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ZAARA MAIIYA, ARTISTE- MUSICIENNE: « La musique burkinabè est en train de prendre son envol »

Née à Kombissiri d’où elle est originaire, Zaara Maiiya, à l’état civil Ouédraogo Azara, est une jeune artiste-musicienne et hôtelière de formation. Avec un single, « Kadum », et un album, « Nekré », sur le marché discographique depuis le 18 décembre 2018, cette nouvelle voix de la musique burkinabè a su se frayer un chemin dans le sillage du show-biz. Issue d’une famille de chansonniers, Maiiya va dans le répertoire traditionnel pour sortir des chansons saupoudrées de sonorités modernes dont elle seule a le secret. A travers cette interview exclusive qu’elle a bien voulu nous accorder, l’artiste nous parle de son quotidien, jette un regard critique sur la situation sécuritaire au Burkina, lève le voile sur sa situation matrimoniale et aborde sans détour d’autres sujets. Lisez plutôt !

 

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Zaara Maiiya : Je me porte à merveille comme vous pouvez le constater. Tout va bien et je continue de rendre grâce à Dieu parce que mon album a été très bien accueilli par le public. Auparavant, j’avais déjà côtoyé le milieu du showbiz et je m’y suis faite des relations.

 

Est-ce le fait d’être issue d’une famille de chansonniers qui a créé le déclic en ce qui concerne  votre choix pour la musique ?

 

Pas forcément. Quand la musique est en vous, tout vient naturellement.

 

Et pourquoi avoir raccroché dans l’hôtellerie pour la musique ?

 

Je n’ai pas raccroché au niveau de l’hôtellerie parce que j’ai sorti un album, j’ai raccroché parce que moi-même, je voulais gérer mes propres activités. C’est une question d’entreprenariat. Je ne peux pas être dans la musique et travailler pour quelqu’un.

 

Etes-vous satisfaite de votre bilan en ce qui concerne cette jeune carrière ?

 

Je suis très satisfaite. En une année, mon bilan est quand même positif. J’ai joué dans beaucoup de festivals et j’ai signé un certain nombre de contrats pour des concerts. Pour un début de carrière, c’est le souhait de tout artiste.

 

Pourquoi le choix du registre tradimoderne alors que les jeunes artistes optent aujourd’hui   pour la musique dite urbaine ?

 

Tout simplement parce que j’aime mon pays et donc, sa culture.  Moi, j’adore la musique burkinabè, notamment celle qui valorise notre tradition. Il faut qu’on se dise la vérité, personne ne viendra promouvoir notre culture à notre place. Il faut qu’on arrête de copier les autres. Arrêtons de faire le singe.

 

Quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Aujourd’hui, les artistes ont compris qu’il faut beaucoup travailler face à un public qui devient de plus en plus exigeant. Et dans cette démarche, les artistes apportent une valeur ajoutée pour que cette musique soit internationale. La musique burkinabè est en train de prendre son envol mais le bémol est qu’il faut véritablement une industrie culturelle au Burkina.

 

Quelle lecture faites-vous de la situation sécuritaire au Burkina ?

 

C’est un véritable choc, quand je pense à cette situation, j’ai les larmes aux yeux. Nous n’avons pas connu notre Burkina ainsi. Il nous faut un sursaut d’orgueil national pour combattre ce terrorisme. C’est tous unis que nous vaincrons. Et dans cette démarche, je vais sortir un single au mois de janvier prochain pour rendre hommage à nos FDS.

 

Le ministre de la Culture a dit que si la musique ne marche pas pour certains artistes, ils peuvent aller faire autre chose. Que pensez-vous de ces propos ?

 

Ce qu’il a dit, n’est pas totalement faux. On peut chanter et faire une autre activité. Quand on veut vivre de sa musique, il faut donc bien la faire. Seul le bon travail paye.

 

Il y a des filles qui viennent dans la musique pour se faire des hommes, est-ce votre cas ?

 

Quand on vient dans la musique, c’est d’abord pour la passion de chanter, c’est parce qu’on a quelque chose en nous qu’on veut partager avec le public. Je ne peux pas comprendre pourquoi une fille peut venir dans la musique juste pour chercher des hommes.  En dehors de la musique, on peut avoir des hommes.

 

En ce qui vous concerne, est-ce qu’on vous drague beaucoup dans le milieu du showbiz ?

 

(Eclats de rire)… Je suis une femme, donc c’est normal qu’on me drague. C’est à moi de savoir ce que je veux dans la vie. Je ne peux pas empêcher quelqu’un de me draguer.

 

 

Que pensez-vous de la politique culturelle du Burkina ?

 

Il y a une politique culturelle au Burkina mais tant que les artistes ne proposeront pas des produits de qualité, cette politique culturelle ne pourra pas atteindre ses objectifs.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Le matin, après la prière et le petit-déjeuner, je fais mes exercices de technique vocale. Ensuite, le ménage et j’entame mes activités qui n’ont rien à voir avec la musique. Les soirs, je suis sur scène quand il y  a des contrats.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

 

Mon cœur est pris. Je suis mère d’une fille.

 

Quel est votre message à l’endroit de nos lecteurs ?

 

Je leur dis infiniment merci pour leur soutien. Chaque jour, je reçois des appels et des messages d’encouragement de leur part, cela fait chaud au cœur.

 

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Merci à Evasion pour cette porte que vous ouvrez pour les artistes, que Dieu vous bénisse. Je souhaite la paix au Burkina pour un monde culturel qui gagne.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

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