Au fil des semaines

REGLEMENTATION DES INTERVENTIONS DES AGENTS PUBLICS DANS LES STRUCTURES PRIVEES DE SANTE: Une opération de salubrité publique

C’est une véritable thérapie de choc que le gouvernement tente d’appliquer à la gangrène  de l’intervention des agents publics de santé de l’Etat dans les structures privées. En effet, le Conseil de ministres, en sa séance hebdomadaire du 6 juillet 2023, a adopté un rapport portant modalités d’intervention des agents publics dans les structures privées de santé. Ce décret permet, comme il ressort dans le compte-rendu du Conseil des ministres, de clarifier les interventions des agents publics de santé dans le secteur privé, de minimiser les conflits d’intérêts, d’améliorer la disponibilité des agents publics dans les structures publiques de santé et d’améliorer l’accès équitable des populations, toutes catégories sociales confondues, aux services de santé de qualité. C’est donc un véritable ouf de soulagement pour les malades et leurs accompagnants qui font le plus souvent face à des attentes interminables devant les bureaux des médecins et autres agents de santé dans les hôpitaux et autres centres de santé, qui les désertent tout simplement pour aller se remplir les poches dans les cliniques privées.  Le pire est que certains agents de santé, toute honte bue, n’hésitaient pas à s’ériger en concurrents des centres de santé publics en renvoyant leurs patients dans les structures privées où ils exercent afin de bénéficier des soins escomptés quand ils ne refusent pas les résultats d’examens obtenus dans des laboratoires autres que ceux qu’ils ont recommandés et avec lesquels ils entretiennent des relations pour le moins coupables.

 

Il n’est jamais trop tard pour agir dans le sens du bien

 

C’est donc à ce fléau qui remet en cause le serment d’Hippocrate, que le gouvernement de la Transition s’attaque et on ne peut que l’applaudir à tout rompre, dans la mesure où il est dans son rôle de protéger l’intérêt général et surtout de défendre les plus démunis. Cela dit, l’on peut d’ailleurs s’étonner que l’Ordre des médecins du Burkina Faso ait attendu que le gouvernement le devance sur ce terrain. Mais qui sait ; sans doute cette vieille pratique était-elle au-delà de ses forces ! En tout cas, l’organisation en Ordre répond au souci premier de garantir l’orthodoxie des pratiques dans des corps de métiers qui peuvent constituer un danger pour la société en cas de défaillance. Toutefois, il n’est jamais trop tard pour agir dans le sens du bien. C’est pourquoi on peut espérer que la faîtière des médecins et les autres organisations des agents de la santé, accompagneront cette courageuse décision gouvernementale qui, certainement, ne manquera pas de provoquer des grincements de dents dans les milieux de la santé où certains agents semblent avoir troqué la blouse blanche contre le costume des délinquants à col blanc.    Cela dit, tout en félicitant le gouvernement pour sa volonté de mettre de l’ordre dans les interventions des agents publics de santé dans les structures privées, il convient de l’encourager à aller au-delà, pour mettre les moyens à la disposition des structures de contrôle et faire en sorte que force reste à la loi. C’est véritablement à ce moment que l’objectif sera atteint et cela, au grand bonheur des populations dont le premier des besoins essentiels demeure la santé.

 

P.K

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