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GABIBI, ARTISTE- MUSICIEN: « Les spectacles se raréfient »

Originaire de la ville de Tenkodogo, à l’Est du Burkina Faso, Gabibi est un jeune artiste musicien né à Ouagadougou et où il a grandi. Il n’est autre que le transfuge du groupe Gabos, propulsé dans la sphère musicale en 2010 sous la houlette du Commandant Papus.

Treize ans après le succès du groupe, nous sommes allés à la rencontre de l’artiste qui nous parle de son parcours, de l’actualité du groupe. Il  décortique sa carrière solo et son prochain album, revient sur quelques souvenirs, son quotidien, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

Evasion : Comment allez-vous ?

Gabibi : Je vais bien.

 

D’où vient cette passion pour la musique ?

J’ai commencé la musique depuis l’école primaire et pendant les mois du jeûne de Ramadan, on avait un groupe qui animait. Ensuite, je partais à l’école coranique pendant les vacances où j’ai grandi au cœur des rythmes tarkaye. Le déclic de la carrière professionnelle est intervenu avec l’apogée du rap.

 

Vu l’environnement dans lequel vous avez grandi, quelle a été la réaction des parents vis-à-vis de votre engagement pour la musique ?

Je ne suis pas issu d’une famille d’artistes mais je n’ai pas rencontré l’opposition des parents. Mon père m’a dit qu’il était insensible à ce que je faisais.

 

Pouvez-vous nous parler du groupe Gabos dont vous êtes un transfuge ?

Gabos est un duo que je forme avec Bossolo sous la houlette de Commandant Papus. Tout le Burkina Faso nous a connus avec notre premier album « Viim ».

 

Comment s’est faite la rencontre avec Commandant Papus qui a été votre producteur ?

C’est lui qui m’a présenté à Bossolo et nous a proposé de former un groupe. Les choses sont allées vite et en 2010 nous avons sorti « Viim ».

 

Que se passe-t-il exactement avec le groupe car certains acteurs parlent de dislocation ?

Il y a eu des mécanismes, je ne voudrais pas en parler ici. C’est certainement le destin. Mon partenaire et moi continuons de nous voir, il n’y a pas d’histoire entre nous. Notre album a connu un véritable succès ici au Burkina et beaucoup de mélomanes se posent la question pourquoi nous n’avons pas conquis le marché international.

 

Quels souvenirs gardez-vous de la période de succès avec le groupe Gabos ?

Je logeais vers Katr Yaar et mon partenaire à Ouidi. On se retrouvait vers Boinsyaar pour les répétitions, ce n’était pas simple et ce sont des scénarios qu’on n’oublie pas de sitôt. L’album a connu un franc succès et nous avons beaucoup tourné dans tous les quatre coins du pays, ce sont de beaux souvenirs que je garde en moi.

 

Treize ans après, êtes-vous prêts à reprendre cette aventure ?

Oui, c’est possible, actuellement nous travaillons ensemble. Bossolo s’est bien formé au kundé mais pour l’instant, nous n’avons encore pu réaliser un album.

 

Vous avez évolué en solo avec des singles, quel bilan faites-vous de ce parcours avant la sortie de votre nouvel album ?

Je pourrais dire que c’est un bilan satisfaisant, j’ai également fais plusieurs scènes, j’ai beaucoup tourné et acquis d’autres expériences. Et je vise toujours haut.

 

Pouvez-vous nous parler de votre nouvel album ?

Il sort bientôt. C’est une œuvre de quatorze titres avec des collaborations. Il y a des maisons de productions qui m’ont déjà approché. Pour apporter des couleurs assez variées, j’ai travaillé avec différents arrangeurs en l’occurrence Kevinson, Isaïe Soulga et All Kay. En ce qui concerne les artistes qui y ont intervenu, il y a Weezy, Djonem Bossolo avec bien d’autres surprises. C’est une œuvre très variée où chaque mélomane trouvera son compte.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

Je déborde de joie de savoir qu’ils soutiennent la musique burkinabè. Je leur dis merci pour cet engagement à mes côtés.

Vivez-vous de votre art ?

Oui, je vis de ma musique.

 

Quel est votre quotidien ?

La crise sécuritaire fait que les choses ne bougent plus comme on le souhaite. Les spectacles se raréfient. Je suis plus concentré sur les répétitions et les créations. Et c’est l’occasion pour moi de souhaiter vivement le retour de la paix dans notre chère patrie.

 

Quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

Elle évolue très positivement. Mais il va falloir travailler davantage sur les thèmes que les artistes abordent dans leurs chansons. Certains pensent que c’est la perversité qui conduit au succès.

 

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

(Il éclate de rire)… Je ne suis pas encore marié mais je suis père de deux enfants.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans la musique ?

Il n’y a pas de souci, je vais le guider dans la bonne direction. Un enfant peut réussir là où le papa a échoué. La musique est aussi un métier comme tout autre.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

Pour l’année 2024, je souhaite la paix pour le Faso. Que la plus grande lumière soit pour le monde entier. Nous devons apprendre à nous connaître car si je me connais, je connais l’autre. Merci à toute l’équipe de votre rédaction. Bonne et heureuse année.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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