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BAGORO, HUMORISTE: « L’humour a des racines profondes au Burkina »

Robert Bagoro, producteur de musique, manager d’artistes, membre de B. Prod devenu Sud Emblème ; ce natif de la localité de Sandjé dans le département de Koulkouldi dans la province du Sanguié au Centre-Ouest du Burkina Faso, fait partie de la jeune génération d’humoristes en pleine effervescence. Son grand-père instrumentiste et griot va influencer son enfance. Ayant passé son adolescence à Ouagadougou, il se rendra en Côte d’Ivoire, au Togo, au Bénin, au Niger puis au Nigeria. Après sa formation au Carrefour international du théâtre de Ouagadougou (CITO) en 2010, puis à l’Atelier théâtre burkinabè (ATB), il intègre le Théâtre du progrès et se perfectionne au fil des années auprès de Son Excellence Gérard et le groupe Génération 2000. Révélé au grand public lors de son 1er One Man Show en 2020 au Cercle des arts vivants, il produit son 2e One Man Show en 2021 au Collectif des architectes du rire (CAR).

A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, Bagoro nous parle de son parcours, de son prochain One Man Show, des difficultés du métier, jette un regard critique sur l’évolution de l’humour au Burkina Faso, aborde sans détours d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale.

Lisez plutôt !

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Bagoro : Je me porte à merveille.

 

D’où vient cette passion pour les arts ?

 

J’ai toujours dis que la culture est innée mais c’est la manière de la développer qui fait de l’individu un acteur culturel. J’ai tellement vécu certaines situations dans la vie, que l’art me permet de me libérer. Et l’humour a pansé les plaies issues des difficultés de ma vie.

 

Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

 

J’ai commencé ma formation en 2010 au Carrefour international du théâtre de Ouagadougou (CITO) et ensuite je me suis retrouvé trois années plus tard à l’Atelier théâtre burkinabè (ATB). J’ai également intégré le Théâtre du progrès de David Zouli Ouédraogo, l’humour auprès de Son Excellence Gérard et le groupe Génération 2000. De fil en aiguille, les gens ont découvert le talent d’humoriste en moi et avec des amis, nous avons créé le groupe Les Dupont qui a connu un véritable succès au Burkina Faso.

 

Bien avant de vous retrouver sur la scène en tant qu’humoriste, comment vous êtes-vous retrouvé dans la peau de producteur de musique et manager d’artistes ?

 

Tout est parti de ma rencontre avec un artiste béninois du nom d’Eli Faz. Ensuite, d’autres artistes comme Kindiss Fils ont suivi au sein de la structure B.Prod qui est devenus Sud Emblème par la suite. Ce fut une belle expérience car ça fait plaisir si ces artistes arrivent à sortir la tête de l’eau.

 

Est-ce la dislocation du groupe Les Dupont ?

 

Non pas du tout ! L’aventure avec Les Dupont se poursuit, j’ai tout simplement décidé de mener également une carrière solo.

 

Qu’est-ce qui vous différencie des autres humoristes ?

 

Je profite de l’occasion vous dire que je prépare mon troisième One Man Show pour le 26 mai prochain au CENASA. Dans le milieu, on m’appelle le Wackman des humoristes et cela est dû à mon style assez particulier.

 

A quoi peut-on s’attendre le 26 mai prochain ?

 

Le public aura du beau spectacle. Il est intitulé « Le monde de Bagoro » et qui va mettre en relief des faits de ce que nous vivons au quotidien. Il y a du son, de la lumière, du suspens et des surprises. Je n’en dirai pas plus.

 

Quels sont les doyens de l’humour qui vous ont le plus inspiré ?

 

L’humour a des racines profondes au Burkina qu’il faut absolument respecter. Il y a par exemple le groupe Génération 2000 ; c’est grâce à eux que nous qui sommes de la jeune génération pouvons nous taper la poitrine pour dire que nous sommes des humoristes. Je suis particulièrement avec Michou qui m’accompagne tous les jours dans mes différents projets et je profite lui témoigner toute ma reconnaissance.

 

Comment voyez-vous l’avenir de l’humour burkinabè ?

 

L’humour a de beaux jours au Burkina mais pour y parvenir, il faut absolument se mettre au travail pour produire des spectacles de qualité qui puissent conquérir le marché international.

 

Avez-vous des projets pour la conquête de la scène internationale ?

                                                                                                                                                      

Une carrière se construit très sérieusement avec des hommes de confiance. Et voilà pourquoi j’ai confié cette option au doyen Michou de Génération 2000 qui a une grande expérience dans ce sens et connaît également le marché international.

 

Quelle est la difficulté majeure d’un jeune humoriste comme vous ?

 

Ce sont surtout les préjugés. Quand on se lance dans l’art, on entend souvent des questions comme à part l’art, qu’est-ce que tu fais ? Comme si ce n’était pas un métier. C’est quand on arrive à y gagner son pain que les gens te considèrent.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

Oui, je vis de mon art. Je suis électricien de formation mais c’est l’art qui occupe tout mon temps.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Je n’ai pas quitté le domaine de la production et du management d’artistes. Je suis également dans l’évènementiel. Donc, ce sont des journées assez chargées et qui évoluent en fonction du planning.

 

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

 

(Eclats de rire)… Je ne suis pas célibataire, je ne suis pas non plus marié. Je n’ai pas d’enfants.

 

Quels sont vos vœux pour cette année 2023 ?

 

Je demande la paix, la tolérance et le pardon entre tous les citoyens.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

                                                                                        

Je dis merci à toute l’équipe du magazine Evasion et je demande à tout un chacun de soutenir les artistes, même si certains disent qu’ils sont ingrats.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

 

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