Les lampions se sont éteints sur la 15e édition du Festival Ciné droit libre (CDL), le 14 décembre 2019, à Ouagadougou. Cette édition a tenu toutes ses promesses selon les organisateurs parce que de nombreuses activités dont des conférences- débats, des projections de films, des panels, des masters class, des podiums humoristiques, des ateliers et des concerts live, ont été tenus. Intervenue dans la soirée du 14 décembre, la cérémonie de clôture a été marquée par la remise du prix du Film lauréat du public et la projection de ce film à l’Institut français de Ouagadougou, suivies d’un concert géant au village du Festival, sis à Wayalguin dans l’arrondissement 10 de Ouagadougou.
La 15e édition du festival Ciné droit libre a vu le sacre du réalisateur Ismaël Tall qui a remporté le Prix du public avec son film intitulé : « Le mal conjoint ». Une production qui traite de la problématique de l’alcoolisme et du tabagisme au Burkina. Il a empoché la somme de 500 000 F CFA plus un trophée. Le 2e prix a été attribué à Aïcha Boro pour son film : « Le loup d’or de Balolé ». Cette dernière a reçu la somme de 250 000 F CFA. Expliquant les causes des deux fléaux dont la mise en lumière lui a valu le prix du public, le réalisateur Ismaël Tall dira que c’est parce que la moitié de la population vit dans la pauvreté et le chômage qu’elle s’adonne à la consommation excessive de l’alcool pour noyer ses soucis. Mais selon le témoignage de consommateurs d’alcool ou de cigarette recueillis dans le film par le réalisateur, le motif de cette consommation est de paraître civilisé. Ledit film a été projeté à la MACO et au Village du Festival. Après la remise des prix, les invités ont eu droit à une projection du film lauréat à l’Institut français. A l’issue de la cérémonie de clôture, d’autres activités dont la projection du film « Après
ta révolte, ton vote » de Parfait Galadio et un concert géant ont tenu le public en haleine durant plusieurs heures à Wayalguin dans l’arrondissement 10 de Ouagadougou. Campus ambiance, Joe le Soldat et le duo ivoirien Yodé et Siro y ont aussi égayé le public par leurs prestations. On retient que dans le dernier film projeté, à savoir celui de Parfait Galadio, le réalisateur a fait un zoom sur les évènements politiques que le Burkina a vécus depuis 2014, en l’occurrence l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre, les élections couplées, présidentielle et législatives ainsi que le putsch manqué de 2015. A l’issue de la projection du film, le réalisateur a rendu un vibrant hommage à Hamidou Valian qu’il a qualifié de guerrier, d’ami, mais qui n’est plus de ce monde ainsi qu’à tous les jeunes qui ont accepté de partager avec lui la lutte. Pour sa part, le coordonnateur du Festival, Abdoulaye Diallo, a remercié l’ensemble du public pour sa « forte mobilisation » durant les 8 jours du festival et plus particulièrement le maire de l’arrondissement 10 de Ouagadougou pour avoir offert le terrain Newton du quartier Wayalguin qui a abrité le village du festival. Tout en se réjouissant du succès de cette 15e édition, il a donné rendez-vous en 2020 pour la 16e édition à Ouagadougou.
Kabé YALO