De façon crescendo, Elka 33, à l’état civil Ousmane Kaboré, s’est octroyé une place de choix dans la sphère musicale Ouest-africaine. Passionné de musique dès la tendre enfance, ce gendarme-chanteur fit ses premiers pas en tant que danseur avant de devenir chorégraphe de renommée à Koudougou et Bobo-Dioulasso. Auteur de cinq albums à succès, le concepteur de « Ya N’en 2 Foy », s’est confié à nous à travers cette interview qu’il a bien voulu nous accorder malgré son calendrier très chargé.
L’artiste revient sur son récent concert live du CENASA, parle de ses rêves, notamment celui de faire plus de grandes scènes au plan national et international, de son nouvel album, de ses projets et aborde sans détour d’autres sujets. Lisez plutôt.
Evasion : Comment allez-vous ?
Elka 33 : Tout va bien, il n’y a pas de souci.
Pouvez-vous nous parler de votre récente sortie discographique ?
C’est mon cinquième album qui est sorti, il a été lancé officiellement le 3 décembre 2023 et comporte sept titres. L’œuvre a été baptisée « Wend bénédo » ; ça veut dire en mooré « Dieu avec nous » et parle de l’actualité. En ce qui concerne les thèmes, je parle de la cohésion sociale, je rends hommage à nos disparus et galvanise les troupes au front. L’opus parle également de tous ceux qui œuvrent pour la paix de notre nation, le Burkina Faso.
Après cinq albums, qu’en est-il du bilan de votre parcours musical ?
Je peux dire que le bilan est positif. Si je continue dans la musique, cela veut dire qu’il y a une satisfaction quelque part. C’est vrai qu’en la matière, je n’ai pas encore atteint mes objectifs, mais ce n’est qu’une question de temps.
Quel est votre rêve ?
Mon rêve est de faire encore plus de grandes scènes au niveau national et international. Juste après la sortie du dernier album en date sur le marché discographique, j’ai décidé de tracer un nouveau chemin. Un chemin où mon objectif est de toucher encore plus le cœur des Burkinabè et le reste des mélomanes du monde entier.
En tant qu’élément de la Gendarmerie nationale et récemment déployé à Kaya, cela n’affecte t-il pas négativement votre carrière musicale, étant un peu éloigné de Ouagadougou ?
Quand on aime une chose, on se bat pour cette chose. Il y a très longtemps que j’ai dit cette phrase. C’est vrai qu’actuellement, je suis à Kaya mais je suis toujours au Burkina Faso. Les relations avec les amis et la presse continuent. Il y a le téléphone ; souvent, j’ai un temps pour tout organiser et j’ai mon staff sur place à Ouagadougou. Le récent concert que je viens d’organiser le 8 novembre au CENASA, c’est à partir de Kaya que j’ai tout organisé. Ce fut une belle aventure et un succès pour moi.
Qu’est-ce qui vous a motivé à organiser ce concert, le premier de votre carrière en live ?
A un moment donné de ma carrière, je me suis dit qu’il fallait organiser un concert live Elka 33. C’est bien vrai que j’avais des prestations par ci par là, mais il fallait réaliser ce rêve. Vu le contexte actuel de notre pays, je me suis dit que je ne pouvais pas organiser ce concert sans penser à une frange de la population, raison pour laquelle je l’ai placé sous le thème : « Ensemble, soutenons les orphelins et les veuves des FDS ». Ce fut un grand succès grâce à la presse, aux partenaires, aux fans et à ces personnes qui ont cru en moi depuis le début et qui croient toujours à Elka 33. Et c’est l’occasion pour moi de dire merci à ma hiérarchie qui m’a donné l’autorisation de faire la musique, au Dieu Tout-Puissant, à Siriki Zoundi PDG de Socoa Assurances, à Israël François Rouamba, à Arouna Kaboré depuis la Côte d’Ivoire, à mes frères d’armes et aux artistes, ainsi qu’à toi Kerson, le Chef du village.
Pouvez-vous nous parler de l’étape de Koudougou ?
Le prochain concert live est prévu pour le mois de mars si Dieu le veut. C’est mon fief et j’appelle les fils et filles de Koudougou et de toute la région du Centre-Ouest à m’accueillir car je viens leur dire merci, parce que tout a commencé là-bas. Il faut que la population de la cité du cavalier rouge sache que ça sera un concert live avec le même thème qu’à Ouagadougou. Je viens leur demander leurs contributions pour soutenir les orphelins et les veuves des FDS. Nos braves combattants se battent pour la défense de notre patrie. Ce sont des héros qui sont tombés les armes à la main.
Comptez-vous poursuivre cette aventure dans d’autres villes ?
C’est mon rêve. Et mon rêve ne va pas se limiter à là. Après l’étape de Koudougou, nous allons annoncer d’autres dates.
Qu’avez-vous à dire à vos fans ?
Merci pour leur confiance renouvelée. Chaque jour, j’ai de nouveaux fans ; qu’ils sachent que le meilleur reste à venir.
Quels sont vos rapports avec les autres artistes FDS ?
Ce sont de bons rapports ; la preuve, ils se sont tous mobilisés pour venir me soutenir lors de mon concert au CENASA. Ce fut des moments inoubliables. Il y a des artistes civiles qui sont également venus ; encore merci à eux.
Vivez-vous de votre art ?
(Eclat de rire) … Oui, je vis de ma musique. A partir d’un album, j’arrive à faire d’autres albums pour réparer les cœurs meurtris et donner de l’espoir.
Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans la musique ?
Ce sera la bienvenue. Je vous fais une révélation que je n’ai jamais faite dans un média. Paix à l’âme de ma maman, elle m’a toujours soutenu depuis que j’étais un danseur puis chorégraphe malgré ce que des gens venaient lui raconter. Elle m’a toujours donné sa bénédiction.
Quels sont vos vœux pour cette année nouvelle 2025 ?
Je souhaite la paix pour le Faso, la santé pour tout un chacun et la prospérité dans les différentes activités.
Qu’avez-vous à dire pour conclure ?
Merci infiniment à tous vos lecteurs et à toute l’équipe des Editions « Le Pays ».
Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON