Dis-moi tout

AMZY, Artiste musicien: « Le rêve de tout artiste d’être le public »

A l’état civil Ganèm Amza, cette révélation de la musique burkinabè est originaire de la localité de Kombisiri. Né à Ouagadougou, Amzy est auteur d’un album « Insurrection » à succès et de quatre singles dont « Baraka », « Gadamè », « Waloké »… La chanson « Bienvenu à Ouaga » le positionne sous les feux des projecteurs et le place dans la cour des grands. A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulue accorder à votre magazine Evasion, l’artiste nous parle de sa passion pour la musique, de son quotidien, de ses projets, de son nouvel album qui sortira au cours du mois de décembre prochain, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, aborde sans détours d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

 

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Amzy : Je vais super bien.

 

Etant aujourd’hui une véritable révélation de la musique burkinabè, est-ce une chance ou une charge ?

 

Je dirai que c’est une chance car ce que je vis aujourd’hui est le rêve de tout artiste d’être adulé par le public. Le rêve est toujours grand et c’est quand je me ferai écouter à travers le monde que je pourrais dire que le rêve s’est réellement réalisé.

 

Est-ce que vous vous attendiez à ce succès ?

 

Tout se passe comme prévu. Je suis quelqu’un très optimiste mais je suis convaincu qu’il y a encore du chemin à parcourir.

 

Comment vous vous-êtes retrouvé dans la musique ?

 

Quand j’étais petit, j’aimais vraiment écouter le hip hop. Au début, je composais des textes juste pour me faire plaisir. Je me suis dit qu’il n’y avait pas d’artiste au Burkina qui faisait bouger les choses et que c’était facile de rester à l’écart pour critiquer. C’est ainsi que j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

Oui, je vis de mon art car je ne fais rien d’autre à part la musique et le business associé à la musique.

 

N’avez-vous pas connu la galère ?

 

J’ai bien connu la galère mais c’est la galère de la musique. J’avais d’autres options mais je me suis dit qu’il fallait l’affronter et s’assumer.

 

Vous avez travaillé aux éditions Le Pays, pouvez-vous nous parler de cette époque ?

 

(Il éclate de rire)… J’y ai fait trois mois en tant qu’apprenti-machiniste. Je me suis rendu compte que je ne suis pas fait pour ce métier. Ce n’est pas parce que c’était mal payé.

 

Pouvez-vous nous parler de votre style et des thèmes que vous abordez ?

 

Moi je fais du hip hop et du rap à la base. J’ai voulu toucher plusieurs publics et j’ai ajouté le chant à ma musique. Ce sont des thèmes de société que j’aborde, ce que je vis, ce que je vois et ce dont je rêve.

 

Comment se sent l’artiste sur scène lorsque le public reprend en chœur vos chansons ?

 

Ça fait vraiment plaisir de voir le public reprendre mes chansons. C’est comme on vit un rêve. Je me suis assis dans ma chambre et j’ai écrit une chanson qu’un public scande, ça fait waouh.

 

N’avez-vous pas la grosse tête ?

 

Non, ce succès ne peut pas me donner la grosse tête.

 

Vous faites du hip hop avec dreds-locks sur la tête, qu’est-ce qui justifie cela ?

 

C’est un style et après il y a un esprit derrière. C’est un esprit de liberté, j’aime bien les rastas et le rastafarisme.

 

Pensez-vous que les Burkinabè soutiennent leurs artistes ?

 

Maintenant oui. Mais il faut encore plus de soutien. Il y a toujours un début à tout. Les artistes demandent de l’aide pour faire la qualité et il y a le public qui réclame la qualité.

 

Quels sont vos grands projets ?

 

Je prévois un grand concert de rêve au stade municipal et je prépare la sortie de mon nouvel album de 12 titres pour le mois de décembre prochain. L’album va s’intituler « Ma mission », il y a des featurings internationaux avec Mix Premier et Serges Beynaud de la Côte d’Ivoire.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

Je leur dis merci pour l’amour qu’il me porte. J’ai une grande pression et j’ai peur de les décevoir. Je suis celui qui va leur donner ce qu’ils attendent.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Mon quotidien est marqué par les studios, les prestations et la maison. J’ai au moins 5 concerts par semaine.

 

Et quelle est votre situation matrimoniale ?

 

Je suis célibataire sans enfant.

 

Comment voyez-vous l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Elle évolue positivement. Il y a un nouvel esprit qui est là. Ce complexe d’infériorité qu’on avait est en train de mourir un peu un peu.

 

Pour conclure, qu’avez-vous à dire ?

 

Pour terminer, je vais vous dire merci pour ce noble combat que vous menez pour soutenir les artistes. Merci Evasion.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

 

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