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ARIANE HAUTE GAMME, ARTISTE DANSEUSE: « J’ai eu beaucoup de propositions indécentes »

Originaire de la localité de Gourcy, Ariane Haute Gamme, communément appelée La Chicotte Anglaise, est née et a grandi à Ouagadougou. A l’état civil Carine Ouédraogo, cette danseuse très cotée sur la scène du show-biz burkinabè, a accompagné plusieurs stars de la musique.

A travers cette interview exclusive qu’elle a bien voulu nous accorder, cette sublime artiste danseuse nous parle de son parcours, de sa passion, revient sur des souvenirs qui l’ont marquée, ainsi que des propositions indécentes qui lui ont été faites, jette un regard critique sur l’état de santé de la danse au Burkina Faso, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

Evasion : comment allez-vous ?

Ariane Haute Gamme : je vais très bien.

 

D’où vient cette passion pour la danse ?

Depuis toute petite, j’aimais danser et déjà au lycée, je participais également aux activités culturelles. J’ai commencé à danser avec des artistes qui débutaient leur carrière ; ça n’a pas été du tout facile mais comme c’est une passion, j’ai tenu le coup.

 

Quelle a été la réaction des parents pour ce choix dans le domaine du show-biz ?

Quand j’ai commencé la danse, personne ne le savait à la maison parce que je le faisais en cachette. Cette aventure dure depuis cinq bonnes années, et c’est récemment que ma mère a su lorsque j’ai commencé à danser avec Agozo. Elle me comprend très bien et pour lui faire plaisir, je lui ai acheté une moto avec les cachets de mes prestations. Peut-être que mon père est au courant à travers la télé.

 

Peut-on savoir les autres artistes avec qui vous dansez ?

La liste est longue.  J’ai fait des clips avec Dez Altino, Natou, Privat, Kila M’bongo et bien d’autres.

 

Vivez-vous de votre art ?

La danse est un métier comme tout autre. Il y a beaucoup qui s’en sortent très bien et qui font des tournées entre l’Afrique et l’Europe. Grâce à la danse, j’ai fait des tournées en Côte d’Ivoire avec Agozo. Je vis de mon art et c’est un métier à ne pas négliger.

 

Quel est votre regard sur l’évolution de la danse au Burkina Faso ?

Nous rencontrons beaucoup de difficultés. Quand tu es une fille qui pratique la danse, ton nom est déjà gâté. Certaines personnes considèrent les danseuses comme des prostituées alors que c’est archi faux. Nous sommes aussi des artistes. Il y a des danseuses qui sont bien rémunérées, plus que certains fonctionnaires si on calcule ce qu’on gagne par spectacle.

 

Avez-vous déjà eu des propositions indécentes ?

Oui bien sûr ; j’ai eu beaucoup de propositions indécentes quand on va dans les provinces à l’intérieur du pays pour des spectacles. C’est très choquant. Il y a des gens qui viennent nous voir après nos spectacles pour nous demander de passer la nuit avec eux en nous proposant de fortes sommes d’argent. Cela nous fait beaucoup mal car c’est un manque de respect et un manque de considération envers la femme. Tout ce que nous faisons sur scène, c’est juste pour émerveiller le public.

 

Qu’avez-vous à dire aux jeunes filles qui veulent se lancer dans la danse ?

Je les encourage dans ce sens tout en leur disant de faire beaucoup attention afin d’éviter certains pièges.

 

Est-ce vrai que certaines danseuses entretiennent des relations amoureuses avec leurs artistes ?

Il y a des cas qui existent. Je ne trouve pas d’inconvénient à cela, rien ne prouve qu’ils ne sont pas destinés à se marier.

 

Entretenez-vous une relation amoureuse avec un artiste ?

(Eclat de rire) … Moi non. Je n’ai jamais fait cela avec les artistes que j’accompagne sur scène. Par exemple Agozo me considère comme sa fille mais certains pensent autrement.

 

Quels sont les souvenirs qui vous ont le plus marquée ?

Une fois, j’ai accompagné des artistes à Pabré et cela n’a pas été facile. Nous avons fait le chemin de Pabré jusqu’au quartier Tampouy à pied autour de deux heures du matin. Il y a des artistes qui ne respectent pas leur engagement par rapport à nos cachets. On s’entend sur un montant et après le spectacle, ce n’est pas ce qu’ils nous donnent. Il y a certains qui veulent nous priver de ce que nous gagnons sur scène. Nous courons des risques sur scène et avons aussi notre avenir à assurer.

 

Quel est votre rêve ?

Mon rêve est d’entreprendre dans le commerce pour être reconnaissante envers ceux qui m’ont aidée. Comme le dit Smarty, il faut éviter de parler de ses projets. Je m’en tiens à cela.

 

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

Je suis célibataire sans enfant.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans la danse ?

Je vais l’encourager et lui prodiguer des conseils afin qu’il emprunte la bonne voie en étant dans le show-biz, car son bonheur est le mien.

 

Quel est votre message à l’endroit de vos fans ?

Je les remercie et je leur demande de continuer de nous soutenir. Et je vais travailler davantage pour les égailler.

 

Est-ce que les mélomanes pourraient vous retrouver un jour dans la chanson ?

Mon entourage m’encourage dans ce sens mais je ne l’ai pas en projet pour l’instant. Mais, on ne sait pas ce que le destin nous réserve.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

Il faudrait que les gens sachent que la danse est un métier qui nourrit son homme et qui nous divertit en même temps. Je vous dis merci pour cette approche afin de comprendre davantage ce que nous faisons.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

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