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VIH: Vers un vaccin à injection unique pour faire disparaître le virus

Des chercheurs de l’université de Tel-Aviv ont découvert une nouvelle technique qui pourrait révolutionner le traitement des malades du VIH. Les traitements actuels ne permettent pas de faire complètement disparaître le virus.

 

Un nouveau traitement pourrait-il faire disparaître le VIH chez une personne malade ? Une équipe de chercheurs de l’université de Tel-Aviv a mis au point un traitement unique contre le Sida, sous forme de vaccin ou de traitement ponctuel. Les résultats (après des essais menés sur des souris) ont été publiés ce 9 juin 2022 dans la revue Nature Biotechnology : « Tous les animaux modèles qui ont reçu le traitement ont répondu et avaient de grandes quantités d’anticorps souhaités dans leur sang« , indique l’étude.

 

Depuis 20 ans, les progrès autour du traitement du VIH sont considérables et ont déjà permis d’améliorer le quotidien de nombreux malades. Il se traite aujourd’hui majoritairement par l’administration de médicaments antiviraux qui vont bloquer la multiplication du virus, faisant ainsi passer la maladie de mortelle à chronique. Ce traitement est néanmoins lourd en raison de sa prise quotidienne (risque d’oubli du comprimé) et de ses nombreux effets secondaires : risque cardiovasculaire accru, atteinte des fonctions rénales et hépatiques ou encore ostéoporose.

Si un premier traitement à base d’une injection d’antirétroviraux (rilpivirine et cabotégravir) tous les deux mois a été autorisé – et donc remboursé – en 2021, il ne permet néanmoins pas l’élimination totale du virus qui reste dans le corps sous une forme amoindrie.

Cette nouvelle technique a été développée à partir de lymphocytes B génétiquement modifiés in vivo, c’est-à-dire à l’intérieur même de l’organisme malade. Les lymphocytes B sont des globules blancs qui permettent de détecter et d’éliminer des agents pathogènes tels que les virus, les bactéries et les parasites. Et si des études avaient déjà montré qu’il était possible de transplanter des lymphocytes B venant d’un donneur, soit ex vivo, c’est la première fois que les lymphocytes B sont modifiés génétiquement in vivo dans le cadre de ce traitement. « Nous avons développé un traitement innovant qui peut vaincre le virus avec une injection unique, avec le potentiel d’apporter une amélioration considérable de l’état des patients« , se félicite le Dr Adi Barzel, auteur principal de l’étude, dans un communiqué.

 

Comment fonctionne le traitement ?

 

Pour les modifier, les chercheurs ont utilisé un outil génétique révolutionnaire : le système CRISPR-Cas9 ou « ciseaux génétiques ». Le Cas9 est une protéine bactérienne qui possède des propriétés antivirales et qui a la capacité de découper le matériel génétique à un endroit très précis du génome. La technologie CRISPR-Cas9 est utilisée aujourd’hui pour désactiver des gènes indésirables ou au contraire, réparer ou insérer des gènes. « Nous incorporons la capacité d’un CRISPR à diriger l’introduction de gènes dans les sites souhaités ainsi que les capacités des porteurs viraux à apporter les gènes souhaités aux cellules souhaitées. Ainsi, nous sommes en mesure de concevoir les cellules B à l’intérieur du corps du patient », a déclaré le doctorant Alessio Nehmad.

Le traitement est également évolutif dans le temps. « Si le virus change, les cellules B changeront également en conséquence afin de le combattre ; nous avons donc créé le premier médicament qui puisse évoluer dans l’organisme« , conclut le Dr Barzel.

En plus des maladies infectieuses, cette technologie révolutionnaire pourrait aussi être appliquée à d’autres maladies, comme le cancer du col de l’utérus, les cancers du cou et de la tête ou encore les maladies auto-immunes.

 

Par Louise Ginies

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