A la UneDis-moi tout

YZO’K, ARTISTE-MUSICIEN: « Le public ne consomme pas les productions locales »

Yzo’K, à l’état civil Kiswend-Sida Yves Zoungrana, est natif de la localité de Tanlarghin, dans le département de Saaba à quelques encablures de Ouagadougou. Passionné de musique depuis la tendre enfance, c’est pratiquement en 2018 que tout va basculer, quand il fit la rencontre de Salif Widga et du doyen Zoug-Nazaguemda qui lui prodiguent des conseils quant au choix d’une carrière professionnelle dans la musique. Le rêve devient une réalité en 2018 avec la sortie de son tout premier opus « Woum taaba ». En 2021, l’artiste signe son second album « Duni » qui le propulse sous les feux des projecteurs. Ce succès le conduira sur plusieurs scènes à travers le Burkina Faso et il réalisera, par la suite, cinq autres singles.

A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, l’artiste nous parle de sa passion pour la musique, de ses projets, de son quotidien, dresse un bilan de sa jeune carrière, revient sur des souvenirs qui l’ont marqué, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

 

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Yzo’K : je vais très bien.

 

D’où vient cette passion pour la musique ?

 

Je suis un passionné de musique depuis la tendre enfance. J’ai commencé à chanter dès le bas-âge sans pour autant projeter de me lancer un jour dans une carrière professionnelle dans la musique. Mais c’est en 2018 quand j’ai côtoyé Salif Widga et le doyen Zoug-Nazaguemda que le déclic est intervenu et j’ai décidé de me lancer dans la chanson. Ils m’ont prodigué des conseils que j’ai suivis et cela m’est bénéfique aujourd’hui.

 

Qu’abordez-vous comme thèmes dans vos chansons ?

 

Je parle de l’actualité comme la réconciliation, la paix, le pardon et des faits du vécu quotidien tout en exhortant la jeunesse à plus de détermination dans le travail. Je parle également de la femme à travers une chanson dédiée au 8 Mars.

 

Quelle est la difficulté majeure d’un jeune artiste comme vous ?

 

La difficulté principale est commune à presque tous les artistes burkinabè. Le public ne consomme pas les productions locales, les mélomanes sont plus tournés vers les musiques qui viennent d’ailleurs. Il faut une véritable marque de patriotisme de la part du Burkinabè en consommant la musique de chez nous. Ce ne sont pas les autres qui le feront à notre place. Les stars d’ailleurs que les gens vénèrent ici, ce sont leurs populations qui les ont fabriquées.

 

Etes-vous satisfait du bilan de votre carrière ?

 

Avec deux albums et cinq singles, je suis vraiment satisfait de ma carrière. C’est le second album qui m’a véritablement révélé au grand public, j’ai fait beaucoup de scènes, les exemplaires du CD se sont très bien vendus. Et c’est l’occasion pour moi de dire merci à tous ceux qui me soutiennent depuis le début de ma carrière. Un merci particulier à la presse qui m’a tendu la perche.

 

Pouvez-vous nous parler de vos projets ?

 

Le projet qui me tient à cœur est l’implantation d’un studio d’enregistrement afin de tendre à mon tour la perche aux jeunes talents en quête de productions du fruit de leurs créations artistiques. Il faut avoir la culture de l’entraide. Il y a beaucoup de jeunes artistes qui m’approchent afin que je les aide dans la production de leurs albums, donc la mise en place de mon studio va faciliter les choses. Et j’ose croire que cela ne va pas tarder.

 

Quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

La musique burkinabè se porte bien et elle se portera encore mieux si les mélomanes burkinabè s’engagent davantage à la consommer. Aujourd’hui, il y a des œuvres de qualité que nous leur proposons. Ce sont des œuvres qui ont leur place sur le marché international, auxquelles il faut juste un accompagnement pour leur rayonnement. C’est vrai qu’il y a déjà un certain engouement, c’est bon mais ce n’est pas arrivé comme on le dit.

 

A quand votre prochain album et quelle sera sa particularité ?

 

Je ne peux pas pour l’instant donner une date exacte mais mon staff et moi sommes sur le projet du projet album. Ce sera l’album de la maturité avec des chansons qui sortiront des sentiers battus. En ce qui concerne sa particularité, il y aura une fusion d’autres rythmes urbaines et des collaborations avec d’autres artistes.

 

Peut-on savoir les artistes qui vont figurer sur ce prochain opus ?

 

Pour les premières productions, il y a eu des featurings avec Agozo et Barça 1er.. Pour ce qui est des prochaines collaborations, je peux vous rassurer qu’il y aura de grosses pointures de notre musique comme Floby et bien d’autres surprises. Je vais dévoiler la liste de ces artistes au moment opportun.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Moi je suis très matinal, je me réveille généralement autour de 4h du matin pour mes répétitions. Ensuite, je fais un tour pour mes rendez-vous avant d’aller voir ce qui se passe dans mon maquis que j’ai mis en place. Les week-ends, il y a des spectacles à honorer.

 

Parlant de spectacles, y a-t-il des scènes qui vous ont particulièrement marqué ?

 

C’était en 2020, lors de mon concert à Kombissiri que j’ai été émerveillé par la foule. La salle était archicomble et le public reprenait en chœur mes chansons. Ce sont des moments inoubliables.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

 

Je suis marié et père de quatre enfants dont deux garçons et deux filles.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos traces dans la musique ?

 

(Il éclate de rire)… C’est comme si vous lisez entre les lignes. Mon fils qui n’a que cinq ans s’appelle Jacques Majeur, il chante déjà. Il assiste à mes répétitions, moi je ne vois pas d’inconvénient à son choix. Il faut souvent donner la liberté aux enfants d’exercer le métier qui les passionne.

 

Qu’avez-vous à dire en tant qu’artiste face à la situation sécuritaire que traverse le Burkina Faso ?

 

C’est une situation déplorable que nous vivons tous et j’implore Le Tout-Puissant afin que la paix et la stabilité reviennent le plus vite possible. C’est ensemble main dans la main que nous allons vaincre le terrorisme, en partant divisés, le retour à la normale sera rude, soyons donc unis.

Vivez-vous de votre art ?

 

Oui, je vis de mon art.

 

 

Quel est votre mot de la fin ?

 

Je dis merci à tous mes fans et à votre journal pour cette marque de considération. J’ai une pensée spéciale envers nos FDS engagées sur le terrain des opérations pour le retour à la normale dans mon pays.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

Articles similaires

SORTIE DISCOGRAPHIQUE : ET DE DEUX POUR KABERIC

Evasion Magazine

BURKINA MOUSSO OSCARS : LES FEMMES A L’HONNEUR LE 14 MAI  

Evasion Magazine

EVASION N°1021 du vendredi 29 au jeudi 05 mai 2016

Evasion Magazine

laisser un Commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.