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Audray, artiste burkinabè résidant au Canada: « Beaucoup d’hommes ne sont pas prêts à vivre avec une femme artiste »

Audray fait partie de la génération montante de la musique burkinabè. En effet, elle a été mise sous les feux des projecteurs après son premier single qui lui a permis d’être nominée dans la catégorie « Meilleur artiste burkinabè de la diaspora » à la dernière édition des Kundé. Audray Korsaga à l’état civil, Audray est titulaire d’un Baccalauréat série C obtenu à Ouagadougou au Burkina Faso et d’un Bachelor en biochimie obtenu au Québec à Montréal où elle poursuit ses études et fait de l’afrobeat, de l’afro pop, la musique urbaine en un mot. Elle nous parle ici de ses premiers pas dans la musique. Lisez !

 

Evasion : Comment êtes-vous entrée dans la musique ?

Audray : La musique a toujours fait partie de notre quotidien parce que j’ai un oncle artiste-musicien, du nom d’Eugène Kunker qui n’est rien d’autre que le grand frère de ma mère. Mais je reconnais qu’il faut du courage pour faire le premier pas dans la musique. C’est après une longue période d’introspection et de réflexion que j’ai décidé de m’y lancer.   Je me suis rendu compte qu’il fallait que je m’y essaie pour ne pas regretter un jour.

 

Quels sont les échos qui vous parviennent après vos deux premiers singles ?

 

Je reçois des échos positifs.  D’ailleurs, je ne m’attendais pas à ce retour positif et rapide. Il est vrai que je reçois aussi des critiques, parfois sévères, mais dans l’ensemble, les nouvelles sont rassurantes et prometteuses pour la suite de ma carrière. La critique nous permet de nous améliorer, mais les réactions positives nous encouragent davantage.

 

Quelles sont les perspectives ?

 

Je prépare mon prochain album pour les vacances 2020.  Mais bien avant, il y a déjà un single qui est en préparation et qui sera disponible très bientôt pour les mélomanes.

 

De quel artiste burkinabè tirez-vous votre inspiration ?

 

Il y en a beaucoup.  Je ne parle pas forcément des genres musicaux, mais du parcours des uns et des autres. Je peux citer entre autres, Georges Ouédraogo, Alif Naba, Floby.

 

Comment appréciez-vous l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Je suis un peu jeune pour la juger, mais je pense qu’il y a du travail à faire même si je reconnais qu’elle évolue positivement. Il y a un tournant qui est en train de s’opérer pour qu’on se mette au diapason des standards internationaux et je pense que nous y arriverons.

 

Comment comptez-vous conquérir la sous-région musicalement parlant ?

 

Cela se fait parallèlement à mes études. Je réside au Canada mais il y a une structure qui m’accompagne et travaille dans ce sens. C’est un studio où travaillent des personnes de plusieurs nationalités.

 

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en tant que femme dans le domaine de la musique ?

 

Les difficultés, j’en rencontre tous les jours. Mais j’ai la chance d’être bien entourée. Et je rends grâce à Dieu pour cela.  Il y a des personnes autour de moi qui croient en moi, à mes projets et cela me rassure.

 

Quelles contraintes ou difficultés par exemple ?

 

Il y a beaucoup de contraintes que la société nous impose en tant que femme. Déjà, ce sont les hommes qui dominent, en termes de nombre, la scène musicale. En plus, il y a le regard de la société, la famille, les proches, sur la femme artiste. Beaucoup d’hommes ne sont pas prêts à vivre avec une femme artiste. On est souvent inquiet parce qu’on se pose la question de savoir comment gérer la carrière et la vie sentimentale ou privée en tant que femme. Malgré tout, on se dit qu’il faut que les choses changent et on s’engage à les changer positivement.

 

Quelles sont vos relations avec les jeunes artistes telles que Malika la Slamazone, Eunice Goula, Nabalum…

 

J’ai   déjà rencontré à plusieurs reprises Nabalum. J’ai des contacts avec Alif Naaba qui est ami de la famille. Dans ce cadre, nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises. Je n’ai pas encore rencontré Eunice Goula, mais je suis et aime ce qu’elle fait.  Elle a   du talent. Pour Malika, je la suis parce que c’est la valeur sûre en ce moment en termes d’artiste féminine au Burkina.

 

Issa SIGUIRE

 

 

 

 

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