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FADEN, ARTISTE MUSICIEN: « La Covid-19 a freiné notre positionnement sur le marché international»

Faden, à l’état civil Oumar Ganou, est la nouvelle coqueluche de la musique burkinabè. Originaire de Sibi, dans la province du Boulkiemdé au Centre-Ouest du Burkina Faso, il rejoint quelques années plus tard, sa génitrice à Ouagadougou pour poursuivre ses études secondaires. Né d’une famille d’artistes, son oncle n’est autre que Sam Sinaï, l’auteur de la célèbre chanson « Polio ». Passionné de musique depuis la tendre enfance, il est révélé au grand public à travers le groupe de rap Sarakan avant d’entamer une carrière solo après la dislocation du groupe. L’artiste fait revirement de style musical avec un premier album « Grain d’espoir », sorti en 2019 et qui le positionne déjà sous les feux des projecteurs. A travers cette interview qu’il a bien voulu nous accorder au lendemain de son brillant concert du 16 octobre dernier, l’artiste revient sur son parcours, sur le  succès de l’album, dévoile ses projets, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt !

Evasion : comment allez-vous ?

 

Faden : Je me porte à merveille.

 

Comment vous vous-êtes retrouvé dans la chanson ?

 

La musique m’a été transmise par mon oncle Sam Sinaï.

 

Qu’est-ce qui justifie la dislocation du groupe Sarakan qui vous a révélé au grand public ?

 

J’ai commencé la musique dans le rap avec le groupe Sarakan que j’ai formé avec un ami d’enfance. Il s’agit de Menfil’s Balla. Nous avons fait un album et un maxi.  Le problème, c’était de l’autoproduction et ce n’était pas facile. Quand rien ne marche, il faut tout faire pour que ça marche. C’est ce qui a été à la base de la dislocation du groupe. Chacun devrait se chercher. Chacun s’est retrouvé dans le domaine de la radio, lui il était animateur et moi technicien. En 2014, je me suis dirigé vers Bobo-Dioulasso, toujours dans le domaine de la radio, à Radio LPC. Ensuite, je suis revenu à Ouagadougou pour entamer une carrière solo.

 

Quels sont vos rapports actuellement avec votre binôme de Sarakan ?

 

On a de très bons rapports. Il n’hésite pas à m’appeler pour me donner des conseils. On se dit tout comme au bon vieux temps.

Votre premier album est un véritable succès. Est-ce une chance ou une charge ?

 

C’est une chance et non une charge. C’est l’aboutissement d’un travail acharné. Les années antérieures, il y a eu du boulot pour en arriver là. Avant, je ne chantais pas, j’étais un rappeur. Je me suis formé à la guitare, au solfège et au chant. Je pense que la perfection est née de là.

 

Du rap à un revirement de style musical, pourquoi cela ?

 

Le métier de la radio m’a beaucoup appris. J’y ai écouté énormément différents styles de musique. Cela m’a aidé dans le choix de mon nouveau registre. Cela ne veut pas dire que le rap ne paye pas.

 

Quelle est la particularité de « Grain d’espoir » ?

 

C’est la maturité que contient cet album. Il y a des chansons comme « Confession » qui rendent hommage à la femme, « Gnongo » qui parle de l’exil et bien d’autres titres.

 

Pouvez-vous nous dire le secret du succès de votre récent concert live au CENASA ?

 

D’abord, je remercie tous ceux qui ont fait le déplacement y compris la presse ainsi que ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réussite de cet évènement. C’est le résultat d’un travail de longue haleine. C’était une façon pour moi de rencontrer mes fans, les remercier et leur prouver ce que je vaux sur scène. Et c’est ce qui s’est produit le 16 octobre dernier au CENASA.

 

Et quel bilan faites-vous de cette jeune carrière solo ?

 

C’est un bilan très positif et je rends grâce à Dieu.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

Oui, je vis pleinement de mon art.

 

Que rencontrez-vous comme difficulté majeure ?

 

Je ne rencontre pas de difficulté majeure, il n’y a pas de pression. Je fais les choses à mon rythme et comme je les sens.

 

Quels sont vos projets ?

 

Je prépare déjà le deuxième album avec de grosses surprises. Mais bien avant cela, il y a des clips qui sont en préparation.

 

Pouvez-vous nous parler de votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

L’évolution est très positive, contrairement aux années antérieures. Il y a beaucoup de choses qui ont changé. La mentalité de ceux qui soutiennent notre musique a aussi changé, les mélomanes se déplacent massivement à nos concerts. Avant, ce n’était pas le cas, et c’est à féliciter. La musique burkinabè commence à traverser les frontières.

 

Et que faites-vous pour vous positionner au plan international ?

 

Mon équipe travaille pour avoir des contrats à l’extérieur. La Covid-19 qui a touché toute la planète a freiné notre positionnement sur le marché international mais les choses sont en train de reprendre. Il y a de l’espoir que tout ira bien.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Je passe ma journée comme tout citoyen. La journée, je suis avec des amis ; ensuite, je travaille avec mes musiciens à la maison et, les soirs, je me défoule quand je ne suis pas en concert.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

 

(Il éclate de rire) … Je suis célibataire sans enfant mais mon cœur est déjà pris.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

Je les remercie d’être là depuis le début de ma carrière jusqu’à maintenant.

 

Votre mot de la fin ?

 

Merci à Vivéro production qui est ma maison de production et à tout mon staff. Merci à Evasion.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

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