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KING SILGA, artiste-musicien : « C’est frustrant de ne pas voir nos clips sur les chaînes internationales »

A l’état civil Silga Jean Blaise Wendpanga, King Silga est un jeune artiste-musicien né à Pouytenga et ayant grandi à Ouagadougou. Ex-membre du groupe Sakré, il évolue désormais en solo et a deux albums sur le marché discographique :  « Noblesse » sorti en 2012 et « Wanda », en juin 2019. Titulaire d’un master en marketing-communication, il est ceinture noir 5e DAN en karaté, entraîneur national de cet art martial et coach africain. Dans cette interview qu’il a bien voulu nous accorder, King Silga revient sur sa passion pour la musique, nous relate son quotidien, parle de ses projets, lève le voile sur sa situation matrimoniale et aborde sans détour d’autres sujets. Lisez plutôt !

Evasion : Comment allez-vous ?

 

King Silga : Je me porte très bien par la grâce de Dieu. Tout va très bien.

 

Comment vous êtes-vous retrouvé dans la musique ?

 

C’est une longue histoire. Je me suis retrouvé dans la musique par pure curiosité. Quand le rap a débuté ici, j’avais des amis qui étaient plus ou moins avancés dans le domaine. On voulait sélectionner des élèves pour des concours, comme je voyais les gens faire, je me suis alors imposé avec l’assistance de King Cyriaque que je nomme Big H et ex-membre du groupe Attak Phonik. Avec le temps, je me suis adapté.

 

Quel bilan faites-vous de votre carrière ?

 

Le bilan est très satisfaisant.  C’est un défi que j’ai pu relever car au départ, il faut reconnaître que j’étais très timide. Et le rap m’a permis de sortir de cette timidité. C’est ce que je retiens comme aspect positif. Et depuis, c’est une passion qui est en moi et je continue d’officier sans trop de prise de tête et de pression car je ne dépends pas de la musique. Donc du coup, je suis à l’aise dans cette carrière artistique.

 

Vous êtes titulaire d’un master en marketing-communication. Est-ce que ce parchemin vous sert dans votre carrière musicale ?

 

Oui, il me sert dans la musique. Du début de ma carrière dans le groupe Sakré jusqu’à mes deux albums solo, je n’ai pas eu besoin d’un manager ou de qui que ce soit quand bien même j’étais novice dans le milieu du showbiz. Je sais comment placer un produit, comment me vendre même si les moyens font souvent défaut. Je crois que tout ce qu’on apprend à l’école, peut être appliqué dans tout ce qu’on fait dans la vie active.

 

Vivez-vous de la musique ?

 

(Eclats de rire)… Non, je ne vis pas de la musique. Comme je l’ai dit, la musique est une passion pour moi. Au contraire, je dépense beaucoup d’argent dans la musique plus que je n’en gagne. Et ça me fait plaisir car on cherche l’argent pour vivre sa passion aussi. Si la musique peut me rapporter de l’argent, tant mieux.

 

Et quelles sont vos sources de financement alors ?

 

Je travaille en tant que directeur commercial et marketing, j’ai traîné ma bosse dans beaucoup d’entreprises et actuellement, je travaille dans une chaîne de boulangerie. J’ai mes petites activités personnelles aussi.

 

Comment arrivez-vous à gérer ces différentes casquettes ?

 

Tout est question d’organisation, il faut savoir planifier tout ce qu’on fait. Quand je suis au bureau en tant que directeur commercial, j’oublie toutes les autres casquettes. Quand je suis sur le terrain, je suis karateka et après, je suis artiste-musicien. Il faut savoir faire la part des choses.

 

Quelle est la difficulté majeure à laquelle vous êtes confronté dans votre carrière musicale ?

 

Les difficultés sont énormes comme chez beaucoup d’artistes ici au Burkina. Je suis parfois triste quand je suis une chaîne internationale comme Trace TV du matin au soir et n’y vois pas de clips d’artistes burkinabè. C’est frustrant, ça me chagrine. C’est tout un système qu’il faut revoir dans notre culture. Une autre difficulté, c’est mon indisponibilité pour me consacrer pleinement à la musique.

 

Quels sont vos projets ?

 

Le projet immédiat, c’est le grand concert live du 12 décembre prochain qui va se passer au CENASA. Après cela, il y a un certain nombre de vidéos que nous irons réaliser à Abidjan. Le manager est en train de voir si on peut faire un titre là-bas. Il y a également un projet de collaboration avec l’artiste Maxi Kwesan du Botswana.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Quand je me lève le matin très tôt, je fais le sport pour me mettre en forme. Ensuite, je pars au bureau. A la descente, si je ne suis pas trop fatigué, je me mets dans la musique.

 

Qu’avez-vous comme message à l’endroit de vos fans ?

 

Je dis merci à toutes les personnes qui me suivent depuis très longtemps et à ceux qui m’ont encouragé. Après mon premier album, «Noblesse », sorti il y a sept ans, beaucoup m’ont écrit et appelé, d’autres se sont plaints pour le retard de production. Franchement, je leur dis merci parce que c’est une marque de confiance. Je leur dis que je suis de retour depuis le mois de juin dernier avec mon nouvel album, « Wanda ». Je leur demande d’acheter les CD des artistes.

 

Que signifie Wanda ?

 

C’est un concept que j’ai piqué au Cameroun lors d’un de mes séjours là-bas. C’est du « franglais » et est dérivé de wonderfull en anglais, ça veut dire merveilleux. C’est pour que je brille ou j’excelle. Pour moi, c’est une action de grâce pour rendre grâce à Dieu pour ce que je suis actuellement.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

 

Je suis célibataire sans enfant.

 

Votre cœur est-il à prendre ?

 

Oui, un cœur à prendre mais très difficile à prendre.

 

Quel est votre mot de la fin ?

 

Je dis merci à vos lecteurs, je leur demande de faire confiance à leurs artistes, c’est le plus important.  Ce qui me réconforte, le public réclame de plus en plus la musique du terroir. Merci à Evasion.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

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