles célibataires de venir car elles peuvent avoir un mari sur place. (Elle éclate de rire)…

 

Pouvez-vous nous parler de vos projets ?

 

Je n’aime pas trop parler de mes projets. Je les dévoile au moment opportun, cela évite certaines surprises désagréables.

 

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en tant qu’une femme évoluant dans l’humour ?

 

Je ne rencontre pas de difficulté particulière en tant que femme humoriste dans ce milieu parce que je me sens comme en famille avec les autres. On rencontre de plus en plus de femmes qui emboîtent le pas. Je rends grâce à Dieu car je suis tombée dans de bonnes mains.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

Je pense qu’on doit vivre de tout métier. Quand on choisit un métier et que l’on l’exerce avec amour, il n’y a pas de raison pour qu’on ne vive pas de ce métier. Moi, j’adore l’humour et j’espère qu’un jour on pourra acheter des immeubles. Pour l’instant, je ne me plains pas.

 

Quel est votre regard sur l’évolution de l’humour burkinabè ?

 

Il évolue très bien. Il y a des jeunes qui y adhèrent et je leur demande de beaucoup travailler car l’humour est très complexe, il faut arriver à faire rire un public sur un fait banal. L’humour burkinabè est en train de s’imposer sur le continent africain. Et il nous revient de redoubler d’effort afin d’impacter le marché international.

 

Qu’en est-il de votre quotidien ?

 

Il est beaucoup plus articulé par des résidences de création et de spectacles tant ici au Burkina que dans d’autres pays d’Afrique et d’Europe.

 

Quels sont les meilleurs et pires souvenirs de votre carrière ?

 

Ce sont plutôt de beaux souvenirs. Que ce soit au niveau du théâtre, du cinéma ou de l’humour, je garde de meilleurs souvenirs. Ce sont des sensations fortes que je vis au quotidien mais il faut savoir que le début n’a pas été du tout facile.

 

Que représente pour vous le prix de la meilleure jeune humoriste CEDEAO reçu en 2020 à Abidjan ?

 

C’est à la fois la reconnaissance de la qualité du travail et aussi un défi de continuer de bien faire. C’était au MASA (Marché des arts et du spectacle d’Abidjan). Bien avant cela, il y a d’autres prix comme celui de la meilleure humoriste aux Ouistitis d’Or en 2018.

 

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

 

Mon mari est en route. (Elle éclate de rire)…

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Je remercie infiniment le journal Evasion qui a toujours été à mes côtés depuis le début de ma carrière. Je ne finirai jamais de vous témoigner ma reconnaissance. Je souhaite le retour de la paix au Faso afin que l’art puisse prospérer davantage.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

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