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SOOM NOMA, ARTISTE- CHANTEUR: « Je demande à tout un chacun d’œuvrer pour la paix »

Né dans la localité de Goumisin dans le département de Kayao dans la province du Bazèga au Burkina Faso d’où il est originaire, Soom Noma, à l’état civil Somnoma Nikièma, est un jeune artiste-musicien aux multiples talents. Contrôleur des douanes, il sait allier sa passion et son engagement pour la patrie. Auteur d’un album « Teenbo » sorti en 2022 et deux singles, il s’est déjà imposé avec maestria sur la scène musicale burkinabè grâce à un style qui a tous les atouts pour la conquête de la scène internationale. A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, l’artiste nous parle de son parcours, de sa passion, de son quotidien, de ses projets, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Soom Noma : Je vais très bien et je vous remercie pour l’invitation pour cet entretien.

 

D’où vient cette passion pour la musique ?

 

Cette passion est naturelle et difficile à expliquer. Quand on est né pour être un artiste, cela arrive au fil du temps. On commence par interpréter des chansons d’autres artistes et par la suite, on se retrouve à écrire ses propres chansons et on se retrouve sur la scène. Tout a véritablement débuté au lycée à Saponé lors des activités culturelles, c’était autour de 2009. La même année, j’ai écrit ma toute première chanson de rap pour participer au concours et j’ai remporté le premier prix qui était une enveloppe financière de quatre mille francs CFA. (éclat de rire). Au fil du temps, je mélangeais le chant au rap et j’ai toujours remporté les premiers prix.

 

En quelle année avez-vous décidé d’amorcer la carrière professionnelle musicale ?

 

C’est en 2013 après l’obtention de mon Bac. Pour mon entrée à l’université, je voulais allier les études et la musique, j’ai expliqué cela à un frère qui s’occupait de mes charges et il s’est catégoriquement opposé. J’ai essayé de le convaincre que c’est possible de faire les deux et finalement, il a accepté. Et c’est de là que j’ai commencé à taper des portes pour la production car une chose est de vouloir faire la musique et une autre chose est de pouvoir la faire, c’est-à-dire les moyens financiers. Malheureusement, je n’ai pas eu gain de cause. C’est suite à la réussite au concours de la Fonction publique que j’ai commencé le studio étant à l’école de formation. Et j’ai sorti mon premier album.

 

 

Pouvez-vous nous parler de ce premier album baptisé « Teenbo » ?

 

L’œuvre sortie en 2022 résume ce que j’ai dit un peu plus haut, c’est la foi et l’espoir qui déterminent le point de départ de toute chose. Il faut se fixer des objectifs pour y arriver. Il résume un peu mon parcours. C’est un album de sept titres très variés où l’on retrouve du reggae et de la world music. J’aborde des thèmes comme le cas des déplacés internes, le matérialisme des filles qui veulent profiter de leur beauté et se retrouvent à un certain âge sans le mariage et des faits de notre société contemporaine.

 

Qu’en est-il des singles qui sont sortis après l’album ?

 

Oui justement, il y a eu des singles comme « Yam leogo » qui magnifie les valeurs du Burkinabè comme l’intégrité et l’amour du prochain. Il y a également « Laafi nana » qui est sorti il y a à peine deux mois qui parle de la paix. Je demande à tout un chacun d’œuvrer pour la paix. Je rends également un vibrant hommage aux FDS et VDP sur le terrain du combat.

 

Quel bilan faites-vous de votre jeune carrière ?

 

C’est un bilan positif. Le bilan avant tout est spirituel. Le rêve était de sortir des œuvres musicales et se faire entendre, c’est chose faite. Le jour de la dédicace de l’album, j’ai dupliqué trois cents CD et cent cinquante clés USB. Actuellement, tout le stock est épuisé. Quand le retour est positif, cela ne fait qu’encourager l’artiste.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

Je leur dis un grand merci car un artiste ne peut pas exister sans ses fans. Grâce à eux, l’aventure continue.

 

Quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Elle évolue positivement, la jeune génération essaie de faire de son mieux pour représenter notre musique sur le plan international. C’est difficile mais je sais qu’on y arrivera. Il y a des sorties discographiques et des clips de qualité que nous proposons au public.

 

N’avez-vous pas une vision de la conquête du marché international avec vos chansons world music qui tirent leurs sources du terroir traditionnel en faisant penser à des figures charismatiques comme feu Georges Ouédraogo ?

 

Tout artiste doit rêver d’une conquête du marché international après s’être imposé chez lui. Il y a des thèmes qui m’imposent ce rythme. A force d’écouter des artistes comme Georges Ouédraogo, il y a de l’influence et cela a un impact. Et je suis convaincu que j’y arriverai avec le soutien des uns et des autres.

 

Quels sont vos projets ?

 

C’est toujours continuer la promotion de ce qui est déjà produit et préparer la réalisation du prochain album. C’est véritablement la conquête du grand public.

 

A quand la sortie du prochain album ?

 

On ne se précipite pas pour sortir des albums juste pour la forme, il faut proposer des œuvres de qualité aux mélomanes, je m’inscris dans cette dynamique. Le prochain album sortira en début 2025 si tout se passe bien.

 

Peut-on savoir votre quotidien ?

 

Je suis contrôleur des douanes, qui est mon activité principale et la musique est ma passion. Mon quotidien est plus occupé par la Fonction publique et je m’occupe de la carrière musicale à mes temps libres. Quand il y a des concerts, je demande la permission à mes supérieurs hiérarchiques à qui je dis un grand merci pour leur marque de sympathie et de compréhension. Encore merci à toute l’administration douanière.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

 

Je suis marié et père de deux enfants.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans la musique ?

 

Je vais marquer mon accord ; la musique est aussi une activité comme les autres et qui nourrit son homme. Je ne vais pas simplement lui donner le feu vert, je vais lui donner des directives. Il faut les études, les diplômes, le boulot avant de commencer.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Je termine en formulant une prière, je demande à Dieu de ramener la paix dans notre patrie. Que Dieu accompagne et protège les FDS et VDP qui font du bon boulot au front. Prompt rétablissement aux blessés et paix aux âmes de nos disparus. Je dis merci à toute l’équipe de votre magazine pour cette marque de considération envers ma modeste personne.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

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