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BLAQQ AMEN, ARTISTE MUSICIEN: « En persévérant intelligemment, le succès ne peut que venir »

Blaqq Amen, à l’état civil Wend Panga Sarambé, est natif de la ville de Bobo-Dioulasso, à l’Ouest du Burkina Faso. Pour briser les barrières, il se définit tout simplement comme un artiste africain.  Véritable globe-trotter, il passera sa vie au Ghana, au Nigéria, en Côte d’Ivoire et aux Etats-Unis d’Amérique. La musique dans l’âme, ce transfuge du groupe DESTIN entamera sa carrière solo en 2014, suite à l’insurrection populaire avec son single « Ma patrie ou ma mort » qui le révèlera au grand public. Titulaire d’une Maîtrise en droit des affaires, il va officier dans certaines institutions bancaires de la place avant de créer sa propre structure, tout en vivant sa passion qu’est la musique. En 2017, il sort le maxi « Goûter laisser », en 2018 « Bobo kadi » et en 2018 « Je peux mourir pour toi ».

A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, l’artiste nous parle de sa passion, de son nouveau single sorti en décembre dernier, de son quotidien, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale.

 Lisez plutôt.

 

Evasion : Comment allez-vous ?

Blaqq Amen : je vais bien et je rends grâce à Dieu et aux ancêtres méritants.

 

D’où vient cette passion pour la musique ?

 

Ma passion pour la musique peut être retracée depuis mon enfance. Elle a été pour moi, cette mère que je n’avais pas à mes côtés, elle m’a consolé. Aussi, vu qu’elle m’a adopté et m’a offert le don de la faire, j’ai voulu utiliser ses mélodies pour faire danser, chanter et égayer les âmes et tout ce qui vit.

 

Quels souvenirs gardez-vous du groupe DESTIN dont vous êtes un transfuge ?

 

Ce fut une belle expérience qui a agrémenté nos vies estudiantines d’alors. Une pensée spéciale à mon ami et binôme du groupe Destin, en la personne de Désiré Zagré.

 

Qu’est-ce qui justifie votre choix pour le style musical soul et pop ?

 

Au début, j’étais plutôt dans le rap. Mon choix pour la soul, blues, RnB et afro est venu plus tard avec le développement de ma culture musicale et la découverte de ma voix.

 

Quel bilan faites-vous de votre carrière ?

 

Beaucoup d’apprentissage, d’amélioration et de progrès qualitatif.

 

Votre récent single est « Léda », sorti en décembre dernier. Quelle est la particularité de cette chanson qui fait couler autant d’encre et de salive ?

 

(Il éclate de rire)… La particularité de « Léda » c’est d’être une chanson qui explore et magnifie un des atouts des enfants : les jeux qui construisent et renforcent. Par exemple le jeu des cordes qui permet aux enfants de mémoriser les jours de la semaine en s’amusant. C’est un concept qui se veut d’être une passerelle qui connecte les générations. « Léda », c’est pour faire danser les enfants et inviter les adultes à ne pas tuer l’enfance qui sommeille en eux, s’ils veulent affronter les challenges de la vie adulte sans pression. L’enfance, c’est le progrès dans les chutes, et les erreurs. Enfant, tomber nous donnait envie de persévérer pour avancer. Donc, pourquoi devenus adultes, tomber nous donne envie d’arrêter ?

 

Quels sont les projets qui accompagneront ce single ?

 

Ce single se veut d’être un avant-propos d’un projet grandeur nature pointant à l’horizon. Comme chaque chose a son temps, le temps pour en parler a aussi son temps.

(Il éclate de rire)… Ne dit-on pas que toute historienne est fille de son époque ?  Alors, en tant qu’artiste, je suis fils de mon époque, donc je vis les problèmes de mon époque et de mon peuple. Et, je contribue aussi à améliorer la vie de mon époque. Vu que j’ai été blessé pendant les évènements de 2014, c’était un hommage à tous ceux qui n’ont pas eu la chance d’être seulement blessés et par là, tous les gens qui ont cru à un idéal.

 

Quelles sont les expériences que vous tirez de vos multiples voyages au Ghana, au Nigéria, en Côte d’Ivoire et aux USA ?

 

Ce fut une occasion d’ouverture d’esprit, un enrichissement musical et le réseautage.

 

Avez-vous rangé dans les valises votre diplôme de Maîtrise en droit des affaires au profit de la musique ?

 

Oh non. J’exploite tous les atouts que j’ai. Entre temps, ce fut la saison des diplômes et actuellement, la saison de la musique.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

Un tant soit peu. Mais je pense que la plénitude viendra avec le temps.

 

Quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Je pense que c’est une musique qui se professionnalise et fait de plus en plus rêver à travers le développement de son côté business. Cela donne du crédit à tous les acteurs du show-biz. La musique burkinabè est comme le football à l’époque, rares sont ceux qui voulaient que leurs progénitures jouent au football. Aujourd’hui, c’est le contraire. Il en sera pour la musique dans un futur proche.

 

Pouvez-vous nous parler de votre quotidien ?

 

Mon quotidien est occupé par la musique et le développement de mon institut de formation en anglais britannique américain, le leadership, la formation professionnelle, l’audiovisuel et d’autres activités.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

 

Je suis marié et papa.

 

Que feriez-vous si votre enfant décidait de suivre vos pas dans la musique ?

 

Je serai pour lui un mentor et un ami.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

Je compte sur eux pour être au sommet, afin que nous soyons au sommet ensemble. Qu’ils contribuent à être cette bougie qui m’allumera, car cette lumière pourrait les éclairer demain. Je compte sur eux pour être un artiste mondial et utiliser la musique pour adoucir nos vies.

 

Quel est votre mot pour conclure ?

 

Je dis merci à Dieu et à nos devanciers méritants, ma maison de production qui est Prod Soul Power Production, mon staff, mes fans et tous ceux qui croient en moi. Je terminerai en ayant une pensée spéciale à mon père et à ma mère, ma femme et mon enfant. Merci à Evasion, tous les médias et acteurs culturels. En persévérant intelligemment, le succès ne peut que venir.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

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