Je suis l’aîné d’une famille de 6 enfants, nés de père et de mère burkinabè. Contrairement aux autres enfants, j’ai été adopté légalement par mon père et ma mère qui n’arrivaient pas à avoir d’enfant pendant plus de 5 ans après leur mariage. Donc, ils m’ont adopté dans un orphelinat et m’ont inculqué de vraies valeurs dans mon éducation. C’est après mon adoption que Dieu, dans sa miséricorde, a commencé à leur donner des enfants. Sur mon acte de naissance, c’est les noms de mon père et de ma mère qui sont inscrits. C’est à l’âge de 16 ans que j’ai su que j’ai été adopté. Malgré le fait que mes parents ont eu d’autres enfants après moi, ils m’ont toujours aimé et considéré comme mes autres frères et sœurs. Dieu faisant bien les choses, ils étaient riches. J’ai toujours vécu dans la cour familiale avec mes parents et mes frères et sœurs dans une ambiance d’amour fraternel. Aujourd’hui, papa et maman sont décédés et ont laissé beaucoup de biens matériels, notamment plusieurs maisons. Concernant la gestion de ces biens, mes frères et sœurs veulent m’écarter dans la répartition de l’héritage, prétextant que j’ai été adopté. Je n’ai pas envie de faire la « guerre » avec eux, car je suis leur aîné et sais que mes parents, de là où ils sont, n’aimeraient pas nous voir nous déchirer à cause de leurs biens. Dieu merci, j’ai réussi socialement. Je suis marié et père de plusieurs enfants. Je ne manque pas de quoi nourrir ma petite famille, mais je suis écoeuré de voir mes frères et sœurs se comporter de la sorte. J’ai mon nom inscrit en premier dans le livret de famille en tant qu’enfant de mes parents. Je suis un enfant reconnu par mes défunts père et mère. Je pense donc que si mes frères et sœurs veulent vendre les biens de nos parents, je dois y être impliqué. Mais, ils veulent vendre tous les biens, y compris la cour familiale et se partager l’argent sans moi. Mes parents n’ont pas laissé un testament, donc, leurs biens doivent revenir à nous tous, leurs enfants. Aujourd’hui, je me pose la question de savoir si je dois revendiquer ce qui me revient ou bien laisser mes frères et sœurs se partager les biens de nos parents sans moi. Cette question me tracasse. Eclairez-moi.
Un fidèle lecteur
Votre père et votre mère qui ne sont plus de ce monde, vous ont donné une bonne éducation et en tant qu’aîné de la famille, vous devez garder votre calme pour préserver le tissu familial. Vos frères et sœurs ne savent pas que c’est votre chance qui a fait que Dieu a donné d’autres enfants à vos parents. Ils ne peuvent pas vendre les biens sans votre consentement. Vos frères et sœurs n’ont rien compris de la parenté, car avoir un lien de parenté avec quelqu’un ne rime pas forcément avec avoir un lien biologique avec ce dernier. Vous devez agir suivant les normes et ne pas vous laisser malmener par vos frères et soeurs. Même si vous n’avez pas besoin de cet héritage, vous pouvez récupérer votre part et en faire don à des nécessiteux. Approcher un juriste ou les services compétents en la matière ou un sage au niveau de la famille, pour savoir la conduite à tenir. Je me dis que si vous ne réclamez pas votre part d’héritage, vos parents décédés ne seront pas contents. S’ils ne voulaient pas que vous héritiez de leurs biens, ils l’auraient signifié clairement dans un testament. L’argent représente le diable et c’est dommage que vos frères et sœurs agissent de la sorte. Si vos parents n’avaient pas été riches et que vous étiez aujourd’hui le pilier de la famille, parce que socialement bien placé, ils vous auraient considéré comme leur grand frère à qui ils exposeraient leurs soucis. En tant qu’aîné, c’est à vous de faire comprendre à vos cadets que leurs comportements ne sont pas recommandables. Vous ne devez pas les laisser vendre la cour familiale. Vos frères et sœurs sont en réalité animés par l’esprit du gain facile. Vos parents vous ont tous aimés et ont instauré de l’harmonie dans la famille, donc, ne laissez pas vos frères gâcher ce bonheur. Il y a aussi des enfants nés biologiquement de même père et de même mère qui se battent pour une question d’héritage, ce sont des choses malheureuses que l’on rencontre de nos jours. Agissez dans la légalité et avec sagesse sans entrer en guerre contre vos frères. Oubliez que vous avez été adopté et dites-vous que vous avez les mêmes parents que vos frères. Tenez bon et bonne chance. Bon week-end.
NB : Nous vous rappelons que cette rubrique est la vôtre. Ceux ou celles qui ont, de par leurs expériences propres ou non, des conseils à prodiguer aux âmes en détresse, sont prié (e)s de nous les envoyer. L’anonymat leur est garanti s’ils/elles le souhaitent. Ils/elles peuvent également déposer directement leurs courriers au siège des Editions « Le Pays », sis au quartier 1200 Logements de Ouagadougou ou auprès de nos représentants dans les différentes provinces.
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BURKINA FASO