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PROPHETE JOSUE, CHANTRE: « Il y a beaucoup de fous que j’ai délivrés dans ce pays »

Compaoré Moussa Josué à l’état civil, Prophète Josué est l’un des chantres burkinabè les plus convoités sur la scène musicale par les promoteurs de spectacles. Originaire de Saponé à quelques encablures de Ouagadougou, il est auteur de quatre albums dont « Wend fangré » en 2010, « Wend laafi kuuni » en 2012, « Shalom sillion » en 2016 et le dernier en date en 2019. A travers cette interview qu’il a bien voulu nous accorder au sein de son temple à Zagtouli, le chantre nous parle de sa carrière musicale, de son quotidien, des difficultés rencontrées, présente son cinquième album qui sortira d’ici fin 2020, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

 

Evasion : comment allez-vous ?

Prophète Josué : on essaie de se maintenir malgré les difficultés rencontrées dans l’évolution de notre carrière artistique. Mais je rends grâce à Dieu.

 

Comment avez-vous vécu la période de confinement qui a bloqué les activités culturelles suite à la crise sanitaire liée au coronavirus ?

 

Difficilement comme les autres artistes. Toutes les activités étaient bloquées parce qu’il fallait respecter les mesures-barrières imposées par les autorités sanitaires. Que ce soit au niveau des cultes ou des spectacles, il fallait éviter les regroupements, je crois que la santé passe avant tout.

 

Quel bilan faites-vous de votre carrière musicale qui a quatre albums au compteur ?

 

C’est un bilan satisfaisant marqué par des spectacles à travers le Burkina Faso et la sous-région. Ça fait chaud au cœur de voir le public pleurer quand je suis sur la scène. Des gens sont venus me dire qu’après avoir suivi mes concerts, ils ont eu la paix du cœur.

 

Pouvez-vous nous parler de votre nouvel album qui sort bientôt ?

 

L’album sortira d’ici la fin de cette année 2020. Il sera un peu différent des précédentes sorties discographiques de par les thèmes abordés. Hormis les chansons traditionnelles d’actions de grâce et d’évangélisation, je parle de cohésion sociale, de tolérance, du vivre-ensemble et du vécu quotidien.

 

Quelle est votre source d’inspiration ?

 

Souvent, je reçois les chansons en songe. C’est la force divine. Moi je ne m’asseois pas pour composer mes chansons.

 

Et quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre carrière ?

 

Les difficultés sont nombreuses, ça ne manque pas. La rareté de producteurs est l’une des difficultés majeures. Ensuite, il y a le volet promotionnel et c’est l’occasion pour moi de réitérer mes sincères remerciements à l’ensemble de la presse burkinabè, plus particulièrement au magazine Evasion qui, depuis plusieurs années, accompagne les artistes. Je vous souhaite prospérité et longue vie. Je reste ouvert à toute proposition de collaboration. J’ai des scénarios de clips mais les moyens financiers font défaut. Pour réaliser un clip professionnel qui puisse passer au plan international, il faut prévoir un budget qui tourne autour d’un million de nos francs. Je crois que si j’ai du soutien, le Burkina Faso brillera musicalement. Ailleurs, il y a des chantres qui font la fierté de leur pays hors des frontières.

 

N’êtes-vous pas un philanthrope car généralement vous distribuez gratuitement vos CD au lieu de les vendre ?

 

C’est l’œuvre de Dieu, l’argent n’a pas d’importance à ce niveau. Il y a des gens qui veulent écouter mes messages mais qui malheureusement, n’ont pas de moyens ; il ne faut pas les priver de cela. L’essentiel pour moi est de toucher le maximum de personnes, et voilà qu’à chaque fois que j’ai des concerts, les salles sont pleines à craquer.

 

Mais comment arrivez-vous à gérer votre programme marqué par les concerts et les séances de culte ?

 

C’est aussi une question d’organisation. Mais souvent, ce n’est pas facile. Je gère sept églises et un centre de délivrance situé à Tanghin-dassouri.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Il est marqué par les séances de culte, de délivrance, de rendez-vous d’émissions et des concerts. Souvent, c’est difficile de trouver un petit temps pour sa petite famille.

 

Quel est votre message à l’endroit de nos lecteurs ?

 

Je demande au peuple burkinabè de cultiver le vivre-ensemble sans accorder une importance à l’appartenance politique. Nous devons unir nos forces pour bâtir notre cher pays.

 

Quand des gens tombent en transe lors de vos concerts ou cultes, n’est-ce pas des scènes de montage ?

 

(Il éclate de rire)… Non tout sauf ça. On ne peut en aucun cas s’amuser à ce jeu. Il y a beaucoup de fous que j’ai délivrés dans ce pays, je n’ai pas besoin de faire de la publicité. Il y a des vidéos qui l’attestent. Si vous avez un cas compliqué, emmenez le moi, vous verrez l’œuvre de Dieu, c’est ce que j’ai comme réponse.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

 

Je suis marié et père de six enfants.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Je vous remercie pour votre approche afin de me faire connaître davantage au public. Je souhaite la paix pour le Burkina Faso.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

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