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LA PAPA (Artiste musicien): « Chacun est fou à sa manière »

La Papa à l’état civil Siaka Koné est originaire de Nounan dans la région de la boucle du Mouhoun. C’est à Bobo-dioulasso qu’il a grandi plus précisément au quartier à yéguéré. Après une expérience au sein de plusieurs formations musicales dans la ville de Sya, il entame une carrière solo dès 2007. Après dix années de recherches, l’artiste atypique de l’Ouest du Burkina vient de signer son premier opus sous la houlette du producteur français Benoit. De passage à Ouagadougou, il a bien voulu nous accorder cette interview à travers laquelle il parle de son parcours, de sa rencontre avec le producteur, de son album « Siradjan tama » et de ses ambitions. Lisez plutôt. 

 

 

Evasion : comment vas-tu ?

La Papa : je me porte à merveille. Je vous dis merci d’être passé me voir dans mon fief.

Qu’est-ce qui justifie ton choix pour le reggae ?

Dès le bas âge j’ai été bercé par cette musique. J’aimais écouter des devanciers comme Tiken Jah, Alpha Blondy, Blach Uhuru et bien d’autres.

 

Pourquoi n’as-tu pas obéit à tes parents qui étaient contre ton option pour la musique ?

 

Cela ne veut pas dire que je suis têtu. C’est quand j’ai commencé à faire les dreadlocks que les parents m’ont interpellé. J’ai essayé de faire comprendre à ma mère que c’est juste un style et qu’il ne faut pas tenir compte des préjugés.

 

Tes dreadlocks durent combien de temps car ils sont spéciaux ?

 

(Il éclate de rire…..)  Cela fait plus d’une décennie que je les porte. J’attire des regards et c’est ça aussi ma personnalité.

 

Peux-tu nous parler de ton album « Siradjan tama » ?

 

C’est une œuvre qui a été conçu à cheval entre Bobo-dioulasso et la France. Ici au Burkina j’ai travaillé avec Big De Salle et Sisko. L’œuvre relate mon aventure à travers l’Afrique. J’ai traversé le Togo, le Ghana, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Mali et bien d’autres pays. Ça n’a pas été facile pour moi dans ce périple mais je pense que dans la vie il faut toujours essayer.

 

Que cherchais-tu à travers tous ces pays ?

 

Je suis allé à l’école de la vie. J’étais un apprenti-chauffeur de gros camion. La musique est en moi et c’est pourquoi je n’ai continué dans la conduite de véhicule.

 

Quel a été ton parcours musical ?

 

Dans le ghetto à Bobo-dioulasso, j’ai commencé par les interprétations des chansons de mes idoles. Ensuite j’ai intégré des orchestres mais malheureusement les groupes ne durent pas longtemps au Burkina. C’est bien dommage. En 2007 j’ai décidé de m’engager dans une carrière solo.

 

Comment s’est faite la rencontre avec Benoit ton producteur qui est un Français ?

 

C’est par hasard qu’on s’est rencontré dans la ville de Sya. Il a suivi une de mes prestations et il est tombé sous le charme de ma musique. Après il m’a permis d’enregistrer mon premier album ici au Burkina et finalise en France.

 

Que penses-tu des jeunes Bobolais ?

 

Il y’a eu des stéréotypes les traitant de paresseux. La jeunesse de cette ville est très battante. Leur vie ne se limite pas à prendre le thé devant les concessions.

 

Quels sont les thèmes que tu abordes dans ton album ?

 

Je parle de l’amour pour son prochain, de la bénédiction des parents, du destin.

 

Quel est ton message à l’endroit de tes fans ?

 

Je leur dis merci pour leur soutien multiforme. Je tourne beaucoup dans des festivals en Europe grâce au concours de mon producteur et je pense avoir du temps pour des spectacles dans mon pays, me faire mieux connaitre chez moi et mieux positionner mon album à travers le Burkina et la sous-région.

Que va être fait justement pour la promotion de cet album ?

 

L’œuvre est disponible en France, au Niger, au Mali et ici au Burkina. Bientôt nous allons organiser la soirée de dédicace et une tournée promotionnelle.

 

Qu’est-ce qui justifie ton surnom La Papa ?

 

C’est un signe de respect. Tout un chacun prie Dieu pour avoir une longue vie et un jour ou l’autre, on sera un papa. Je l’ai mis au féminin pour rendre hommage à la femme et je trouve aussi que ça sonne mieux dans mes oreilles. Les gens adorent cela et je pense que c’est l’essentiel.

 

Qu’en dis-tu lorsqu’on traite les rastas de fous ?

 

Chacun est fou à sa manière.

 

Rasta et drogue vont-ils ensembles ?

 

Rasta et drogue ne vont pas ensembles mais rasta et ganja vont ensembles. Il ne faut pas confondre les choses. Le ganja est une herbe naturel sans nicotine ni goudron et ce n’est pas une drogue.

 

Quel est ton mot de la fin ?

 

Je vous dis merci pour cette considération à mon égard. Je demande aussi à la presse d’avoir un regard sur les artistes qui sont à Bobo-dioulasso. Tout ne se limite pas à Ouagadougou.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

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