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BIBICH SERENITE, ARTISTE- MUSCIEN (Côte d’Ivoire): « La musique burkinabè monte en puissance »

Bibich Sérénité, à l’état civil Jean-Baptiste Digbo, est un jeune artiste ivoirien né à Dabou où il a grandi avant de se retrouver à Abidjan pour côtoyer de grandes figures de la musique ivoirienne. C’est en 2012 qu’il débarque au Burkina Faso et réalise en 2015, son tout premier album « Destin » en compagnie de son binôme Zézéto. Une première œuvre qui connaît vite un véritable succès. Après cette aventure, il démarre une carrière solo et réalise un single « Ouagazouglou ». Ensuite, sortiront les albums « Décision » en 2018, « Bénédiction » en 2021 et le dernier en date « Confirmation ».

A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, le Kundé 2019 du meilleur artiste de la diaspora nous parle de son parcours, de son concert du 5 novembre prochain au Cenasa, de son quotidien, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale.

Comment allez-vous ?

 

Bibich Sérénité : Je vais très bien.

 

Comment vous êtes vous retrouvé dans la chanson ?

 

Tout a commencé au collège à Dabou lors des activités culturelles. Je me retrouvais soit en tant qu’artiste ou en tant que maître de cérémonie. Les gens m’ont encouragé dans cet élan et tout est parti de là.

 

Vous résidez à Ouagadougou depuis 2012, pourquoi le choix du Burkina Faso ?

 

Le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire sont deux pays qui sont liés sur tous les plans. Que ce soit au plan culturel, géographique et social, nous sommes unis, ce sont deux pays frères. C’est comme une maison chambre-salon. Donc, il n’y a pas un meilleur choix autre que celui du Burkina pour représenter le genre musical que je fais et qui est le zouglou.

 

Le zouglou est-il une musique africaine ou typiquement ivoirienne ?         

Le zouglou a dépassé les frontières africaines, il se veut une musique mondiale. Notre porte flambeau est le groupe Magic Systèm qui fait de grands concerts à travers le monde.

 

2012-2019, sept ans après avoir déposé les valises au Burkina, vous décrochez le trophée du meilleur artiste de la diaspora au Kundé. Que représente ce prix pour vous ?

 

C’est vrai que je suis arrivé ici en 2012, mais c’est en 2015 que j’ai sorti le premier album de ma carrière et c’est ici au Burkina. C’est l’album « Destin » avec mon binôme Zézéto. Ce trophée au Kundé est venu donc quatre années plus tard. Ce trophée est très important pour ma carrière car c’est un défi qui m’invite à faire encore plus. C’est une source d’inspiration pour moi.

 

Pouvez-vous revenir sur votre album « Confirmation » qui connait un véritable succès actuellement ?

 

Tous les CD que nous avons dupliqués se sont tous vendus. Comme son titre l’indique, la confirmation va s’étendre au-delà des frontières. Tout va commencer le 5 novembre prochain au Cenasa pour mon concert live.

 

Etes-vous satisfait du bilan de votre carrière ?        

 

C’est un bilan très satisfaisant. Il y a des artistes qui ont plusieurs années de carrière mais qui n’ont jamais reçu ne serait qu’un tableau d’honneur. Avec les distinctions reçues et les différents spectacles que j’ai donnés tant au Burkina qu’en Côte d’Ivoire, je ne peux qu’être satisfait. Cela veut dire que le public apprécie favorablement ce que je fais.

 

Etes-vous à quel niveau des préparatifs de votre concert du 5 novembre ?

 

Tout se passe bien. Nous sommes à quelques jours de la date, les choses avancent positivement, les répétitions vont bon train.

 

Quel est l’esprit de ce concert ?        

 

L’esprit de ce concert est de réunir deux peuples, ceux de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso pour qu’ensemble, nous puissions parler d’intégration et de cohésion sociale à travers le zouglou. Chacun va s’exprimer, ce sera vraiment la fête.

 

Dans un contexte où les sponsors se font rares, n’avez-vous pas une difficulté ?

 

Vous avez touché un côté très sensible des organisations de spectacles. C’est vrai que les sponsors se font rares mais j’ose croire qu’ils vont réagir rapidement. C’est un budget d’au moins dix millions de nos francs qu’il faut mobiliser. Je profite donc de l’occasion pour demander à tous ceux à qui nous avons adressé des courriers de demande de soutien, que nous espérons les avoir à nos côtés.

 

Comment s’est faite votre rencontre avec la structure Lawagon Communication qui pilote ce concert ?

 

C’est une jeune structure qui monte en puissance, je l’ai approché avec mon projet et elle a tout de suite adhéré. Par la suite, il y a JCE Production qui nous a rejoints pour la coordination. Cette structure a également décidé de produire mon prochain album.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

Oui, je vis de mon art. Si tel n’était pas le cas, je serai retourné en Côte d’Ivoire.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Je suis un casanier, j’aime beaucoup suivre la télé. Quand il y a des spectacles à honorer j’y vais. Souvent, je vais soutenir d’autres artistes sur leurs plateaux.

 

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

 

(Il éclate de rire)… Je suis célibataire et père de deux filles.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

Je leur demande de rester concentrés et sereins. Je leur donne rendez-vous le 5 novembre prochain au CENASA pour une grande nuit de communion dans un décor de rêve.

 

Quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

La musique burkinabè monte en puissance. Il faut la soutenir car elle en a besoin. Avec l’arrivée des jeunes talents actuellement, je suis convaincu que la musique burkinabè a sa place dans la sphère du show-biz mondial.

 

Vue la situation sécuritaire que traverse le Burkina, quel est votre message en tant qu’artiste ?

 

Vivement que la paix revienne au Faso. Et c’est dans un esprit de soutien aux FDS et pour lancer un message de paix, de cohésion sociale que j’organise ce concert. Je profite de l’occasion pour m’incliner devant la mémoire de tous ceux qui sont tombés pour la sauvegarde de notre territoire. En tant qu’artiste, nous n’avons que notre voix à donner.

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décide de suivre vos pas dans la musique ?

 

Il y a la deuxième qui veut devenir comédienne. Tout ce que j’ai à lui dire, c’est d’aller à l’école d’abord. Quand un artiste n’a pas un minimum de bagage intellectuel, il ne peut pas bien s’exprimer devant des journalistes, c’est important. Je ne suis pas un père qui s’oppose au choix de ses enfants.

 

Quel est votre mot de la fin ?

 

Je dis merci à votre magazine pour cette marque de considération. Merci à tout le peuple de la province du Sanguié qui est la province invitée d’honneur à mon concert.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

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