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Victor Démé a tiré sa révérence

Le monde culturel burkinabè pleure la mort de l’artiste-musicien Victor Démé. En effet, l’homme a tiré sa révérence le  21 septembre 2015 à l’âge de 53 ans, des suites de maladie, à Bobo-Dioulasso.

Victor Démé est un chanteur burkinabè originaire de la ville de Bobo-Dioulasso, né en 1962. De famille mandingue, il a hérité de la musique grâce à sa mère, une griote sollicitée pour les grands mariages et les baptêmes à Bobo-Dioulasso, dans les années 1960. Elle lui a légué cette voix poignante. De son père, il a reçu un autre savoir-faire qui se transmet de génération en génération dans la famille Démé: la couture, pratiquée par ses oncles, ses tantes, ses sœurs, ainsi que leurs ancêtres, une lignée de couturiers de l’ethnie Marka, toujours des Mandingues d’Afrique de l’Ouest.

C’est dans l’atelier de couture paternel en Côte d’Ivoire, à Abidjan, que le jeune Victor Démé s’exile du Burkina à l’âge de l’adolescence. Le jour, il travaille à l’atelier, et la nuit, il commence à fréquenter les clubs de la capitale et chante dans quelques petits groupes. En grandissant, il se forge une réputation dans les clubs ivoiriens, notamment au sein du fameux orchestre Super Mandé, mené par la star Abdoulaye Diabaté. Il revient au Burkina vers 1988 pour profiter d’un nouvel élan national à la suite de la présidence de Thomas Sankara. Le pays jouit alors de la dynamique insufflée par le révolutionnaire rouge qui, avant d’être assassiné en 87, a grandement œuvré pour la création artistique. Démé a alors 26 ans, et sa fougue musicale déborde de vigueur. Il gagne plusieurs micro-crochets, dont le concours du Centre Culturel Français de Bobo-Dioulasso, organisé en partenariat avec RFI en 1989, et le premier prix de la Semaine Nationale de La Culture dans sa catégorie, en 1990. Dans les années 1990, il se classera souvent dans les cinq premiers de cette compétition nationale. Il se fait recruter successivement par de grands orchestres, dont « Echo de l’Africa » et surtout le Suprême Combemba qui rythmaient les nuits de Ouagadougou. Alors que Victor Démé est devenu un chanteur populaire au Burkina, de graves accidents du destin l’éloignent de la musique pendant plusieurs années. Lorsqu’il tente de revenir sur le devant de la scène après cette longue absence, rien n’est facile. Pour gagner très humblement sa vie, il doit souvent se plier aux exigences des propriétaires des clubs et des maquis en interprétant des classiques de Salif Keita ou de Mory Kanté. Heureusement, Victor Démé continue en parallèle à affiner ses propres compositions, et il se lie d’amitié avec Camille Louvel, le gérant du « Ouagajungle », un bar associatif de Ouagadougou où s’organisent plusieurs concerts hebdomadaires. En 2007, celui-ci et le journaliste David Commeillas, en reportage à Ouagadougou, produisent ensemble son premier album.
A 46 ans, Démé enregistre donc une mosaïque singulière de mélodies folk-blues, de petites romances mandingues intimistes, et d’influence latine, salsa et flamenco. En langage dioula, Burkina mousso est un hommage à toutes les femmes burkinabè «ayant construit ce pays de leurs mains », comme le chante Démé. Ses textes appellent à la solidarité nationale (Peuple burkinabè, prônent la tolérance envers son prochain (Djôn’maya), et tissent des hymnes à la grâce féminine (Sabu). Le menu s’achève sur deux titres de musique traditionnelle mandingue, et ce disque, qui porte son nom, « Victor Démé », présente ainsi au public toute la richesse de son répertoire.

Les producteurs, Camille Louvel et David Commeillas, espèrent faire distribuer le disque en Europe, mais aucun label ne veut s’engager sur cet opus à petit budget. Ils font donc appel aux activistes de Soundicate, Romain Germa et Nicolas Maslowski, pour fonder un label, « Chapa Blues Records », dans le but de développer eux-mêmes la carrière de Victor Démé en Europe. Deux ans plus tard, ce disque modeste s’est vendu à quarante mille exemplaires et le chanteur donne régulièrement des concerts à Londres, à Berlin et dans toute l’Europe.

Victor Démé est mort le 21 septembre 2015 des suites d’une courte maladie.

Source : Wikipédia

Sa discographie

« Djon Maya » (40.000) exemplaires vendus ;
« Deli » sorti en 2010 ;
« Yakafé » en 2014.

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