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HAMED SMANI, ARTISTE- MUSICIEN: « Je demande à la jeune génération d’artistes de ne pas copier les autres »

Sur la scène depuis une vingtaine d’années en tant qu’artiste musicien-chanteur, ce talent né a commencé par la danse sous le pseudonyme de Papa Zaïko pendant une quinzaine d’années. A l’état civil, Mohamadou Ouédraogo, il est le précurseur du Tacbosé qui a traversé nos frontières. Auteur de plusieurs albums à succès dont « Zalissa » en 2005, «M’kami beogo » en 2008. Ayant fqit le tour de l’Afrique, de l’Europe et des USA, il vient de mettre sur le marché discographique, sa quatrième et nouvelle œuvre musicale baptisée « Le temps ». A travers cette interview qu’il a bien voulu nous accorder malgré son programme assez chargé, le Kundé d’or 2009 revient sur quelques souvenirs qui ont marqué sa riche carrière, parle de son quotidien, de sa vision, aborde sans détour plusieurs sujets, jette un regard sur l’évolution de la musique burkinabè et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.  

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Hamed Smani : Je vais très bien, ça va dans l’ensemble.

 

 

Peut-on dire que c’est une nouvelle aventure que vous amorcez avec votre récent album « Le temps » ?

 

C’est vrai qu’il y a eu un petit moment de silence de ma part, mais c’était une stratégie également de revenir sur la scène avec de nouvelles ambitions. Cela a pris du temps et je pense que le temps me donnera raison.

 

Qu’est-ce qui justifie le temps mis pour sortir ce nouvel opus ?

 

Comme je l’ai toujours dis, il n’y a pas de retraite dans la musique. Tant qu’on est sur pied, on peut toujours donner le meilleur de soi-même. Evidemment, il faut souvent s’éclipser pour revenir donner un certain dynamisme à ce que vous proposez comme musique et création.

 

Et quelle est la particularité de cet album, comparativement aux autres œuvres discographiques ?

 

Je pense que cette fois, j’ai plus mis l’accent sur les sonorités du terroir. Nous avons plein de rythmes ici au Burkina Faso que nous pouvons exploiter. Et nous devons promouvoir cette identité culturelle hors de notre pays car personne ne le fera à notre place. C’est un nouvel album qui a plusieurs colorations comparativement aux autres.

 

Que gardez-vous comme souvenirs lorsque vous avez lancé le mouvement Tacborsé qui a véritablement connu un franc succès ?

 

Je dois dire Dieu merci car le Tacborsé demeure jusqu’aujourd’hui. Concernant notre identité culturelle, le Tacborsé est une référence. Maintenant, il faudra travailler à l’améliorer et créer pourquoi pas d’autres concepts pour donner une autre couleur à la musique burkinabè. Je garde de beaux souvenirs car c’est une trouvaille qui m’a permis de voyager à travers l’Afrique, l’Europe et les USA.

 

Avec ce nouvel album, y a-t-il des scènes au niveau international qui sont prévues ?

 

Oui bien sûr qu’il y a des contrats déjà en vue pour l’international. Si vous prenez par exemple le titre « Lebga toogo », il est déjà boosté sur le marché international. Je me souviens que le regretté Georges Ouédraogo m’a dit qu’il a fait ce qu’il pouvait pour le Warba et que c’est à nous de continuer le combat. Il nous incombe donc de moderniser nos rythmes pour leur permettre de se vendre hors de nos frontières. Ailleurs, c’est ce que les autres font. Raison pour laquelle, j’y ai fait un Warba avec une autre coloration.

 

Pour avoir parcouru plusieurs pays du monde, quelle est la scène qui vous a le plus marqué ?

 

C’était lors d’une tournée en Allemagne en 2010, pendant la coupe du monde de football, je devais y prester en tant qu’artiste représentant l’Afrique.  J’ai joué en acoustique devant plus de cinq mille spectateurs et le lendemain, j’étais à la une de presque tous les journaux de la ville de Hambourg. Et c’était une fierté pour le Burkina Faso et les Burkinabè vivant en Allemagne. Ce sont des moments inoubliables.

 

Pensez-vous que le public a déjà adopté votre nouvel album ?

 

Oui bien sûr, c’est un acquis. Le public l’a déjà bien adopté. Nous avons mis les moyens pour donner de la qualité à l’œuvre. Depuis sa sortie, ce sont des milliers d’exemplaires vendus et je suis sollicité presque tous les jours pour des concerts.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

Je leur dis merci. Depuis vingt ans,  ils sont restés à mes côtés. Ensemble, nous allons changer beaucoup de choses.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

(Eclats de rire)… Oui je vis très bien de ma musique. Dans la vie, toute chose c’est l’organisation. C’est vrai que c’est dur mais la musique est un grand métier.

 

Quel est votre quotidien ?

 

En début de matinée, j’appelle mon manager Ben Kelly pour m’imprégner du programme de la journée. Donc, il y a des rendez-vous à honorer, des séances de studio et de répétition ainsi que les spectacles. Le jour que le programme est libre, je profite passer du temps avec des amis.

 

 

Comment voyez-vous l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Elle évolue très bien. Je demande simplement à la jeune génération d’artistes de ne pas copier les autres mais de travailler sur les rythmes de chez nous qui sont nombreux et diversifiés. Nous devons rester nous-mêmes.

 

Lors de vos prestations sur scène, on voit des fans qui pleurent, peut-on savoir ce secret ?

 

Il n’y a pas de secret. La prestation sur scène se travaille. A chaque concert, je trouve une innovation qui sera le piment qui me différencie des autres.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

 

Je suis marié et père de trois enfants.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans la musique ?

 

Cela ne va pas me gêner. Il faut souvent laisser les enfants apprendre beaucoup de choses. Moi je vais l’encourager et le guider dans son choix. La musique nourrit son homme. J’ai commencé en tant que danseur et on m’appelait Papa Zaïko; en tout, ça fait trente-cinq ans de cela. Encourageons nos enfants dans leur choix.

 

Actuellement, quels sont vos rapports avec les anciens danseurs ?

 

Beaucoup sont partis tôt. Je souhaite qu’on ait une pensée spéciale pour le repos de leurs âmes respectives. Sinon, nous sommes toujours en contacts. Souvent, je fais appel à mes collègues danseurs pour mes concerts.

 

« Poug nini » est un titre culte de votre géniteur feu Ouédraogo Boubacar Dit Tchatcha qui fut un grand musicien; vous avez repris cette chanson dans l’un de vos albums. Peut-on s’attendre à un autre hommage de cette envergure ?

 

Bien sûr que oui. Dans le nouvel album, sur le titre « Fada », je rends un hommage à cette belle ville et à mon père Tchatcha. C’est une continuité pour moi. Nous avons travaillé longtemps ensemble et il m’a légué un riche héritage.

 

Dans votre parcours, avez-vous eu un moment de regret jusqu’à vouloir raccrocher ?

 

Non pas du tout. C’est vrai que dans tout parcours il y a des difficultés que l’on rencontre car tout ne peut pas être rose à tout moment. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut baisser les bras quand ça ne va pas. J’ai toujours le moral haut.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Je souhaite le retour de la paix dans notre cher Faso. Je vous remercie pour tout ce que vous faites pour la culture burkinabè.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

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