Sacré lauréat du trophée Marley d’or et vainqueur du Marley du meilleur clip vidéo, voilà plus d’une vingtaine d’années que Rickson Dolex écume la scène musicale au plan national et international. Auteur de plusieurs chansons à polémique et à succès dont « Belle-mère », « Homme fort », « Peuple opprimé », « Esprit Sankara », ce jeune reggae maker burkinabè réside aux USA depuis quelques années. A quelques jours de la sortie de son nouveau single intitulé « BADEHYA », l’artiste s’est ouvert à nous à travers une interview via le net. Il nous décortique sa nouvelle sortie discographique, parle de ses projets, jette un regard critique sur l’état de santé du reggae et aborde sans détour d’autres sujets assez croustillants. Lisez plutôt.
Evasion : Comment allez-vous ?
Rickson Dolex : Je vais bien par la grâce de Dieu.
Quel est votre état d’esprit actuel après la sortie de l’album « Révolution » en 2022 ?
Mon état d’esprit reste toujours serein car l’album « Révolution » est une œuvre de maturité. Il a fait le tour du monde et c’est très important pour la carrière d’un artiste.
Quels sont vos rapports avec la famille du président feu capitaine Thomas Sankara après le succès du titre « Sankara » ?
Je dirai que les rapports sont bons. J’ai eu à échanger avec Madame Sankara, elle m’a prodigué de sages conseils. J’ai également échangé avec certains frères du président Sankara. Au-delà de la famille Sankara, il faut reconnaître que Thomas Sankara est un héros national et qui transcende les frontières internationales. C’est dans ce contexte que j’ai chanté le titre « Esprit Thomas Sankara ».
Qu’avez-vous à dire à vos fans ?
J’aimerais leur dire que je les aime car ce sont eux les vraies stars. Sans eux, l’artiste n’est rien.
En 2022, vous avez remporté le Marley d’Or et le Marley du meilleur clip vidéo. Que représentent ces trophées pour vous ?
Ces trophées représentent le résultat d’un travail bien fait depuis le début de ma carrière. C’est aussi une invite à redoubler d’efforts pour rester parmi les meilleurs. Ce qu’il faut noter, mes trophées c’est le public. Une fois que ce public est satisfait de mon travail, c’est mon vrai trophée.
Pensez-vous que le reggae burkinabè se porte bien ?
Le reggae est une musique internationale qui traverse le temps et l’espace. C’est la musique la plus combattue dans le monde par les hommes qui n’aiment pas la vérité car l’obscurité a toujours peur de la lumière. Le reggae burkinabè est à l’image de ce reggae. Malgré tout, le reggae vivra, nul ne pourra éteindre la musique reggae.
Votre actualité est la sortie, le 1er octobre prochain, d’un nouveau single avec en featuring Dicko Fils. Pouvez-vous nous parler de cette chanson ?
La sortie officielle de l’audio est prévue effectivement pour le 1er octobre prochain. Vous suivez vraiment nos actualités. Il est baptisé « Badehya » et c’est un feat avec Dicko Fils. Le clip est en plein montage au Canada. Le clip verra le jour après la sortie de la version audio. Cette chanson parle d’une femme très possessive qui ne veut voir personne auprès de son mari. Elle chasse tous les amis, même les parents de son époux. Elle empêche son mari de donner ne serait-ce qu’un cadeau à un ami ou un parent tout en évoquant le régime de biens communs. C’est une histoire vraie, une triste réalité. J’essaie de sensibiliser les femmes qui ont un tel comportement tout en les exhortant à être plus indulgentes.
Et pourquoi le choix de Dicko Fils pour la collaboration sur ce nouveau single ?
Dicko Fils chante en fulfuldé et cela donne une autre coloration à la chanson avec sa belle et mélodieuse voix. Moi, je chante en langue bambara et français, cela donne une belle symbiose.
Quels sont vos projets avec ce single « Badehya » ?
Le projet imminent est de conquérir le cœur des mélomanes. Nous allons faire passer beaucoup de messages de sensibilisation et d’amour. Et pour réussir ce défi, nous allons adopter une stratégie spéciale de communication et cela au niveau national et international.
Après vingt ans de carrière, peut-on s’attendre à une célébration ?
On a déjà ça en projet. Mon staff travaille dans ce sens. Il le faut vraiment et cette célébration se tiendra très bientôt. Vous serez informés au moment opportun.
Quels sont vos rapports avec les artistes de la diaspora aux USA ?
Les rapports sont au beau fixe bien que nous ne soyons pas tous dans le même Etat aux USA, mais nous communiquons à travers les réseaux sociaux et les appels téléphoniques aussi. Nous sommes en pleine préparation d’un grand festival du côté de Nebraska à Omaha. Et le festival est baptisé Omafrow où il y aura la présence de Martin N’terry, Toussy, Fandy La Marraine, Mopao du groupe La Cour Suprême, JC Pluriel de la Côte d’Ivoire, moi-même et plein d’autres artistes.
Qu’avez-vous à dire à nos lecteurs ?
A tous vos lecteurs, je leur demande de toujours garder espoir et de rester optimistes.
Quel est votre mot de la fin ?
Je dis merci au magazine Evasion. Je souhaite que la paix revienne dans mon cher et très beau pays le Burkina Faso. Encore merci pour tout ce que vous faites pour la culture.
Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON