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THALIANE, ARTISTE- MUSICIENNE: « Quand on a du talent, on n’a pas besoin de se donner à n’importe qui»

Sublime voix de la musique burkinabè, Thaliane, à l’état civil Nathalie Ouo Traoré, est originaire de Toussiana dans l’Ouest du Burkina. Née à Banfora où elle a grandi, cette jeune artiste, titulaire d’une licence en marketing, est auteure d’un album de dix titres sorti en 2014 et ayant pour titre éponyme « Osons la paix », et d’un maxi, « Ailleurs », sorti en mai 2017. Dans cette interview qu’elle nous a accordée avant sa tournée européenne qui débute en septembre prochain, Thaliane revient sur sa carrière musicale, son style, nous parle de son quotidien et de sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

 

 

Evasion : Que devient Thaliane ?

Thaliane : Je suis là, je vais bien. Actuellement, je n’ai pas mal d’activités que je mène, notamment dans ma carrière artistique. J’ai un maxi qui est sorti en 2017 et sa promo est toujours en cours.

 

Vous avez sorti un premier opus qui a connu un succès médiatique mais avez-vous été satisfaite financièrement ?

 

Je peux dire que je suis satisfaite car, au départ, on ne s’attendait pas à un tel succès. Je suis arrivée avec un style nouveau, l’afro-hip hop qui était méconnu du genre féminin. Ça a été une surprise pour nous ce succès et l’adhésion du public.

 

Est-ce que votre grand-frère San Remy qui a été un rappeur et qui a produit votre premier album, a influencé votre style musical ?

 

(Eclats de rire…) Je dirai oui mais, j’ai beaucoup écouté la musique afro-américaine depuis toute petite. Je peux dire que j’ai grandi dans l’univers du hip hop. En plus, mon grand-frère faisait du rap à l’époque, je peux donc dire aussi que tout cela a contribué à me guider dans le choix de mon genre musical.

 

Pouvez-vous nous parler de ce premier album qui vous a ouvert les portes de la cour des grands ?

 

C’est un album de dix titres sorti en 2014 et intitulé « Osons la paix ». Le titre se justifie par le fait qu’il y avait des tensions politiques à cette époque au Burkina. J’ai été nominée meilleur espoir de l’année au Kundé en 2014 et l’année suivante, en 2015, j’ai obtenu le prix de la révélation au 12 PCA. En outre, j’ai un peu tourné avec cet album.

 

Qu’est-ce qui justifie votre discrétion ?

 

Je ne dirai pas que je suis discrète. Je suis dans un univers qui n’est pas très connu au Burkina, mais dans le milieu jeune, je suis très connue.

 

Pouvez-vous nous parler de votre nouveau maxi ?

 

Le maxi est sorti en mai 2017, c’est une œuvre de quatre titres baptisée « Ailleurs ». J’ai bénéficié d’un financement du BBDA qui m’a permis de réaliser ledit maxi qui parle d’amour, encourage la jeunesse à rester travailler chez elle au lieu de vouloir aller à l’extérieur pour « se chercher » alors que c’est mieux de rester sur place entreprendre afin de permettre à notre pays de se développer et d’atteindre le niveau du développement de l’Europe.

 

Bientôt, vous serez en tournée européenne, pouvez-vous nous parler de ce projet ?

 

J’ai eu la chance d’être sélectionnée parmi de nombreux d’artistes dans le monde pour participer à une tournée contre le racisme et l’islamophobie. C’est un projet qui a été initié par une structure allemande dénommée Internons. Il y aura plusieurs artistes venus de divers horizons, notamment la Chine, le Brésil, la France et bien d’autres pays. Nous serons au total quinze artistes. Nous allons tourner en Europe pendant deux mois, du 2 septembre au 29 octobre prochains. Parallèlement, j’ai un autre projet à Berlin en Allemagne, il s’agit du festival Wokakuma prévu pour le 9 septembre prochain.

 

Quel bilan faites-vous de votre carrière musicale ?

 

Je dirai que je suis très satisfaite, parce que je viens de très loin, j’ai quitté Banfora en 2013 après mon Bac. Je me suis essayée à la musique et je vois que les gens m’ont bien accueillie. J’espère que ça va continuer ainsi.

 

Avez-vous mis en hibernation les études ?

 

Non, je continue les études, j’ai une licence en marketing.

 

Quel est votre message à l’endroit de vos fans ?

 

Je dirai à mes fans de continuer à me soutenir parce qu’il y a eu aussi un moment de ma carrière où les choses n’étaient pas au top, où je me sentais un peu perdue. Au Burkina, quand vous sortez un album, deux ans après, on commence à vous oublier. En 2016, j’ai participé à une compétition internationale qu’est « The voice », où j’ai représenté le Burkina.

 

Une si belle artiste comme vous n’est-elle pas courtisée au quotidien ?

 

(Eclats de rire…) C’est vrai, d’une part, on a des problèmes avec nos fans, parce qu’au départ, ce sont des gens qui nous admirent, qui aiment ce que nous faisons et après, ça devient autre chose : ils commencent à éprouver de l’amour pour l’artiste. Souvent, nous-même ne savons pas comment réagir. D’autre part, il y a des organisateurs mal intentionnés qui pensent que les artistes femmes sont faites pour passer d’homme à homme. Quand on a du talent, on n’a pas besoin de se donner à n’importe qui.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Le matin, je fais le sport d’abord avant de vaquer à mes occupations. Mais bien avant, je fais la cuisine. Le soir, je me consacre à ma musique, je chante beaucoup.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

 

Je suis célibataire sans enfant.

 

Donc, êtes-vous un cœur à prendre ?

 

Je dirai que mon cœur est surtout axé sur la réussite de ma carrière.

 

Que direz-vous pour clore cette interview ?

 

J’aimerais dire merci à tous ceux qui me soutiennent depuis le début de ma carrière et qui croient en moi. Merci à tous les journalistes qui m’accompagnent pour que je sois un jour une artiste interplanétaire. Merci à Evasion.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

 

 

 

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