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Z-MO, ARTISTE-MUSICIEN: « J’ai une pensée spéciale pour les FDS qui se battent au quotidien »

Né et ayant grandi au quartier Sinyiri de Ouagadougou, Z-MO, à l’état civil Moumouni Zoungrana, est originaire de Manga dans le Centre-Sud au Burkina Faso. Issu d’une famille de chansonniers, son père et sa mère furent des artistes de renom de la région. Auteur de cinq albums, c’est en 2000 que le grand public le découvre grâce à son tout premier opus baptisé «Baaba », et qui connait un véritable succès hors des frontières burkinabè. Il est considéré comme l’une des stars de la musique moderne des années 2000. Suivront d’autres œuvres comme «Biiga » en 2003, «Nisala» en 2007 et «La polyo» en 2015. Après son album «Sam biiga » réalisé en 2020, l’artiste veut signer un come-back en 2023 avec un nouvel album et la célébration de ses 23 ans de carrière, pour marquer le déclic et retrouver la gloire. A travers cette interview qu’il a bien voulu nous accorder, Z-MO nous parle de sa nouvelle œuvre, des souvenirs qui l’ont marqué, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, revient sur son quotidien, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

 

 

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Z-MO : Je vais très bien.

 

Que devient l’artiste ?

 

Je suis-là, je continue mon petit bonhomme de chemin. J’ai marqué une pause pour mieux me préparer et revenir en force.

 

Quel bilan faites-vous de votre carrière depuis vos débuts en 2000 ?

 

Je dirai que de 2000 jusqu’en 2010, c’est un bilan qui a été très positif. Pendant une bonne dizaine d’années, j’ai connu un énorme succès qui m’a fait tourner un peu partout en Afrique et en Europe. Et après cela, il y a eu du recul, mais d’une manière générale, le bilan reste positif.

 

Que s’est-il réellement passé en 2010, et qui a bouleversé votre carrière musicale ?

 

J’ai été découragé par le show-biz burkinabè. Cela est dû au manque de soutien envers les artistes et c’est ce qui fait que certains vrais talents meurent sans qu’on ne les connaisse parce qu’ils n’ont pas été soutenus. Je crois qu’il faut revoir les mentalités dans ce sens, sans oublier l’hypocrisie de certains acteurs du monde du show-biz.

 

A quand votre grand retour ?

 

Je prépare un album pour 2023 et qui sera suivi d’un grand concert live pour célébrer mes 23 ans de carrière. Je devais le faire pour mes 20 ans de carrière, mais malheureusement la situation sécuritaire que traverse notre pays ne nous a pas permis de le faire.

 

Quelle va être la particularité du nouvel album ?

 

C’est une œuvre de dix titres dans laquelle je vais beaucoup chanter la paix et la politique. La politique est trompeuse, nos dirigeants votent des lois qu’ils n’appliquent pas, ce sont des lois qui dorment dans les tiroirs. En ce qui concerne la coloration de l’album, je vais rester dans mon style musical tout en apportant d’autres sonorités traditionnelles de notre terroir.

 

Peut-on savoir les souvenirs qui vous ont le plus marqué ?

 

C’est toujours la période 2000-2010 ; le fait de savoir que ses chansons font le tour de plusieurs pays d’Afrique et d’Europe, ce sont des moments inoubliables. Et ce qui m’a le plus marqué, c’était en 2007 lors d’un concert en Suisse ; j’étais accompagné de dix musiciens africains et européens devant une foule immense qui reprenait en chœur mes chansons ; c’était merveilleux. Les pires souvenirs, c’est qu’à un moment donné, des promoteurs me cherchaient pour une série de spectacles et des acteurs du show-biz leur disaient que j’étais hors du pays alors que j’étais là. Toute cette méchanceté, juste pour faire bénéficier leurs propres artistes.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

Je leur demande de ne pas se décourager, qu’ils restent avec moi, je reviens très bientôt en force pour les satisfaire. Je leur dis merci car ils ont toujours été avec moi depuis le début de ma carrière.

 

Quel est votre message en tant qu’artiste face à la crise sécuritaire que traverse le Burkina Faso ?

 

Je demande aux politiciens de s’entendre pour parler le même langage et faire revenir la paix au Faso. C’est dans l’union que nous y arriverons. J’ai une pensée spéciale pour les FDS qui se battent au quotidien ; je m’incline devant la mémoire de ceux qui sont tombés pour la défense de notre patrie. Du fond du cœur, je lance un message de soutien aux personnes déplacées internes.

 

Peut-on savoir votre quotidien ?

 

Du matin au soir je suis dans un atelier de fabrication de jouets pour enfants dans un centre pour personnes en situation de handicap. Et à la descente, je vais écouter de la musique live dans des espaces culturels quand je n’ai pas de concert. Ces derniers temps, je limite mes spectacles à Ouagadougou et environs, seulement parce que j’évite les voyages.

 

Quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

La musique burkinabè a beaucoup évolué positivement. On a de jeunes talents qui s’en sortent bien et notre musique est exportée pour la conquête du marché international.

 

Quel est votre situation matrimoniale ?

 

(Eclats de rire) … Je vis avec une femme et je suis père de six enfants.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décide de suivre vos traces dans la musique ?

 

Ça va être une continuité. Je suis issu d’une famille de chansonniers, mon père et ma mère étaient des artistes, donc je vais l’encadrer et l’encourager dans ce sens.

 

Hormis l’album et le concert de la célébration de vos 23 ans de carrière, quel autre projet vous tient à cœur ?

 

J’ai un projet qui me tient à cœur il s’agit de l’implantation d’un studio de lead vocal. C’est un centre qui va former les jeunes talents en matière de techniques vocales.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Vivement que la paix revienne au Faso. Je dis merci au magazine Evasion pour cette pensée spéciale envers ma modeste personne.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

 

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