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WED CARLOS, artiste- musicien et opérateur culturel « C’est dommage que le public burkinabè préfère la musique qui vient d’ailleurs »

A l’état civil Abdoul Karim Ouédraogo, Wed Carlos commence sa carrière par la danse funk d’où le surnom Carlos. Transfuge du groupe Watinoma, ce percussionniste de renom est né au quartier Samandin de Ouagadougou et a grandi à Kalgondin. Originaire de Zorgho, cet artiste et opérateur culturel est le coordonnateur de l’association Lunga et le fondateur de l’espace Lunga sis à Koubri. Auteur de deux albums, il réside en Suisse depuis plusieurs années mais est au bercail régulièrement pour se ressourcer. Dans cette interview qu’il a bien voulu nous accorder, Carlos revient sur ses débuts, parle de ses projets, porte son jugement sur l’évolution de la musique burkinabè et lève le voile sur sa situation matrimoniale.

 

Evasion : Que devient Wed Carlos ?

 

Wed Carlos : Je suis-là et vais bien. J’essaie de m’orienter vers d’autres actions. Je suis en train de réaliser un rêve qui dure depuis 21 ans. Il s’agit de mener des activités culturelles pour le bien-être des créateurs et le développement du Burkina Faso.

 

Votre espace culturel est beaucoup vaste, n’est-ce pas une folie de votre part ?

 

Quand on rêve de faire quelque chose, parfois, on ne se soucie pas de sa dimension. Je pouvais construire des maisons à niveau en ville et faire du business.  Mais cela n’est pas mon objectif.

 

Qu’est-ce qui vous a réellement poussé à bâtir l’espace culturel Lunga ?

 

Moi, je suis un artiste, j’ai été danseur. Par la suite, j’ai été dans l’artisanat et ensuite, nous avons créé le groupe Watinoma. Cet espace est une manière de donner de la chance à des artistes ; cette chance, moi, je ne l’ai pas eue. Depuis l’Europe, j’ai compris qu’il y a quelque chose qui nous manque. Moustapha Thiombiano a créé des espaces pour les artistes, c’est un leader.

 

Est-ce les revenus de la musique qui vous permettent de financer vos projets ?

 

Non, pas du tout. Je travaille dans le domaine agricole en Suisse. J’ai eu la chance d’avoir un patron qui est aussi un ami.

 

Peut-on dire que la musique ne vous nourrit pas ?

 

Je ne vis pas de la musique. Je fais la musique par passion et pour le plaisir. C’est vrai qu’en Europe, je suis souvent sur des scènes et quand je n’ai pas le temps, je passe mes contrats à d’autres artistes.

 

Quels seront les compartiments de votre espace grand de 5 hectares ?

 

Il y a plusieurs activités qui vont s’y dérouler. Il y a par exemple le studio d’enregistrement, une radio communautaire, l’auberge, la piscine, la restauration et une école de métiers ainsi qu’un complexe sportif.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

 

Je suis marié et père de quatre enfants.

 

A quand votre prochain album ?

 

Je ne peux pas donner une date exacte mais il est en cours. Il faut prendre le temps pour bien faire les choses.

 

Quel jugement portez-vous sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Le public burkinabè aime la musique qui vient d’ailleurs et c’est vraiment dommage. Nous devons être fiers de notre culture.

 

Pour terminer cette interview, quel est votre mot à l’endroit de nos lecteurs ?

 

Je remercie mes fans pour le soutien. Beaucoup sont en Europe et ne veulent pas revenir au bercail, je leur demande de retourner souvent aux sources. Merci à Evasion pour la considération.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubacar Kéré KERSON

 

 

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