Quarante années après la découverte du VIH, responsable du sida, il y a toujours une grande méconnaissance sur le virus, les moyens de prévention et les facteurs d’exposition. Des fausses croyances continuent de nourrir la peur et il en découle un rejet des personnes séropositives. Top Santé profite de la journée mondiale de lutte contre le sida pour rappeler une réalité scientifique trop peu connue : une personne séropositive sous traitement ne peut plus transmettre le VIH.
Oui, on peut vivre avec le VIH sans présenter de symptômes. Non, le risque ne concerne pas uniquement les jeunes. Oui, le dépistage est essentiel. On ne rappellera jamais assez que le VIH, à l’origine du virus du Sida, peut concerner tout le monde. A l’heure actuelle, on déplore encore une méconnaissance de l’épidémie de VIH qui alimente encore les fausses croyances, les peurs irrationnelles et les réactions de rejet envers les personnes séropositives.
Rappelons-le, une personne séropositive sous traitement ne transmet plus le VIH, y compris lors de rapports sexuels non protégés ou d’une quelconque autre manière. Quant à son espérance de vie, elle est semblable à celle d’une personne séronégative. « Cette réalité scientifique est peu connue du grand public », souligne l’association AIDES, première association de lutte contre le Sida et les hépatites en France et en Europe, qui souligne que, 40 ans après cette découverte, il y a toujours autant de méconnaissance sur la situation du Sida en France.
Top Santé profite de cette date marquante pour faire le point sur le virus et faire taire certaines idées reçues.
VIH et Sida : non, ce n’est pas la même chose
Le VIH se transmet par voie sexuelle, sanguine et de la mère à l’enfant. Il s’attaque aux cellules du système immunitaire (lymphocytes T4 ou CD4) et les détruit progressivement. D’abord, asymptomatique, le VIH colonise ensuite complètement l’organisme. Lentement, une réponse immunitaire destinée à combattre le virus se met en place, ce qui entraînera la diminution de la charge virale. Vous pouvez être asymptomatique pendant 2 à 5 ans. Or, par la suite, l’augmentation de la réplication virale, due à l’épuisement du contrôle immunitaire, va provoquer une chute plus rapide des CD4.
Le VIH va alors générer le Sida, syndrome de l’immunodéficience acquise. Lors de la phase Sida, les défenses immunitaires se sont suffisamment effondrées pour laisser se développer les maladies opportunistes (maladies qui surviennent lorsque le système immunitaire a quasiment disparu). Sans traitement, l’évolution est rapidement mortelle.
C’est uniquement lorsqu’une personne séropositive au VIH développe une de ces maladies caractéristiques qu’on peut dire qu’elle est atteinte du Sida.
En France, environ 200 000 personnes vivent aujourd’hui avec le VIH. Parmi elles, environ 24 000 personnes ignorent leur séropositivité.
« Oui, le dépistage est essentiel pour briser les chaînes de contamination »
Le dépistage reste l’une des principales conditions pour mettre fin à l’épidémie de VIH. C’est en ayant connaissance de son statut sérologique qu’une personne séropositive peut agir pour sa santé et celle des autres, en prenant un traitement qui rend sa charge virale si faible qu’elle n’est plus transmissible.
Aujourd’hui, grâce aux traitements, on ne décède plus du Sida. Même si des personnes en meurent encore quand le dépistage est bien trop tardif, dans d’autres situations, il est toujours possible de revenir au stade asymptomatique (VIH) avec les traitements.
Créée en 1984, l’association AIDES réalise des dépistages gratuits partout en France pour permettre aux personnes exposées au VIH d’accéder à un diagnostic et un traitement rapide.
Non, une personne traitée ne peut plus transmettre le VIH
On rappelle que le virus se transmet via des rapports sexuels, l’échange des seringues, ou de la mère à l’enfant. Les personnes les plus exposées aux risques de transmission sont des personnes souvent stigmatisées, qui subissent des discriminations qui les éloignent du soin : les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, les personnes migrantes originaires d’Afrique subsaharienne (qui sont souvent infectées sur le sol français), les usagers(ères) de drogue par voie intraveineuse, les travailleurs(ses) du sexe, les personnes trans et les personnes détenues.
Il est important de rappeler que, qui que ce soit, une personne séropositive sous traitement ne transmet plus le VIH, y compris lors de rapports sexuels non protégés. Son espérance de vie n’est pas réduite (comparée à une personne en « bonne santé »).
Cette réalité scientifique est pourtant peu connue du grand public. AIDES est aussi là pour mettre un terme aux idées reçues et lutter contre la stigmatisation et le rejet des personnes séropositives.
Comme chaque année, la Grande Braderie de la Mode, vente caritative, verse ses bénéfices intégralement à l’association AIDES. Elle a lieu les jeudi 7, vendredi 8 décembre 2023 de 11h à 19h ainsi que samedi 9 et dimanche 10 décembre de 11h à 18h. En 2023, la Grande Braderie de AIDES souffle ses 30 bougies. Depuis ses débuts, cette vente solidaire a permis de collecter près de 9 millions d’euros pour financer la lutte contre le VIH/Sida en Île-de-France et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, les deux régions françaises les plus durement touchées par l’épidémie.
Par Emmanuelle Jung