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CAFE CENASA:Un lieu de travail et non de consommation de drogue, selon les artistes

Lieu d’échange, de détente, d’affaire, du show biz, bref la cafétéria située en face  du Centre national des arts, du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA) est un lieu de rendez-vous pour les artistes. Mais qu’attire tant les artistes dans ce lieu ? De quoi y parlent-ils ? Qu’est-ce qu’ils y consomment? Pour avoir des éléments de réponse à toutes ces questions, nous y avons fait un tour et avons échangé avec quelques artistes-musiciens et comédiens, le 6 juin dernier.  Et à en croire ces derniers, le café CENASA comme certains l’appellent, est un lieu de travail pour les artistes et non de consommation de drogue comme certains le pensent.

 

Il est 9h 25, nous sommes devant la célèbre cafétéria qui ne se désemplit pas d’artistes. Premier constat, des groupuscules d’artistes en pleins échanges. Des tasses de thé, de café devant certains, des documents devant d’autres. Parmi ces artistes-musiciens, quelques agents du ministère de la Culture, des arts et du tourisme. Comme figure emblématique, l’artiste-comédien, Pousbila Kaboré, acteur principal de la série « Affaires publiques ». A peine lui avons-nous demandé le motif de sa présence sur les lieux qu’il répond: « Je suis de passage, je suis venu voir un agent pour l’établissement d’un document». Quelques minutes plus tard, son téléphone sonne, il se retire pour prendre l’appel. On ne le reverra plus jusqu’à notre départ des lieux aux environs de 10h 30. Mais, les autres artistes, notamment musiciens, eux, y continuent de discuter. L’artiste-musicien Hamad Rabbin est sur le point de se retirer de son groupe, mais il accepte de se prêter à nos questions. Le visage souriant, la tête coiffée à la star, il nous explique qu’il fréquente le café CENASA parce qu’il constitue un pôle d’attraction du fait qu’il est situé à côté du ministère de la Culture et en face du Théâtre Lankoandé, le CENASA.

 

Proximité des services

 

Pour lui, étant donné que les artistes ne peuvent pas se réunir dans un maquis, le café CENASA est donc le lieu idéal pour se retrouver et discuter de projets culturels. Et ce n’est pas Papa Darga, opérateur culturel que nous avons rencontré à la librairie papeterie Nazemsé, jouxtant le café CENASA, qui dira le contraire. Présent pour réunir les documents nécessaires à l’organisation d’une activité dénommée l’Hymne à l’Education, ce dernier est aussi un habitué des lieux. Sans détour, il affirme que le café CENASA est un lieu de travail, de réflexion et de partage entre acteurs culturels et non uniquement un lieu de distraction comme certains le pensent. Et de révéler que le déménagement de certains services du ministère de la Culture, des arts et du tourisme, a eu un impact négatif sur la fréquentation du café CENASA. Et l’on peut se risquer à dire que ce n’est pas faux, car le nombre d’artistes présents à la cafétéria à notre passage n’était pas si important comme de par le passé. Pendant que Papa Darga attendait patiemment la finition de ses documents, l’artiste HB, Hamidou Balora à l’état civil, sirotait son café en compagnie d’un frère.  Selon ce dernier, le nombre important de services, notamment son ministère de tutelle et le CENASA autour du café théâtre, justifie en partie sa fréquentation par les artistes. Pour lui, cette proximité des services permet aux artistes de faire beaucoup de choses en un laps de temps. «  Quand on a un rendez-vous avec quelqu’un et qu’on le devance sur les lieux, on préfère prendre un thé ou un café en attendant qu’il arrive », soutient-il l’air détendu. Mais, qu’offre de spécial le café CENASA que les autres cafétérias n’en ont pas? Rien à l’en croire.

 

Un lieu de référence pour artistes

 

Un avis partagé par Dick Marcus, artiste reggaeman. Selon lui, contrairement à ce que les gens pensent, le café CENASA n’est pas un lieu où on vend de la drogue ou consomme de la cocaïne. C’est un lieu de référence pour les artistes, où tout le monde converge pour échanger, prendre un thé, un café, boire un Coca ou un Fanta.  «Souvent même, on crée des projets à partir d’ici », dit-il. A son avis, c’est le seul endroit au Burkina où les artistes convergent tous les jours. « On se retrouve entre amis, entre collèges, etc., pour discuter, parler de show biz, etc. », raconte-t-il. Avant de renchérir que le CENASA y a dû signer beaucoup de contrats de grands artistes burkinabè. C’est un lieu de rendez-vous, de travail pour les artistes, fait-il remarquer. Et Constan Ouédraogo, acteur culturel, d’ajouter que même quand les artistes burkinabè vivant à l’étranger reviennent au bercail, ils se font l’obligation de passer au café CENASA pour discuter avec leurs frères et sœurs. Si tous les artistes sont unanimes que le Café CENASA est un lieu de rendez-vous et de travail, on n’aurait pas tort de dire qu’il est aussi un lieu où l’on débat de politique et d’autres sujets sociaux. « Ici, on parle de tout, souvent même de politique », révèle Fight Lion, Inoussa Samandoulougou à l’état civil et Secrétaire général du Syndicat national des artistes-musiciens et assimilés du Burkina (SYNAB). Mais, arrive-t-il que des artistes se bagarrent au café CENASA? « Il y a souvent des discussions houleuses, mais elles n’ont jamais poussé les artistes à en venir aux mains », foi de l’artiste Samandoulougou. Retraçant l’historique de la fréquentation du café CENASA, il dira que le point de rencontre des artistes fut l’ex-ZACA.  Mais, avec le développement des infrastructures surtout culturelles,  les artistes préfèrent se rendre au café CENASA pour être plus proches de leur ministère de tutelle, mais aussi pour parler affaire sur le plan professionnel. Et comme le café CENASA offre un menu alléchant, puisqu’il propose également des mets locaux, il est donc le lieu indiqué pour les artistes, estime-t-il. Au moment où nous quittions les lieux, d’autres artistes arrivaient, signe que le café CENASA constitue le royaume des artistes.

 

Dabadi ZOUMBARA

 

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