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KING GUIRO, ARTISTE MUSICIEN-HUMORISTE: “Chaque citoyen à son niveau, peut apporter sa contribution pour le retour de la paix au Faso »

King Guiro à l’état civil Issouf Guiro est un jeune artiste musicien originaire de la région du Nord plus précisément de Ouahigouya. Issu d’une famille de chansonniers, il a grandi entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Passionné de musique depuis la tendre enfance, il côtoie sa tante qui est une chansonnière et l’accompagnait lors de ses différentes prestations au cours des cérémonies traditionnelles. Ayant choisi le reggae, le rap et le tradimoderne comme style de musique, King Guiro sort son premier opus « Mon pays » en 2019 et enchaîne la réalisation de trois singles dont le dernier en date est « Pawa na yilé ». A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, ce mécanicien d’engins lourds de formation nous parle de sa passion pour la musique, de ses débuts, des difficultés rencontrées, dresse un bilan à mi-parcours de sa jeune carrière, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

Evasion : Comment allez-vous ?

 

King Guiro : Je vais très bien. On essaie de s’accrocher pour faire évoluer les choses.

 

Comment vous vous-êtes retrouvé dans la chanson ?

 

La musique est une passion depuis la tendre enfance. Je suis issu d’une famille de chansonniers et j’ai eu la chance de côtoyer une tante qui était fréquemment sollicitée lors des cérémonies de grandes réjouissances dans notre région. Au fil du temps, j’imitais quelques stars africaines de la musique et par la suite, je m’y suis retrouvé en tant qu’artiste. Ça été un processus de longue haleine avant mes premières séances de studio.

 

Pourquoi le choix du reggae et du rap ?

 

Ce sont des styles musicaux à travers lesquels je me sens très à l’aise pour dénoncer les tares de notre société contemporaine et des faits de notre vécu quotidien. Le reggae et le rap sont des musiques d’engagement pour dire haut ce que certains pensent bas.

 

Etes-vous satisfait du bilan de votre jeune carrière ?

 

Après quatre ans de carrière, je tire un bilan de satisfaction. Les choses évoluent avec le rythme et je pense que je ne suis pas loin d’atteindre mon objectif.

 

Et quelle est la difficulté majeure d’un jeune artiste comme vous ?

 

La difficulté majeure est le manque de financement. J’ose croire que les choses vont changer avec de nouveaux visionnaires de notre show-biz.  Il est vraiment difficile pour un jeune artiste de s’autoproduire et de prendre en charge le financement de tout le processus.

 

Comment arrivez-vous à financer votre carrière musicale ?

 

Je suis un mécanicien de formation avec la spécialisation en engins lourds. C’est de ce boulot que je tire ma principale ressource financière.

 

Quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Elle évolue très bien mais le hic se situe au niveau de la thématique. Les artistes mettent plus avant le rythme au détriment des thèmes abordés alors que notre musique doit éduquer, éveiller les consciences et conseiller. C’est bien dommage car une bonne éducation est la base de tout développement.

 

Quels sont vos projets ?

 

Les projets sont énormes. En ce qui concerne la musique, je m’active pour la promotion de mon single « Pawa na yilé » ; il y a le nouveau clip qui est en phase de finalisation. Et je dois de boucler le prochain album d’ici la fin de cette année. J’ai également un projet dans le domaine de l’humour avec la réalisation de séquences vidéo.

 

Comment arrivez-vous à concilier la musique, l’humour et la mécanique ?

 

(Il éclate de rire)… C’est une question d’organisation. Quand on a la volonté de faire quelque chose, quelles que soient les difficultés, on y arrive toujours.

 

Peut-on savoir votre quotidien ?

 

Mes quotidiens ne se ressemblent pas, ils évoluent en fonction du cours normal de la vie. Tantôt c’est la musique qui domine, tantôt c’est le garage ou l’humour.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

Pour l’instant, je dirai que c’est à moitié.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

Je leur dis infiniment merci pour leur accompagnement depuis le début de ma carrière. Ce sont les fans qui font l’artiste. Je leur donne rendez-vous dans quelques mois avec le nouvel album qui sera entièrement enregistré en live. Mais en attendant, qu’ils prennent le temps de bien savourer le nouveau single.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

 

Je suis marié et père de trois enfants.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décide de suivre vos pas dans la musique ?

 

Cela me ferait plaisir. Je vais l’encadrer afin de lui permettre un bon déroulement de sa carrière.

 

En tant qu’artiste, qu’avez-vous à dire face à la crise sécuritaire que traverse le Burkina Faso ?

 

C’est ensemble, main dans la main que nous allons vaincre le terrorisme. Chaque citoyen à son niveau peut apporter sa contribution pour le retour de la paix et la restauration du territoire national.

 

Quel est votre mot de la fin ?

 

Je dis merci à toute l’équipe d’Evasion pour cette approche envers ma modeste personne. Je souhaite le retour de la paix dans mon pays.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

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