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SINGUILA, ARTISTE-MUSICIEN: « Le Burkina Faso c’est un pays que je n’oublierai jamais »

 Singuila, de son vrai nom Bedaya N’Garo Singuila, né le 19 septembre 1977 à Suresnes, est un chanteur de R&B français. Il commence sa carrière en 1999 et compte six albums dont le tout dernier intitulé « Dans ma bulle » est sorti en avril 2022. L’artiste franco-congolais Singuila était au FEMUA du 25 au 30 avril 2023 à Abidjan. A quelques heures de sa montée sur la scène pour son spectacle, il nous a accordé une interview. Lisez plutôt.

Evasion : Comment va Singuila ?

Singuila va très bien. Surtout si je suis en Côte d’Ivoire, tout va bien. Je rends grâce à Dieu, car il fait des merveilles.

 

C’est quoi  le FEMUA pour vous ?

Le FEMUA, c’est une très bonne cause, un très grand festival. La musique attire énormément du monde. Elle séduit et rassemble. Magic Système, initiateur de ce festival, a eu l’idée d’associer à ce festival, des causes très importantes. Le FEMUA 15 par exemple, c’est l’agriculture et la sécurité alimentaire, qui sont des choses très importantes parce que c’est la base de la santé. Intéresser donc les gens à ces deux sujets dont l’intitulé peut paraître très peu compliqué, mais grâce à la musique, c’est à coût de génie qu’on l’a réussi.

 

Qu’est ce que allez nous proposer comme spectacle cette nuit ?

Ce que nous promettons cette nuit, c’est de donner un gros show aux festivaliers. J’ai vu la liste des artistes, il y a de très bons artistes. J’ai suivi des répétitions et rencontré certains musiciens que je connaissais, des ingénieurs de sons et des techniciens. Vous avez la crème de la crème donc, venez vivre de bons moments.

 

Vous aimez la musique RAP ?

(Rires) Il y avait des rappeurs qui étaient très forts. Je ne me sentais pas de progresser une âme de rappeur. J’étais plus porté dans la mélodie en réalité. C’est vrai que j’écoute le rap à fond et c’est l’une des musiques que j’écoute le plus au monde. Mais en termes de créativité, je suis plus porté sur la mélodie. Quand on dit que je suis un artiste du R&B, je m’inspire de la musique africaine, latine, asiatique, etc. Tout ce qui peut m’enrichir musicalement, moi, je prends.

 

Comment avez vous fait pour que le premier album musical ait un succès ?

« On ne vit qu’une fois », était mon premier album. C’est énormément de la pression parce qu’on arrive pour la première fois sur le marché et cela fait des années qu’on bosse nos projets et nos styles. Mais en réalité, on ne sait vraiment pas comment notre projet va être reçu par le grand public. J’ai eu la chance d’être très bien entouré par mon confrère, qui est lui-même un musicien, monsieur Silka, mais aussi par l’équipe du sectérat avec qui, nous sommes devenus par la suite une famille. Ils m’ont beaucoup fait profiter de leurs expériences, de leurs forces pour pouvoir atteindre les médias qui par la suite, m’ont joué et ont permis un pont entre la musique et le public. Ils m’ont aussi coaché au niveau de la direction artistique. C’est lui qui a donné ce premier album qui a été bien reçu par le public et les critiques qui ont même permis à Singuila de revenir en Afrique.

 

Quel rôle Dave joue dans votre carrière ?

Lui c’est un autre frère, parce que j’ai deux frères. Il y a Silka et celui avec qui vous me voyez partout, c’est Dave. Dave, déjà, on peut dire que c’est la face cachée de Singuila parce qu’il est à l’origine de certaines de mes chansons et compositions d’instrus. Il a écrit certains textes avec moi. C’est lui qui est dans la direction artistique du projet et assure aussi la partie business.

 

Gardez-vous des bons souvenir de Ouagadougou ?

Ouagadougou, c’est beaucoup de souvenirs pour moi et j’en garde quelque chose de fort. Le public de Ouaga est très passionné. Pendant le show, à un moment, on a eu un souci parce qu’il y a un des câbles qui a été retiré et du coup, l’électricité est coupée. Mais le public a fait sorti les téléphones, allumé les flashs et commencé à chanter certains morceaux. C’était un moment que je n’ai vécu nulle part ailleurs. C’était incroyable. Je me suis dit que ça c’est un pays que je n’oublierai jamais.

 

Parlez-nous de votre featuring avec Cherifa Lona ?

Pour Cherifa Lona, en fait, on n’a pas fait de featuring. Nous avons, Dave et moi, composé et écrit pour Cherifa Lona. L’ancien boss du Capitol, nous a appelés pour le projet de Cherifa, nous étions même en vacances. Il nous a dit, il y a la gagnante de Pop star, je crois, qui est en train de faire son album et il faut absolument qu’il y ait ta touche dessus. Tu as des textes qui vont parler à une partie des femmes. Tu vas aller dans des thématiques assez piquantes que d’autres artistes n’oseraient pas aborder. Donc, viens écouter Cherifa, parle avec elle et tu en sortiras quelque chose de bon. C’est ce qu’on a fait. On a rencontré Cherifa et quand elle nous a rencontré sa petite vie, on a pioché des mots. On lui a dit que cette histoire-là, c’est plutôt ça qu’on racontera dessus. C’est de cette manière, qu’on doit avoir le problème. Quand on lui a fait écouter la chanson qu’elle n’avait pas encore écouté et qu’on avait composé d’autre côté, elle s’est mise à pleurer. Et quand elle a pleuré, le producteur a dit OK, c’est bon.

