Créé il y a à peine une dizaine d’années, le groupe VOX UNITA est aujourd’hui en pole position et est considéré comme l’un des meilleurs groupes gospel du Burkina Faso et de la sous-région. Sous la houlette de leur Maestro Domonique Bamogo du label Vox Production, la formation s’est vite hissée sous la plus haute marche du podium avec leur tout premier opus « Louez Jésus », sorti en 2019. D’autres singles à succès ont également été proposés aux mélomanes ainsi que des collaborations avec Onel Mala de la Côte d’Ivoire, Smarty, Stecko et Imilo Lechanceux. Après une participation au Prix Découverte RFI et leur nomination au Kundé 2021, le groupe s’est retrouvé sur plusieurs scènes tant au plan national qu’international.
A travers cette interview exclusive qu’ils ont bien voulu nous accorder, les musiciens de cette mythique formation reviennent sur l’idée de la création du groupe, le bilan de leur parcours, abordent les difficultés rencontrées, ouvrent une fenêtre sur leur concert live de ce vendredi 10 février au CENASA, à l’occasion de la 3e édition de leur concept « Mon année de bénédiction », jettent un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè et abordent sans détour d’autres sujets. Lisez plutôt.
Evasion : Comment allez-vous ?
Vox Unita : Nous allons très bien.
D’où est venue l’idée de créer le groupe ?
L’idée de créer le groupe est venue du constat de la forte consommation de musique chrétienne importée. Nous nous sommes par conséquent fixé pour objectif de faire des productions musicales qui puissent rivaliser avec celles des artistes chrétiens étrangers afin d’inverser la tendance et pourquoi pas exporter la musique burkinabè vers l’extérieur, donc vers le marché international.
Et comment s’est fait le choix des membres ?
Le choix des membres, qui constitue le groupe s’est fait d’une part, sur la base de la qualité vocale et musicale, et d’autre part sur des valeurs chrétiennes partagées.
Chaque membre évolue-t-il en solo ou chacun se consacre uniquement au groupe ?
Pour le moment, les artistes se consacrent uniquement à la carrière du groupe. Mais il n’est pas exclu que certains membres tentent une expérience en solo plus tard mais sous la coupe de notre structure de production qui est le label Vox Production. Pour le moment, tous les membres doivent continuer à progresser et aller au-delà de leurs limites.
Quel bilan faites-vous de
votre carrière ?
Le bilan est très satisfaisant car VOX UNITA fait partie aujourd’hui des meilleurs dans le domaine du gospel au Burkina Faso et dans la sous-région. Notre musique est même écoutée au-delà du spectre chrétien car nos compositions sont teintées de musique urbaine. Nous faisons donc de la musique chrétienne avec des rythmiques urbaines.
Après le premier album « Louez Jésus » qui a véritablement connu un franc succès, à quand la sortie de la prochaine œuvre discographique ?
Effectivement, notre premier album nous a véritablement positionnés sur le marché national et international. Nous rendons grâce à Dieu pour cela. Après le premier album, nous avons mis sur le marché du disque trois singles qui ont été bien accueillis par le public. Il s’agit de « Avec toi pour la vie », en 2021, « Il est digne », en janvier 2022 en featuring avec Onel Mala de la Côte d’Ivoire et récemment « Fils de Roi ». L’enregistrement du nouvel album est bouclé et il sortira en avril prochain.
Qu’avez-vous à dire à vos fans ?
Nous attendons de nos fans, leurs soutiens indéfectibles. Un artiste n’est rien sans ses fans. Ce sont les fans qui font les artistes.
Quelle est la difficulté majeure à laquelle vous êtes confrontés ?
Notre principale difficulté est d’ordre financier. Le domaine du gospel n’attire pas suffisamment les mécènes et les sponsors. Pourtant, la musique demande beaucoup de moyens.
A quand la prochaine édition de votre concept « Mon année de bénédiction » ?
Ça tombe bien car c’est une coïncidence avec cette interview que vous nous accordez. Vous avez vraiment le flair d’un bon journaliste. La prochaine édition de notre concept « Mon année de bénédiction » se tient ce vendredi 10 février sous le coup de 20h au CENASA. C’est un concert live pour rendre grâce à Dieu pour l’année écoulée et lui confier la nouvelle année. Nous sommes à notre troisième édition cette année.
Quel est le projet imminent qui vous tient à cœur ?
Le projet imminent qui nous tient à cœur est le lancement de notre second album, suivi d’un grand concert live dans l’une des plus grandes salles de Ouagadougou pour la célébration des 10 ans du groupe.
Quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?
La musique burkinabè a de beaux jours devant elle. Nous avons beaucoup d’artistes talentueux mais il nous faut redoubler d’ardeur pour nous positionner sur le marché international. Pour cela, nous Burkinabè devons nous mobiliser davantage derrière nos artistes. Si nous ne nous soutenons pas et ne valorisons pas nos artistes, personnes ne le fera à notre place.
Après la fructueuse collaboration avec le chantre ivoirien Onel Mala, y-a-t-il d’autres contacts en cours dans cette même dynamique ?
Oui, nous avons d’autres collaborations pour notre deuxième album. Nous faisons beaucoup d’ouvertures dans notre style musical. C’est dans ce sens que nous avons même des collaborations avec des artistes qui font la musique urbaine et ceux qui ne sont pas dans le gospel. Après Onel Mala, Smarty et Stecko, nous avons une création avec Imilo Lechanceux à découvrir en avril dans le nouvel album.
Qu’avez-vous à dire pour conclure ?
Nous invitons tous les mélomanes et les amoureux de la bonne musique à soutenir le groupe VOX UNITA, une formation artistique dont le talent n’est plus à démontrer et qui se bat pour le rayonnement de la musique burkinabè en général, et la musique chrétienne en particulier. Nous invitons le public à nous suivre sur nos différentes plateformes sur YouTube, Facebook, Instagram et Tik Tok. Seul le soutien du peuple burkinabè nous portera encore plus loin. Rendez-vous également ce vendredi 10 février à 20h pour nous voir en live du côté du CENASA. Encore merci au journal Evasion et que Dieu bénisse le Faso.
Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON