A la UneDis-moi tout

LASBI DAO, ARTISTE MUSICIEN-CHEF D’ORCHESTRE: « Je tourne beaucoup au Mali où le grand public m’a adopté »

Chef d’orchestre d’Africa Groove Music basé à Bamako, Lasbi Dao est un jeune artiste musicien burkinabè, résidant au Mali. A l’état civil Lassina Dao Diorokié, il est né à Bobo-Dioulasso où il a grandi. Très tôt passionné par la musique, il côtoie les scènes dès le bas-âge en tant que danseur avant de réaliser son rêve de chanter. Précurseur du style musical le Kumbi-Kumbi qui est très prisé par la jeunesse, il forme son orchestre composé de musiciens ivoiriens, maliens et burkinabè lors de ses virées nocturnes dans la capitale malienne. Avec son groupe, il réalise en live sa première œuvre discographique sortie en décembre 2021.

Lors d’un bref séjour dans la ville de Sya, nous l’avons rencontré pour vous.

A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, l’artiste nous parle de son parcours, de ses projets, de son orchestre, de son quotidien, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

Evasion : Comment allez-vous ?

Lasbi Dao : je vais super bien.

 

D’où vient cette passion pour la musique ?

Cela remonte depuis mon bas-âge. Etant déjà à l’école primaire, j’aimais beaucoup danser au quartier et c’est de fil en aiguille que le rêve de chanter est venu. Mais au départ, je n’avais jamais pensé être un artiste musicien.

 

Quel bilan faites-vous de votre jeune carrière ?

Je pense qu’il est trop tôt de dresser un bilan. J’ai sorti mon premier album en décembre 2021 et la promotion suit son cours. Je suis à cheval entre le Burkina Faso et le Mali avec mon groupe. Je tourne beaucoup au Mali où le grand public m’a adopté. J’ai également quelques contrats de spectacles à Bobo-Dioulasso. Pour un début, c’est une satisfaction.

 

Pourquoi le choix d’être à cheval entre Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Bamako ?

C’est par rapport à mes activités. J’ai la famille à Bobo-Dioulasso et souvent des promoteurs m’invitent à Ouagadougou pour des spectacles. Pour le moment je réside à Bamako.

 

Pouvez-vous nous parler de votre orchestre ?

Mon orchestre Africa Groove Music est composé de musiciens ivoiriens, maliens et burkinabè. Nous nous sommes rencontrés à Bamako et avons décidé de faire chemin ensemble. Récemment, en février dernier, nous étions à Bobo-Dioulasso pour un concert, et ce fut une belle occasion de communion avec nos milliers de fans qui n’ont pas marchandé leur déplacement. J’espère qu’avec le temps, nous serons mieux connus à Ouagadougou. Nous nous sommes déjà très bien implantés au Mali et dans la région des Hauts-Bassins au Burkina Faso. La conquête du marché national se fait de façon crescendo.

 

Y’a-t-il des contacts pour la conquête du marché international ?

Oui bien sûr. Le staff travaille sur plusieurs projets. Il y a des scènes pour le Togo, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et l’Europe, qui sont en cours de finalisation. Et cela pour valoriser la culture du Burkina Faso hors de nos frontières ; raison pour laquelle on dit qu’il n’y a pas meilleur ambassadeur d’un pays qu’un artiste musicien.

 

Quel est votre projet en cours ?

Il y a une création qui est en cours, présentement en studio. Il s’agit de l’enregistrement du prochain album.

 

Pouvez-vous nous parler de ce nouvel album ?

C’est une œuvre qui a sa particularité de par la fusion et la variété des sonorités. Ce nouvel album a une dimension internationale, avec beaucoup de surprises. Vous en saurez davantage au moment opportun. Mais sachez tout simplement qu’il sort bientôt si tout se passe bien et toujours dans mon style musical qui est le Kumbi-Kumbi.

 

Quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

Je suis assez satisfait de l’évolution de la musique burkinabè. Avec l’effort des artistes et des acteurs de la filière musique, nos productions s’exportent et le public en consomme davantage. Présentement Aïcha Trembler fait bouger le monde entier et je profite tirer mon chapeau à Dj Domi ainsi qu’à son staff.

 

Quelle est la difficulté majeure d’un jeune artiste comme vous ?

La difficulté majeure est le manque de soutien, surtout quand on se retrouve en autoproduction.

 

Peut-on savoir votre quotidien ?

Je suis dans la gestion de maquis qui prend une partie de mon temps, et le reste de mon calendrier est consacré à la création, aux répétions et aux concerts.

 

Vivez-vous de votre art ?

Je dirai non pour le moment car nous y investissons énormément pour des productions de qualité. Mais je suis convaincu que nous vivrons très bientôt et bien de notre art.

 

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

(Eclat de rire) … Sachez simplement que je suis en couple.

 

Et que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans la musique ?

Je respecterais son choix et je veillerais à ce qu’il puisse bénéficier de mon expérience. Mais je lui demanderais de terminer ses études d’abord. Après les diplômes, il pourra vivre sa passion.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

Je les remercie pour leur soutien inconditionnel et leur demande de continuer dans cette dynamique, car ce sont eux ma source d’inspiration ; ils me donnent la force d’avancer malgré les obstacles. Je demande également de continuer de me soutenir dans mes projets et je les invite à s’abonner à mes pages et à partager surtout.

 

Quel est votre mot de la fin ?

Je rends hommage à mes ancêtres et à mes parents qui ne sont plus de ce monde. J’ai une pensée spéciale pour nos vaillants FDS et VDP, pour la Transition et pour tous ceux qui, de près ou de loin, œuvrent pour que la paix revienne au Faso et partout dans le monde. Merci à toute l’équipe de votre journal qui me tend la perche, et encore merci à papa Boureima Sigué, le fondateur des Editions « Le Pays » pour ce qu’il fait pour les artistes.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

Articles similaires

QUE FEREZ-VOUS SI VOUS SURPRENEZ VOTRE FIANCE DANS LES BRAS D’UNE FILLE DE JOIE ?

Evasion Magazine

HERVE DAVID HONLA, COMMISSAIRE GENERAL DES 12 PCA, JOURNALISTE CULTUREL ET CARICATURISTE:« Il y a beaucoup d’artistes qui trichent dans le live »

Evasion Magazine

ROBERT ILBOUDO, OPERATEUR CULTUREL: « Ce qui est triste au Burkina, c’est que les autorités négligent la culture »

Evasion Magazine

laisser un Commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.