 

Parlez nous de votre coaching aux concours musical THE VOICE AFRICA ?

C’est beaucoup de responsabilité parce qu’ils peuvent aimer une chanson, un artiste mais ce n’est pas dit que parce que j’arrive à faire mes propres chansons, que j’arrive à coacher quelqu’un qui a un autre style et l’amener vers là où il lui faut exactement. Moi-même, je n’ai pas fait d’école musicale. Donc mon seul coach à moi, c’étaient mes expériences. Je me suis servi de mes expériences, de la sensibilité et de mon instinct. J’ai essayé de donner mes conseils du mieux que je pouvais. Je leur ai appris à gérer le côté humain et le stress parce que c’est énormément de stress de voir beaucoup d’autres jeunes talentueux qui peut-être, méritent tous autant qu’eux. Ils sont assis côte-à-côte, ils rigolent ensemble mais en réalité, chacun vise la place de l’autre. C’était très dur et beaucoup étaient loin de chez eux, c’était en Afrique du Sud, parce que c’était THE VOICE AFRICA. Ils étaient loin de leur famille, leur ami, leur mari ou femme, c’était vraiment compliqué. Malgré tout, ils devraient rester focus, ils devraient évoluer. J’étais là, et coach, et parent. Mais c’était très fort parce que ça noue de vrais liens.

 

Parlez-nous de votre chanson « Docteur Love » ?

« Docteur love », ça s’est passé pendant le premier mois de confinement. J’ai reçu sur mes réseaux des questions des fans qui me parlaient de leurs problématiques amoureuses. La plupart relevait des difficultés avec leurs époux ou épouses et me demandaient si je croyais vraiment à l’amitié entre un homme et une femme. Je me suis dis qu’au lieu de répondre aux questions une à une, je vais faire des lives sur Instagram et je vais inviter tout le monde à venir et nous allons traiter les sujets ensemble. Il n’y aura pas uniquement mon point de vue, il y aura le point de vue de tout le monde surtout ceux qui ont vécu une histoire pareille. Au fur et à mesure que nous échangions, les gens m’appelaient docteur et ce nom est resté. C’est ainsi qu’on les a intitulés « Docteur love » puisque c’était par semaine qu’on faisait et naturellement quand l’album est arrivé, on l’a intitulé « Docteur Love ». Cela m’étonne que partout où je vais, les gens ne m’appellent plus « Rossignol » mais plutôt « Docteur love ».

 

Votre chanson « Rossignol » a eu tellement de succès. Comment l’avez vous composée ?

On était au Niger, on faisait un tour dans un club de la place et on écoutait des musiques qu’on ne connaissait pas forcément. Mon frère Dave était inspiré et il a dit qu’il y avait un bon vibe, il fallait absolument que je compose quelque chose et ça sera un bon hit. J’ai dit OK. Quand on est rentré à l’hôtel, il s’est mis sur sa machine et il a composé quelque chose. Il vient me déranger dans ma chambre et je lui ai dit que je n’avais pas la tête à écrire. Il dit non, si tu te concentres, on aura quelque chose de beau. C’est finalement, en rentrant sur Paris, que j’ai essayé de bosser dessus et je n’avais toujours pas l’inspiration. Ma mère m’envoie faire des courses et je me suis dit que c’était une occasion pour prendre une pause parce que je n’avais vraiment pas l’inspiration. Quand je suis descendu pour faire ses courses, j’ai vu un oiseau se poser sur une fenêtre. Dans ma tête, j’ai pensé à rossignol et en même temps, la mélodie est venue. Le texte est venu tout seul en allant faire les courses. J’avais mon téléphone et c’est avec ça que j’ai enregistré tout le texte et à mon retour, tout était prêt. J’ai donné les courses à maman, je suis entré dans mon studio et j’ai enregistré. Pendant que je le réécoutais, ma mère est entrée et a demandé si c’était une nouvelle chanson. Elle me regarde, elle sourit et me dit que tu es un vrai artiste. Et quand elle me dit ça, je dis Ok. J’envoie à Dave. Je l’ai senti chaude patate parce que Dave ne fait jamais de compliments. L’histoire, vous la connaissez.

 

Vous chantez beaucoup d’amour dans vos chansons, pourquoi cela ?

L’amour pour moi, c’est tout. C’est pour ça je me couche la nuit, je me réveille le matin, je cours toute la journée, je chante, etc. L’amour, c’est vraiment tout.

 

Vous êtes un tombeur de femmes, un Don Juan alors ?

On a tous une étiquette. Certaines peuvent être plus intéressantes que les autres. Don juan, ce n’est pas forcément intéressant entre guillemet. Mais ça peut satisfaire l’adolescent que j’étais, fan de James Brown, tout ça. Maintenant pour la partie mature, c’est un peu plus compliqué parce que les femmes se méfient des hommes comme moi-même si je n’avais pas l’étiquette de don juan, de docteur love ou rossignol. Il y a quand même le fait que je suis un artiste, je voyage beaucoup et on nous prête beaucoup de rumeurs. Ce n’est par rassurant, donc je vous comprends.

 

Comment faites-vous pour être toujours joyeux ?

Il faut vivre sa passion à 200%. Quelque soit ton kiff, fais-le à 100%. Si tu veux l’excellence, la recette c’est le travail et démarque toi dans ce que tu fais. Je vous remercie.

 

Interview réalisée à Abidjan par Evariste Télesphore NIKIEMA

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