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ZABDA, ARTISTE MUSICIEN-INSTRUMENTISTE: « Nous avons vraiment besoin d’un accompagnement des dirigeants »

Autodidacte, Zabda, à l’état civil, Sibri Ablassé Zongo, est né dans la localité de Kari dans le département de Tanghin-Dassouri dans la province du Kadiogo d’où est originaire. Issu d’une famille d’artistes, il a été imprégné par ce riche patrimoine des rythmes et cantiques moaga. Il va à la rencontre d’autres sonorités d’Afrique et du monde pour donner un accent métissé d’afrobeat, rock, jazz et world music à sa musique.

Il se forme en 2010 en musique, théâtre et danse au Burkina Faso, en France et en Belgique. Zabda est un héritier des traditions orales qu’il transmet à l’occasion de ses ateliers artistiques. En 2018, il fonde son groupe baptisé « Zabda et Moogho Band Orchestra ».

 Auteur de deux œuvres musicales, nous avons rencontré ce lauréat du prix Visa pour création 2020.

A travers cette interview exclusive, l’artiste nous parle de son parcours, de son nouvel album, revient sur ses projets, ses souvenirs, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Zabda : je vais très bien.

 

D’où vient cette passion pour la culture ?

 

J’ai été bercé dès l’enfance par les mélodies, les chants et les rythmes du village. Je suis issu d’une famille d’artistes. Très tôt, j’ai côtoyé le chant et les musiques traditionnelles au quotidien. Et j’ai appris à jouer à certains instruments comme le kundé et le wamdé qui rythment les réjouissances populaires en pays moaga.

 

Pouvez-vous nous parler de votre nouvel album ?

 

Il est baptisé « Nissala », c’est un projet artistique et culturel qui nous questionne sur le passé, le présent, le futur et la rencontre avec l’autre. Ce sont les fondements de cet album « Nissala » qui veut dire l’être humain en mooré. L’œuvre a été élaboré en trois phases :

-une résidence de recherches, d’écritures et d’échanges qui s’est déroulée du 30 novembre 2020 au 31 janvier 2021 et qui a abouti à la composition des chansons en studio à Grenoble en France avec la Compagnie Les Inachevés au studio 303 ;

-la seconde phase a consisté à arranger et répéter avec les musiciens du 26 février 2021 au 30 mars 2021 au studio Hope Musiks d’Elizer Oubda à Ouagadougou sous la direction artistique d’Etienne Minougou, le fondateur des Récréatrales ;

-la dernière phase est la production de divers supports audio-visuels et la diffusion de spectacles. L’album est sorti le 18 juin 2021 à l’institut français. C’est une véritable fusion de rythmes traditionnels et modernes.

 

Quels sont les projets qui vont accompagner cet album ?

 

C’est la création d’un spectacle musical et l’organisation d’une tournée nationale et internationale.

 

Que rencontrez-vous comme difficulté majeure en tant que jeune artiste ?

 

Il y a quelques difficultés qui sont le manque de moyens financiers, la méconnaissance du terrain, le manque d’espace de travail. Nous avons vraiment besoin d’un accompagnement des acteurs culturels et aussi de nos dirigeants.

 

Multi-instrumentiste, vous voyagez beaucoup à travers le monde, quels sont les souvenirs qui vous ont marqué ?

 

C’est vrai je voyage beaucoup dans le monde, que ce soit en Afrique ou en Europe. Ce qui m’a beaucoup marqué, c’est lors de notre voyage à Niamey au Niger pour participer au Festival Emergence Art et Racine. L’accueil qui nous a été réservé était vraiment touchant et je garde de très beaux souvenirs de ce festival.

 

Et quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Je pense sincèrement que la musique burkinabè a beaucoup évolué positivement. Beaucoup d’artistes arrivent aujourd’hui à vivre de leur art. Il suffit de se mettre au sérieux et travailler son art, tôt ou tard ça va payer.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

Oui je vis de mon art.

 

Vous organisez, pendant les vacances scolaires, un projet dénommé « Boul Yam », pouvez-vous nous en parler davantage ?

 

« Boul Yam » est un programme d’accompagnement et d’encadrement des enfants et adolescents dans les pratiques artistiques et de découvertes culturelles pour contribuer ainsi à une expérience éducative plus complète. De ce fait, ce projet vise le renforcement des valeurs de citoyenneté et de la cohésion sociale.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

D’abord c’est leur dire merci pour leurs soutiens multiformes et je les rassure que je travaille toujours pour leur faire honneur, il y a de nouvelles et bonnes choses qui arrivent.

 

Vu la situation sécuritaire que traverse le Burkina Faso, qu’avez-vous à dire en tant qu’artiste ?

 

Ce que le Burkina Faso traverse en ce moment est très dur. J’appelle tous les fils et filles à la solidarité et à l’union sacrée.

 

Peut-on savoir votre quotidien ?

 

Je passe mon temps à jouer aux instruments de musique, je fais la lecture, je répète et il y a les spectacles.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

 

(Il éclate de rire)… Je ne suis pas encore marié mais je suis père de deux enfants.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos traces dans la musique ?

 

Je vais tout simplement l’encadrer et l’accompagner afin qu’il réussisse cette passion.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Juste dire merci au journal Evasion. J’ai une pensée spéciale pour toutes les personnes déplacées internes. Que la paix revienne au Faso.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

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